Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales repartent de l'avant mercredi, notamment portées par des déclarations jugées rassurantes d'un responsable de la Banque du Japon (BoJ) après des séances mouvementées sur fond de craintes de récession aux États-Unis.

La BoJ "ne relèvera pas son taux directeur quand les marchés financiers et les marchés des capitaux sont instables", a déclaré mercredi Shinichi Uchida, l'un des deux gouverneurs adjoints de la BoJ.

Cette déclaration a "calmé les frayeurs des investisseurs", note Derren Nathan, chef de la recherche actions de Hargreaves Lansdown.

Pour cause, après la publication de données sur l'emploi américain décevantes, les investisseurs ont craint que l'économie américaine tombe en récession et ont vendu leurs actifs risqués, à commencer par les actions.

Or, ces turbulences sur les marchés se sont accentuées avec le dénouement d'un mouvement de spéculation dit de "carry trade" sur le yen, qui a brouillé les allocations de fonds des investisseurs.

Le "carry trade" consiste à emprunter de l'argent dans la monnaie d'un pays dont la banque centrale pratique des taux faibles pour l'investir dans une devise aux rendements plus élevés.

La nette remontée du yen dans la foulée d'un relèvement de taux de la Banque du Japon (BoJ) la semaine dernière avait ainsi accentué la panique sur le marché japonais.

Le yen est reparti fortement à la baisse mercredi, un élément positif pour les entreprises exportatrices japonaises. La devise nipponne reculait de 1,89% par rapport au dollar à 147,13 yens pour un dollar. Contre l'euro, elle perdait 1,79% à 160,65 yens pour un euro.

Sur les marchés des actions, les indices nippons ont terminé en hausse.

En Europe, le rebond des places boursières s'accentuait après une ouverture déjà positive: vers 13H45 GMT, Paris bondissait de 1,75%, Londres de 1,68%, Francfort de 1,50% et Milan de 2,40%. En Suisse, l'indice vedette SMI prenait 2,89%.

Wall Street enfin, qui donne le la sur les autres places financières, a ouvert dans le vert, reprenant le chemin du rebond après la chute de lundi. L'indice Dow Jones avançait de 0,84%, le Nasdaq, à dominante technologique grimpait de 1,88% et le S&P 500 de 1,45%.

Disney, plus de streaming et moins de parcs

Longtemps attendus, les services de streaming du géant américain du divertissement Disney sont devenus profitables pour la première fois, avec un résultat opérationnel enfin positif, alors que le groupe a vu ses bénéfices confirmer leur bonne trajectoire au troisième trimestre de son exercice décalé.

En revanche les parcs d'attractions subissent une baisse de leurs revenus. Aux États-Unis la fréquentation des parcs n'a pas été celle espérée et les revenus domestiques reculent de 6% sur un an. Le groupe s'attend à ce que la tendance persiste encore sur plusieurs trimestres.

A Wall Street, le titre abandonnait 2,87% vers 13H45 GMT.

Evotec lourdement sanctionné

Le chercheur et développeur de médicaments Evotec (-37,15% à Francfort) était lourdement sanctionné après s'être dit plus pessimiste sur ses bénéfices annuels, en raison d'une évolution décevante des ventes et des coûts élevés lors du trimestre écoulé.

Ailleurs à la cote allemande, l'équipementier sportif Puma chutait de 11,27% après avoir annoncé réviser à la baisse la borne haute de sa fourchette de résultat d'exploitation attendu pour 2024, après le recul sur un an de son bénéfice net au deuxième trimestre.

Le pétrole en hausse

Les cours du pétrole montaient vers 13H45 GMT, poussés par la réduction de production d'un important champ pétrolier libyen et des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.

Le prix du baril de Brent pour livraison en septembre gagnait 1,65% à 77,74 dollars et son équivalent américain, le baril de WTI pour livraison le même mois, montait de 1,84%, à 74,55 dollars.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt des emprunts américains à dix ans évoluait à 3,94% contre 3,89% la veille. Celui de l'État allemand à même échéance s'établissait à 2,28%, contre 2,20% mardi.

Le bitcoin progressait de 1,15% à 57.225 dollars.

afp/al