Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux évoluent orientés en hausse jeudi, évitant toutefois les prises de risque dans l'attente d'un indicateur d'inflation américain très suivi par la banque centrale américaine (Fed) pour mener sa politique monétaire.

En Europe, la Bourse de Paris évoluait en légère hausse de 0,08% vers 10h20 GMT, peu après avoir atteint un pic historique à 7977,68 points, tout comme Francfort (+0,38%) qui a de nouveau battu un record en séance à 17'711,53 points. La Bourse de Londres avançait quant à elle de 0,15% et Milan de 0,34%.

Jeudi, l'attention des investisseurs "se portera principalement sur les données relatives à l'inflation PCE aux États-Unis", qui est l'indicateur d'inflation préféré de la banque centrale américaine (Fed) "et qui est donc étroitement surveillé par les marchés", notent les analystes de Deutsche Bank.

A partir de mars 2022, l'institution monétaire a progressivement porté ses taux directeurs dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, au plus haut depuis vingt ans, et les maintient à ce niveau depuis juillet, dans le but de ramener l'inflation américaine à 2%.

Depuis plusieurs mois, les observateurs des marchés sont convaincus que la prochaine étape sera d'avoir des baisses de ces taux si la trajectoire de l'inflation reste sur une tendance à la baisse.

"La Fed réduira probablement ses taux cette année, mais une réduction avant l'été ne sera pas à l'ordre du jour si l'inflation ne continue pas à diminuer", explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Le même refrain est répété par la Banque centrale européenne (BCE). Les investisseurs du vieux Continent s'attarderont également sur la publication de données d'inflation en zone euro pour le mois de février.

"Si les taux d'inflation des différents pays de la zone euro baissent globalement plus que prévu, cela ouvrira la porte à une baisse des taux directeurs par la BCE", commente Jochen Stanzl, analyste de marchés chez CMC Markets.

Sur le marché obligataire, le taux allemand à 10 ans, qui fait référence en Europe, s'établissait à 2,94% vers 09H00 GMT, contre 2,93% en clôture mercredi. Le taux américain à même échéance, scruté par les investisseurs, était à 4,28% contre 4,26%.

En Asie, la Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,11% mais affiche une progression mensuelle de 7,9%. Hong Kong a clôturé en baisse de 0,15%.

Dividendes supprimés, actionnaires énervés

A Paris, le premier promoteur immobilier français Nexity chutait de plus de 20% après des résultats moins bons qu'attendu et la suppression des dividendes à ses actionnaires alors qu'il souhaitait jusque-là leur proposer un versement d'au moins 2,50 euros par action.

A Francfort, Covestro perdait 1,03%, sanctionné pour son chiffre d'affaires en baisse de 20%, et la décision du groupe de ne pas verser de dividende pour l'exercice 2023.

Le bitcoin poursuit son ascension

Le bitcoin a passé largement la barre des 60.000 dollars mercredi et poursuivait son ascension jeudi, porté par l'approbation d'un nouveau type de placement indexé sur la cryptomonnaie.

Vers 09H00 GMT, il gagnait 3,78% à 62.841 dollars, en hausse de près de 48% depuis le 1er janvier.

"Cette flambée des prix est logique: l'offre est limitée, la demande explose, les vendeurs ne sont pas disposés à vendre et l'arrivée des ETF Bitcoin a rendu cette classe d'actifs plus intéressante aux yeux des grands investisseurs", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

"Les ETF Bitcoin ont accumulé 6 milliards de dollars depuis leur création" début janvier, poursuit l'analyste.

Côté pétrole, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, sont en baisse de 0,75% à 83,05 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, de 0,69% à 78,00 dollars.

Sur le marché des changes, le billet vert reculait de 0,92% face à l'euro à 1,0849 dollar pour un euro et était en légère baisse de 0,05% face à la livre, à 1,2669 dollar.

afp/jh