Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales commençaient la semaine en petite forme, la tendance assombrie par de faibles données économiques dans les principales régions du monde.

Wall Street évoluait en baisse marquée dans les premiers échanges: le Dow Jones lâchait 0,72%, le Nasdaq 1,14%, le S&P500 0,78% vers 13H50 GMT.

En Europe, la tendance était également mitigée: Paris lâchait 0,64%, Francfort 1,04% et Milan 0,09%, alors que Londres prenait 0,41%.

"Il y a un risque réel d'une triple récession dans l'hémisphère nord, aux États-Unis, en Europe et en Chine, en même temps et prochainement", résume l'économiste Clifford Bennett, d'ACY Securities.

Les premières nouvelles lundi n'ont pas donné le sourire aux investisseurs: la Chine a dévoilé ses pires performances économiques depuis deux ans, tant sur les ventes au détail (-11,1% sur un an) que sur la production industrielle (-2,9% sur un an), plombées par les mesures sanitaires pour contenir l'épidémie de Covid-19.

En Europe, la guerre en Ukraine et l'impact des sanctions contre la Russie ont poussé la Commission européenne à réduire drastiquement ses prévisions de croissance pour l'économie européenne, en raison notamment d'une inflation plus élevée que prévu. Les tensions avec la Russie pourraient en outre être accrues par la demande d'adhésion à l'Otan par la Suède, annoncée officiellement lundi quelques jours après la Finlande.

Pour compléter le tableau guère reluisant de l'économie mondiale, l'activité manufacturière de la région de New York s'est fortement contractée en mai, pour la troisième fois seulement depuis la reprise économique de l'été 2020 après la pandémie de Covid-19. Les analystes anticipaient un ralentissement, mais pas un recul.

Facteur inflationniste de plus, le cours du blé, déjà au plus haut depuis la guerre en Ukraine, a battu un nouveau record lundi à l'ouverture sur le marché européen, à 435 euros la tonne, après que l'Inde a décidé d'interdire les exportations de la céréale, face à une baisse de sa production.

Ryanair fragile, Spirit Airlines dans le viseur de JetBlue

La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a fortement réduit sa perte nette annuelle mais elle a toutefois averti que la reprise reste "fragile", ce qui faisait reculer de 1,58% son titre à la Bourse de Dublin et peser sur le reste du secteur aérien. Easyjet cédait 3,47% à Londres, la maison mère de British Airways IAG 1,92% et Lufthansa perdait 2,90% à Francfort.

Aux Etats-Unis, la compagnie américaine à bas prix JetBlue Airways (-3,58%) a annoncé lundi lancer une offre publique d'achat (OPA) hostile sur sa rivale Spirit Airlines (+8,95%), qui avait refusé le plan d'acquisition de JetBlue au profit d'une fusion avec Frontier Airlines.

Renault et McDonald's quittent la Russie

Acculé par les sanctions frappant la Russie, le constructeur automobile français Renault (-1,97%), leader dans le pays avec la marque Lada qu'il avait redressée, a cédé ses actifs à l'État russe, première nationalisation d'ampleur depuis l'offensive contre l'Ukraine.

Le géant américain de la restauration rapide McDonald's (-1,33%), présent en Russie depuis plus de 30 ans, a annoncé se retirer définitivement du pays et vendre toutes ses activités.

Le bitcoin toujours sous les 30.000 dollars

Après un léger rebond, le bitcoin rechutait de 4,78% à 29.540 dollars vers 13H50 GMT, plombé par l'aversion au risque des investisseurs qui a poussé la première cryptomonnaie, et tout le secteur globalement, à un plus bas depuis fin 2020 jeudi.

Du côté du pétrole et de l'euro

Lundi, les prix du pétrole restaient atones: vers 13H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 0,48% à 111,06 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin cédait quant à lui 0,24% à 110,23 dollars.

L'euro restait stable à 1,0413 dollar, proche de son plus bas en vingt ans par rapport au billet vert (atteint début 2017 à 1,0341 dollar).

afp/ck