Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales restent attentistes mercredi, profitant de l'accalmie sur le front des droits de douane de Donald Trump, en attendant des résultats d'entreprises et des indicateurs économiques majeurs.
En Europe, dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,55%, Francfort 0,58%, Londres 0,22% et Milan 0,55%.
"Les actions européennes profitent pour l'instant d'un rare moment de calme, malgré les attaques commerciales de Trump", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
En Asie, les Bourses sont partagées. A Tokyo, l'indice vedette Nikkei a clôturé en hausse de 0,57%.
En Chine, dans les derniers échanges, l'indice Hang Seng prenait 0,41%, Shenzhen prenait 0,51%, mais l'indice composite de Shanghai perdait 0,23%.
"Maintenant que les 100 premiers jours de Trump sont derrière nous, les marchés se tournent vers l'avenir et se demandent ce que réserve le reste de son mandat", estime Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.
"Nous ne faisons que commencer", a promis Donald Trump mardi, en vantant les "100 jours les plus réussis" de l'histoire américaine lors d'un discours triomphaliste devant ses partisans dans le Michigan.
Un premier aperçu des conséquences de sa politique économique erratique sera révélé plus tard mercredi avec la publication du PIB pour le premier trimestre aux Etats-Unis.
"Une partie de la vision morose des analystes sur le PIB du premier trimestre est alimentée par la faiblesse des marchés boursiers, ce qui a ébranlé la confiance", poursuit Mme Brooks.
Également à l'agenda mercredi, les investisseurs attendent la publication de l'indice d'inflation PCE pour le mois de mars.
Côté résultats d'entreprises, ceux "de Microsoft et Meta attendus ce soir, puis Amazon et Apple demain" et "devraient fortement influencer le sentiment de marché", souligne Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.
L'automobile sous les feux de la rampe ___
Le président américain a allégé mardi le fardeau des droits de douane pour les constructeurs automobiles fabriquant aux Etats-Unis avec des pièces importées, notamment en évitant un cumul de ces taxes en vigueur depuis début avril.
La Maison Blanche a par ailleurs annoncé sur son site internet la création d'un dispositif de réduction pendant deux ans de la facture douanière des constructeurs.
Ce dispositif prévoit "des remboursements partiels pour les constructeurs automobiles américains sur les pièces importées pendant les deux premières années", explique Jim Reid.
Pour autant, l'annonce peine à rassurer: à Tokyo, les constructeurs Toyota (-2,06%), Honda (+0,10%) et Nissan (-0,38%) ont terminé en baisse ou à l'équilibre.
Même constat côté constructeurs allemands, les investisseurs devant également absorber des résultats d'entreprises.
Volkswagen (-2,11% à Francfort) a fait état mercredi d'une chute de près de 41% de son bénéfice net au premier trimestre, également marqué par une baisse significative de la contribution au résultat de sa co-entreprise chinoise.
Mercedes-Benz (-2,06% à Francfort) a annoncé mercredi une chute de 43% de son bénéfice net au premier trimestre de 2025 et a mis en garde sur des "effets significatifs" en cas de persistance des droits de douane, en particulier sur la marge de sa division automobile.
En France, Stellantis tire son épingle du jeu, gagnant 2,60% vers 0720 GMT.
Le dollar sur le fil du rasoir ___
Le dollar restait stable mercredi (+0,01%) à 1,1385 dollar pour un euro, vers 07H20 GMT, profitant de l'assouplissement temporaire des surtaxes douanières sur le secteur automobile.
"En général, une monnaie s'apprécie lorsque l'arrière-plan économique est favorable", note toutefois Kathleen Brooks.
Ainsi, un ralentissement marqué du PIB américain au premier trimestre "pourrait focaliser l'attention sur les défis auxquels l'économie américaine fait face et interrompre la reprise actuelle du dollar observée cette semaine".
Côté pétrole, les cours souffrent toujours des perspectives négatives de la demande, "compte tenu du ralentissement mondial", souligne Ipek Ozkardeskaya.
Vers 07h20 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord perdait 1,16% à 63,50 dollars, et son équivalent américain, le WTI, cédait 1,42% à 59,56%.
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