Paris (awp/afp) - Les Bourses évoluaient prudemment jeudi, dans l'attente de meilleures nouvelles, dans un contexte d'inflation préoccupante et de durcissement des conditions financières qui accroit les risques de récession.

Après une ouverture sans grande tendance et deux séances dans le rouge, les indices européens rebondissaient calmement: Paris se redressait de 0,28%, Francfort de 0,52%, Londres de 0,50% et Milan de 0,53% vers 09h50. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice phare SMI progresser vers 10h25 un peu plus franchemeent soit de 0,72%.

L'Asie a fini en ordre dispersé: Tokyo a gagné 0,21%, mais Shanghai a perdu 1,2%. Depuis la déroute de mardi provoquée par des chiffres de l'inflation américaine ressortis supérieurs aux attentes pour le mois d'août, Wall Street a aussi repris des couleurs mercredi à la clôture.

"Les marchés boursiers sont un peu mitigés ce jeudi, après une semaine en dents de scie dans la période qui a précédé et suivi la publication du rapport sur l'inflation aux États-Unis", indique Craig Erlam, analyste chez Oanda. Depuis qu'ils ont pris connaissance d'un rebond plus fort qu'attendu de l'inflation hors alimentation et énergie, les investisseurs estiment que la Fed va procéder à une forte hausse de ses taux lors de sa réunion dans une semaine.

"La seule question maintenant, c'est si nous allons assister à une hausse de taux (de la Fed) de 75 points de base ou quelque chose de plus substantiel comme 100 points de base", estime Michael Hewson, analyste chez CMC Markets Les investisseurs surveilleront dans l'après-midi les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis pour savoir si le consommateur américain est toujours au rendez-vous, un indicateur qui pourrait les guider sur la possible trajectoire des taux.

En juin et juillet, la Fed a déjà relevé son taux directeur de trois quarts de point de pourcentage pour freiner l'activité économique afin de combattre une inflation vivace. Les remonter trop haut en peu de temps pourrait mettre à mal la première économie mondiale.

"Les investisseurs restent très prudents face à un resserrement monétaire potentiellement excessif aux Etats-Unis", indique une note de Okasan Online Securities. Chaque hausse de taux tendant à renforcer le dollar, les devises asiatiques restaient sous pression jeudi.

En Europe, où les perspectives sont moins bien engagées du fait des répercussions de la guerre en Ukraine qui font flamber les prix de l'énergie, plusieurs pays risquent de glisser dans la récession. Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau s'attend à voir les taux de la Banque centrale européenne remonter à un niveau "neutre" près de 2% d'ici décembre, avant d'aller plus loin en fonction de l'inflation.

Le patron de Shell quittera ses fonctions fin 2022

Le directeur général de Shell, Ben van Beurden, âgé de 64 ans, quittera ses fonctions fin 2022 et sera remplacé par le Canadien Wael Sawan, a annoncé jeudi le géant énergétique britannique. L'action était stable à 2.348 pence vers 07H40 GMT.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar remontait à 143,61 yens vers 09h30, contre 143,08 yens mercredi à 23h00. Le won coréen est descendu mercredi à son plus bas niveau depuis plus de 13 ans face au dollar, au diapason d'autres devises asiatiques qui vivent mal l'appréciation fulgurante du billet vert et le ralentissement de l'économie chinoise.

Tombée jusqu'à 1395 wons pour un dollar pour la première fois depuis mars 2009, la monnaie sud-coréenne s'échangeait à 1.394 wons pour un dollar jeudi, vers 09h30. L'euro s'échangeait pour 0,9974 dollar contre 0,9981 dollar mercredi à 23h00. Le bitcoin prenait 1,05% à 20.164 dollars.

Les prix du pétrole se stabilisaient après avoir fortement rebondi la semaine dernière: le baril de WTI américain avançait légèrement (+0,16%) à 88,61 dollars vers 07H30 GMT tout comme le baril de Brent de la mer du Nord (+0,13%) 94,22 dollars.

afp/vj