Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux reculaient mardi dans l'attente d'une visite de plus en plus probable, bien que non confirmée, de la présidente des députés américains à Taïwan, qui entraîne un regain de tensions entre la Chine et les Etats-Unis.

Les indices européens étaient en baisse. Vers 07h30 GMT, Paris perdait 0,43%, Francfort 0,75% et Milan 0,82%. Londres reculait de 0,14%.

En Asie, Tokyo a terminé en baisse, l'indice Nikkei ayant perdu 1,42%. Dans les derniers échanges, Shanghai perdait 2,26% et Hong Kong 2,45%.

La veille, la Bourse de New York a terminé en petite baisse une séance hésitante après un fort mois de juillet. L'indice Dow Jones a pour sa part fini sur un reflux de 0,14%, le Nasdaq a lâché 0,18% et le S&P 500 0,28%.

En Asie, "les cours ont fortement reculé par crainte d'une éventuelle escalade sino-américaine et la situation pourrait rapidement se détériorer", souligne Stephen Innes, de SPI Asset Management.

La représentante des membres du Parlement Nancy Pelosi serait, si sa visite à Taïwan se confirme, la plus haute responsable américaine à s'y rendre depuis son prédécesseur Newt Gingrich en 1997.

Mais Pékin considère l'île comme une partie de son territoire à réunifier, par la force si nécessaire, et a plusieurs fois mis en garde Washington contre une visite de la haute responsable qui serait vécue comme une provocation majeure.

"Cette visite déteint sur les marchés aujourd'hui", constate M. Innes.

"Pris entre l'escalade des tensions dans le détroit de Taïwan et les inquiétudes croissantes quant à un ralentissement de l'économie, les investisseurs se réfugient" dans le marché obligataire, souligne-t-il.

Vers 07h30 GMT, les taux d'intérêts des dettes des Etats américain, français, allemand, britannique, italien ou espagnol sur dix ans perdaient entre 4,1 (Etats-Unis) et 8,3 (Allemagne) points de base.

En plus de craindre une récession, les investisseurs anticipent une atténuation prochaine de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour préserver l'état de l'économie.

Ce pari "sera probablement mis à l'épreuve aujourd'hui lorsque le président de banque centrale de Saint Louis, James Bullard, s'exprimera", possiblement en faveur d'une poursuite de la remontée des taux directeurs de la Fed, estime Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Au cours de la semaine, les investisseurs vont également guetter l'indice d'activité américain dans les services mercredi et surtout les chiffres de l'emploi vendredi.

Le baril refroidit

Tiré par la flambée des prix des hydrocarbures qui a marqué la première moitié de l'année, le géant britannique BP grimpait de 4,37% à la Bourse de Londres vers 07H30 GMT, après avoir publié un bénéfice net part du groupe multiplié par trois sur un an au deuxième trimestre, à 9,26 milliards de dollars.

Les cours du pétrole étaient à la baisse quelques jours avant la réunion de l'alliance Opep+, les inquiétudes quant à la demande chinoise en brut reprenant le dessus après des données macroéconomiques défavorables.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, déjà repassé en séance lundi sous la barre symbolique des 100 dollars, perdait 0,68% à 99,34 dollars vers 07H30 GMT.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre perdait 0,37% à 93,50 dollars.

Les énergies renouvelables se réchauffent

Siemens Gamesa, filière de Siemens energy, a annoncé mardi une réorganisation visant à "stabiliser" les opérations après un troisième trimestre "toujours affecté par le marché volatile et les retards dans les chaînes d'approvisionnement", entrainant une baisse de 10% du chiffre d'affaires et une perte nette de 446 millions d'euros.

Son action perdait 0,36% vers 7H30 GMT tandis que Siemens perdait 0,92%.

Generali en retraite

Le numéro un de l'assurance en Italie, Generali, a dégagé un bénéfice net de 1,4 milliard d'euros au premier semestre, supérieur aux attentes du marchés bien qu'en baisse de 9% en raison de son exposition à la Russie. Pour palier celle-ci, le groupe a passé des provisions de 138 millions d'euros.

Vers 07h30 GMT, le titre perdait 2,35%.

Du côté des devises mardi

L'euro perdait 0,19% face au billet vert, un euro valant 1,0243 dollar vers 7h30 GMT.

Le bitcoin perdait 1,47% à 22'787 dollars.

afp/ck