Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux ont une fois encore bien accueilli la salve de résultats jeudi, des bonnes nouvelles tempérées par les craintes de l'inflation et des changements des politiques monétaires.

Wall Street se préparait à ouvrir en hausse, après avoir avoir soufflé mercredi: le contrat à terme de l'indice phare Dow Jones progressait de 0,25%, celui de l'indice élargi S&P500 de 0,33% et celui de l'indice technologique Nasdaq de 0,58% vers 13h30.

En Europe, Paris faisait partie des plus enthousiastes et gagnait 0,53%. Londres (-0,25%) et Francfort (0,11%) étaient plus en retrait, et l'indice Stoxx 600 était un peu au-dessus de l'équilibre (+0,09%).

En Asie, les cas de Covid-19 en Chine, les tensions sino-américaines et les pales perspectives économiques tracées par la Banque centrale japonaise ont obscurci le tableau: Tokyo a notamment perdu 0,96%.

"La plupart de l'optimisme est dû aux bons résultats des entreprises cette semaine, car à part cela, il n'y a pas beaucoup de bonnes nouvelles", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Les doutes reviennent toutefois avec les nombreuses réunions et décisions des banques centrales, se terminant par la Réserve fédérale américaine la semaine prochaine.

La Banque centrale européenne tient jeudi sa réunion, mais a déjà prévenu qu'elle ne donnerait plus d'indications sur la normalisation de sa politique monétaire qu'en décembre.

Mais les tensions sur les politiques des banques centrales, avec un durcissement au Brésil et au Canada depuis 24 heures, se voient sur les taux souverains: "les traders sur le marché de la dette parient davantage sur une politique restrictive", poursuit Ipek Ozkardeskaya.

Cela a entraîné une hausse des taux pour les échéances à court terme: le 2 ans américain prenait 7 points de base, à 0,50%, alors que le 10 ans évoluait autour de 1,55%, dix points de moins que ces niveaux de la semaine précédente.

Résultats mitigés pour les pétrolières

Le géant des hydrocarbures Royal Dutch Shell baissait de 1,97% à 1.730,00 pence, après avoir annoncé une perte de 447 millions de dollars. BP cédait aussi 1,37% à 353 pence.

Si TotalEnergies a publié une bénéfice de 4,6 milliards de dollars, cela n'a pas suffi et le titre perdait aussi 0,18% à 43,56 euros à Paris.

Ces titres peuvent aussi être pénalisés par la baisse marquée des prix du pétrole depuis la veille. Les cours sont sous la pression d'une hausse inattendue des stocks américains et de la volonté de Téhéran de reprendre les négociations sur le nucléaire, rendant plus probable un retour à moyen terme de ses barils sur le marché.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre reculait de 1,48%, à 83,33 dollars, vers 11H20 GMT.

À New York, le baril de WTI pour le même mois lâchait 1,49% à 81,42 dollars.

La pénurie de semi-conducteur fragilise

La pénurie de semi-conducteurs a affecté les géants de l'automobile Stellantis et Volkswagen dans leurs résultats: les constructeurs ont tous deux estimé que la crise les avait privés de 600.000 voitures.

L'Allemand chutait de 2,83% à 198,12 euros, alors que le second groupe, coté à Paris, montait de 0,51% à 17,65 euros.

Au Japon, la pénurie a aussi fragilisé le groupe de services et d'équipements informatiques Fujitsu (-8,13% à 19.985 yens) et le conglomérat industriel Hitashi (-1,91% à 6.650 yens).

UniCredit et Llyods tirent les financières

Les deux grandes banques européennes ayant publié leurs résultats jeudi ont révisé à la hausse leurs prévisions pour cette année: l'Italienne UniCredit gagnait 1,30% à 11,55 euros et la Britannique Lloyds montait de 1,33% à 49,61 pence. Son bénéfice a plus que doublé grâce à des reprises de provision et des recettes en hausse avec la reprise économique.

Du côté de l'euro et du bitcoin

Avant la BCE, l'euro restait stable face au billet vert à 1.1602 dollar vers 11H20 GMT.

Le bitcoin accélérait pour repasser au-dessus des 60.000 dollars (+3,40% à 60.930 dollars).

afp/jh