Paris (awp/afp) - L'action de la banque centrale américaine face à l'inflation reste la principale préoccupation des marchés européens, qui rebondissaient mercredi, tandis que les Bourses asiatiques sont restées prudentes.

Vers 10h20, Paris montait de 0,35%, Londres de 0,41% et Milan de 0,67%. En Allemagne, où le moral des entrepreneurs a baissé en novembre pour la cinquième fois d'affilée face à la hausse des infections au Covid-19 et aux pénuries persistantes, Francfort était stable.

En Chine, Hong Kong a grappillé 0,14% et Shanghai 0,10%.

En revanche, Tokyo a terminé en net repli de 1,58%, les valeurs technologiques suivant la tendance de Wall Street la veille.

La Bourse de New York a en effet fini sur une note contrastée mardi, la hausse des taux d'intérêt obligataires pénalisant particulièrement l'indice technologique Nasdaq.

Ce mouvement est généré par les anticipations du marché d'une hausse prochaine des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour faire face à une inflation au plus haut en 30 ans aux Etats-Unis.

Les rachats d'actifs, donc la réduction a commencé ce mois-ci, servent "encore de coussin protecteur, mais la reconduction de Jerome Powell par Joe Biden, qui a placé l'inflation au centre de ses préoccupations, pourrait changer la structure des marchés dans les prochains mois si la hausse des prix ne faiblit pas", anticipe Tangi Le Liboux, stratégiste chez Aurel BGC.

La remontée du pétrole - mardi le Brent a pris plus de 3% et le WTI plus de 2% - n'arrange pas la situation sur les prix, malgré la décision de plusieurs pays, Etats-Unis en tête, d'utiliser leurs réserves stratégiques pour faire baisser les cours de l'or noir.

Cette manoeuvre, largement attendue, avait tiré les cours vers le bas ces derniers temps et n'est qu'une "goutte dans l'océan", selon Ray Attrill de la National Australia Bank. Il ajoute que cela "pourrait amener les producteurs de l'OPEP+ à réduire un peu ce qu'ils prévoyaient de pomper".

Le marché américain étant fermé jeudi pour Thanksgiving, tous les indicateurs de fin de semaine seront publiés ce mercredi, parmi lesquels une seconde estimation du PIB au troisième trimestre, les commandes de biens durables en octobre, les dépenses de consommation au cours du même mois et le baromètre favori de la Fed, l'indice des prix PCE d'octobre.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a néanmoins estimé que l'inflation devrait se modérer l'année prochaine et retomber à 0,2% ou 0,3% sur un mois au second semestre 2022.

Dans ce contexte, le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed, attendu mercredi soir, sera particulièrement scruté par les investisseurs.

"Il semble y avoir un désaccord important sur la persistance de certaines pressions sur les prix", rappelle Michael Hewson, ce qui implique d'autres divergences concernant la réponse à apporter et le resserrement de la politique monétaire de l'institution.

La banque centrale de Nouvelle-Zélande a de son côté relevé ses taux pour le deuxième mois consécutif, portant son taux d'intérêt de base à 0,75%.

La situation sanitaire continue d'inquiéter par ailleurs en Europe, où l'Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute 700.000 morts supplémentaires jusqu'au printemps 2022.

"La progression rapide de la 5e vague va contraindre les gouvernements à prendre de nouvelles mesures", estime Tangi Le Liboux, qui craint une "désorganisation plus durable que prévu des chaînes d'approvisionnement" et s'interroge sur l'"impact potentiel sur l'inflation".

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les prix du pétrole poursuivaient leur rebond entamé la veille: vers 10h20, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier montait de 0,46% à 82,70 dollars, tandis que celui de WTI pour le même mois gagnait 0,41% à 78,80 dollars.

La monnaie européenne (-0,25% à 1,1220 dollars à 10h00) recommençait à chuter après un rebond la veille, et touchait un nouveau plus bas depuis le 1er juillet 2020.

Le bitcoin perdait 1,52% à 56'840 dollars.

afp/jh