Paris (awp/afp) - La tendance était à la prudence vendredi sur les places boursières qui penchaient vers le rouge, les investisseurs étant indécis quant à la manière d'anticiper les futures hausses de taux directeurs par les banques centrales.

Les places européennes ont ouvert dans le rouge, au lendemain d'une séance de petits gains notamment grâce à des indicateurs économiques positifs aux Etats-Unis.

Vers 08H00 GMT, Paris perdait 0,24%, Francfort 0,44%, Milan 0,65% tandis que Londres était en très légère hausse (+0,11%).

En Asie, Tokyo a fait du surplace (-0,04%), en partie soutenue par les indicateurs américains de la veille mais limitée par la prudence des investisseurs. La Bourse de Hong Kong était quasiment stable (+0,08%) dans les derniers échanges tandis que Shanghai a baissé de 0,59%.

La Bourse de New York avait terminé en légère hausse jeudi, globalement confiante sur la santé de l'économie américaine malgré la torpeur estivale.

Mais "les acteurs du marché commencent à réaliser que la politique de la banque centrale américaine (Fed) ne changera pas immédiatement à chaque nouvelle impulsion conjoncturelle", estime Andreas Lipkow, analyste chez Comdirect.

Dans un entretien publié jeudi par le Wall Street Journal, le président de l'antenne de la Fed à St. Louis (Missouri), James Bullard, connu pour sa position dure en matière de politique monétaire, s'est dit favorable à une nouvelle hausse de 0,75 point de pourcentage du taux directeur en septembre.

Plusieurs autres membres de la Fed ont indiqué être favorable à une poursuite des hausses mais à des niveaux divers.

Au yeux de l'analyste de CMC Markets Michael Hewson, "c'est le commentaire du président de la Fed de Minneapolis, Neel Kashkari, qui a été le plus éclairant".

M. Kashkari est certes moins enclin, selon M. Hewson, à prôner de fortes hausses, mais il "a insisté sur le fait que la Fed avait besoin de faire plus contre l'inflation de façon urgente, même si cela veut dire ralentir l'économie et risquer de déclencher une récession".

Le dollar a fait une percée jeudi pour se rapprocher de nouveau de la parité avec l'euro, soutenu par la détermination de la Fed. Vers 8H00 GMT, la monnaie unique européenne était à l'équilibre face au billet vert (0,00%) à 1,0088 dollar.

Côté européen, "la membre du directoire de la Banque centrale européenne Isabel Schnabel a dit que l'inflation dans la zone euro n'avait pas connu d'amélioration depuis la hausse par la BCE de ses taux en juillet et qu'elle était en faveur d'une augmentation importante le mois prochain, même si les risques de récession se renforcent", rappelle Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Vendredi, l'Allemagne a annoncé une hausse de 37,2% de ses prix à la production en juillet sur un an, la plus forte augmentation depuis 1949, selon l'Office fédéral de la statistique. Sur un mois les prix ont grimpé de 5,3%.

Au Royaume-Uni, les ventes de détail ont légèrement rebondi en juillet, tirées notamment par les ventes en ligne, mais la tendance de long terme demeure à la baisse, l'inflation pesant sur le budget des Britanniques.

Tout roule pour Just Eat Takeaway

Le livreur de repas néerlandais a accepté de vendre sa participation de 33% dans la société brésilienne iFood à son compatriote Prosus, un fonds d'investissement spécialisé dans la tech, pour 1,8 milliard d'euros. Son titre décollait de 25% à Amsterdam vers 08H00 GMT et Prosus prenait 0,52%.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les prix du pétrole étaient en baisse vendredi. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, diminuait de 0,77%, à 95,85 dollars vers 08H00 GMT. Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en septembre, perdait 0,87%, à 89,71 dollars.

Le bitcoin perdait 6,24% à 21'950 dollars.

afp/buc