Commençons par une piqure de rappel. Les indicateurs PMI prennent le pouls des directeurs d'achats des différentes économies suivies par le cabinet IHS Markit. Ils sont scrutés de près par les milieux d'affaires. Pour la France, IHS Markit recueille des données auprès d'un panel de 750 entreprises de l'industrie et des services. Schématiquement, un indicateur positionné à 50 signale une stagnation économique. Au-delà, l'économie est en expansion et en-deçà, elle se contracte. Les PMI Flash sont la lecture avancée des indicateurs du mois en cours. Pour la livraison qui nous intéresse, ils ont donc été publiés le 21 mars .La version définitive est programmée pour le 1er avril (activité manufacturière) et pour le 3 avril (services).

En zone de contraction 

En France, les économistes attendaient 50,6 points pour les services et 51,4 points pour le secteur manufacturier en mars. Le bilan est respectivement de 48,7 et 49,8 points, en zone de contraction donc. C'est une douche froide. Mais pas aussi glacée qu'en Allemagne où l'indice manufacturier était attendu dégradé mais pas dans de telles proportions : 44,7 points ! Un plus bas de 79 mois selon Markit.
 
"Le ralentissement du secteur manufacturier en Allemagne s'est enraciné, avec un indicateur Flash du mois de mars qui montre des baisses accélérées de la production, des nouvelles commandes et des exportations", explique Phil Smith, économiste principal d'IHS Markit, en mettant cela au passif de l'incertitude entourant le Brexit et les relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi d'un ralentissement du secteur automobile et d'une demande mondiale globalement moins dynamique. Heureusement pour l'Allemagne, le marché intérieur reste solide, mais "la question est de savoir s'il peut résister à un ralentissement prolongé du secteur manufacturier". Un signal inquiétant de ce point de vue est la première baisse de l'emploi en usine en trois ans, ajoute Smith.