Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont dans le vert mardi, rassurées par des restrictions moins importantes que prévu du gouvernement américain sur l'exportation de puces vers la Chine, tandis que la crise politique en France est toujours scrutée à Paris.
Vers 09h30, Londres prenait 0,43%, Francfort 0,30% et Paris 0,84%. Milan gagnait 0,97%.
L'indice Dax 40 de la place allemande a même dépassé pour la première fois de son histoire la barre des 20.000 points, en dépit de la crise de la première économie européenne.
En Asie, les Bourses chinoises ont terminé en nette hausse, Hong Kong prenant 1,00% et Shanghai 0,44%. Tokyo a gagné 1,91%.
"Les limitations américaines sur les semi-conducteurs (...) ne sont pas aussi dures que prévu", explique Patrick Munelly, de Tickmill Group.
Les États-Unis ont restreint lundi l'exportation vers la Chine de semi-conducteurs et équipements pour les fabriquer. Des contrôles pour l'exportation viseront notamment 24 types d'équipements de fabrication de puces.
Pour autant, des exceptions concernant des entreprises d'alliés-clés comme le Japon et les Pays-Bas sont prévues, et le géant CXMT n'est pas dans la liste américaine établissant des restrictions pour 140 entreprises chinoises.
Le secteur a bénéficié de ces annonces.
En Asie, l'entreprise vedette Tokyo Electron a bondi de 4,27%, comme ses compatriotes Screen Holdings (+4,14%) et Advantest (+3,90%). A Séoul, SK Hynix s'est envolé de 3,84% et à Taipei, le mastodonte taiwanais TSMC a grimpé de 1,93%.
En Europe, le français STMicroelectroncs (+1,08%), l'allemand Infineon (+0,93%) et le néerlandais ASML (+2,36%) étaient aussi dans le vert vers 8H30 GMT.
Les investisseurs du Vieux continent devraient toutefois garder un oeil sur la crise politique française durant la séance.
"Tous les yeux sont bien évidemment rivés vers le gouvernement français suite à l'annonce d'une motion de censure de l'opposition", explique John Plassard, spécialiste en investissement pour Mirabaud.
Le Premier ministre Michel Barnier a déclenché lundi l'article 49.3 pour faire adopter sans vote le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), entraînant le dépôt annoncé d'une motion de censure par le parti de la France insoumise.
Le groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée, mené par Marine Le Pen, a indiqué qu'il déposera sa propre motion de censure et que ses députés voteraient l'ensemble des motions, y compris celle de la gauche.
Dans ce contexte, vers 08H20 GMT, le taux d'intérêt des obligations de l'État français sur dix ans ressortait à 2,89%, en recul après sa poussée de la veille.
L'écart avec son équivalent allemand, baptisé "spread", revenait à 0,84 point, après avoir flambé à 0,88 point lundi.
Malgré cette accalmie, "la tension devrait rester palpable sur le marché obligataire français et se répercuter sur les actions", prévient Christopher Dembik, spécialiste de l'investissement chez Pictet AM.
Autre point d'intérêt: la publication du rapport JOLTS aux États-Unis, faisant état du nombre de postes vacants au mois d'octobre, vers 15H00 GMT.
Cet indicateur a pris de l'importance ces derniers mois, dans la mesure où l'emploi est devenu un des paramètres les plus scrutés par les investisseurs américains pour déterminer l'ampleur future de la politique d'assouplissement monétaire de la Réserve fédérale (Fed).
Une gouverneure de la Fed, Adriana Kugler, prononcera d'ailleurs un discours sur le sujet vers 17H30 GMT lors d'une conférence à Detroit, qui promet d'être très suivie.
Forvia change de tête
L'équipementier automobile français reculait de 3,96% à la Bourse de Paris vers 08H30 GMT, après l'annonce du remplacement de Patrick Koller en tant que directeur général par Martin Fischer, jusqu'à récemment responsable chez l'équipementier allemand ZF.
Le pétrole progresse
Les cours du pétrole progressaient dans un marché tiré par de récents bons indicateurs manufacturiers chinois, premier consommateur mondial, pouvant présager une demande accrue.
Vers 08H20 GMT, le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) prenait 0,65% à 68,54 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord 0,71% à 72,34 dollars.
Côté change, le dollar perdait 0,10% par rapport à l'euro, à 1,0510 dollar pour un euro.
Le bitcoin atteignait 95'568 dollar (+0,15%).
afp/jh