Paris (awp/afp) - La publication d'une inflation américaine plus élevée que prévu par les analystes continuait lundi de faire réagir les marchés, qui craignent des taux d'intérêt plus élevés plus longtemps.

Les Bourses européennes ont toutefois rebondi à l'ouverture. Vers 08H30 GMT, Paris bondissait de 1,15%, Londres de 0,80%, Francfort de 1,21% et Milan de 1,42%. En Suisse, le SMI prenait 0,59%.

En Asie, les Bourses de Tokyo (-0,11%), Hong Kong (-0,33%) et Shanghai (-0,28%) ont accusé des pertes, rattrapant celles enregistrées après leur clôture par d'autres places boursières vendredi.

Wall Street a connu vendredi sa pire semaine de l'année et les taux obligataires ont grimpé après la publication d'un rebond de l'inflation PCE, indicateur privilégié par la banque centrale américaine, la Fed.

L'inflation globale (+5,4%) et l'inflation sous-jacente (+4,7%), qui exclut les prix plus volatiles de l'énergie et l'alimentation, ont toutes les deux accéléré en janvier sur un an, alors qu'une baisse était attendue. Les chiffres de décembre ont aussi été revus à la hausse.

De plus, d'autres chiffres montrent que l'économie américaine ne ralentit pas tant que ça, un mal pourtant nécessaire pour baisser l'inflation. Les dépenses de consommation des ménages et le marché de l'emploi restent solides.

"Un rebond de l'inflation est le pire cauchemar de la Fed", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank qui ajoute que les autres statistiques économiques sont "terribles pour la Fed".

Elle rapporte qu'une "nouvelle étude, présentée lors d'une conférence à New York vendredi, suggère que la Fed devrait peut-être relever ses taux jusqu'à 6,5% pour gagner sa bataille contre l'inflation aux États-Unis", contre 5,5% anticipé précédemment par la plupart des observateurs.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes souveraines européennes étaient plutôt stables lundi.

Les marchés suivront de près les commentaires des responsables de la banque centrale américaine cette semaine.

"Six membres votants du comité de politique monétaire doivent prendre la parole cette semaine, une opportunité pour eux d'exprimer leur point de vue sur les dernières statistiques et, plus important encore, sur les implications pour leurs perspectives monétaires", explique Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management.

A l'agenda de la semaine figurent aussi des indicateurs d'activité économique dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis, ainsi que des chiffres sur le climat des affaires en zone euro lundi.

Les premières estimations de l'inflation en France, en Allemagne et en zone euro sont aussi attendues cette semaine.

Commerzbank revient dans le Dax

Le second groupe bancaire allemand Commerzbank a réintégré l'indice vedette allemand Dax, en remplacement du gazier Linde, qui ne souhaitait plus être coté qu'à Wall Street. L'action Commerzbank grimpait de 3,37% à Francfort.

Gros chèques chez BP et Stellantis

Bernard Looney, le directeur général de BP, géant britannique des hydrocarbures, va toucher une prime exceptionnelle de 11,4 millions de livres (12,9 millions d'euros), dans la foulée de l'envolée des cours des hydrocarbures, a rapporté dimanche le Times.

Chez le groupe automobile Stellantis, la rémunération du patron Carlos Tavares pourrait atteindre à terme 23,5 millions d'euros pour l'année 2022, dopée par les résultats exceptionnels du groupe automobile.

Leurs actions prenaient respectivement 1,24% à Londres et 0,45% à Paris.

Du côté des matières premières et des devises

Les prix du pétrole étaient stables vers 08H25 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 0,18% à 83,31 dollars et celui de WTI américain à même échéance cédait 0,04% à 76,28 dollars.

Le prix du gaz naturel européen était stable à 50,70 euros le mégawattheure.

Le marché des changes était peu animé. L'euro montait de 0,08%, à 1,0556 dollar. La livre gagnait 0,18% à 1,1965 dollar.

Le yen rebondissait légèrement après avoir chuté vendredi face aux déclarations du prochain gouverneur de la Banque du Japon en faveur d'une poursuite de la politique monétaire ultra-accommodante. Il prenait 0,20% face au dollar à 136,07 yens pour un dollar.

Le bitcoin baissait de 0,75% à 23.380 dollars.

afp/al