Paris (awp/afp) - Les Bourses affichaient une certaine prudence vendredi à la mi-journée alors qu'un possible doublement de la fiscalité sur les gains en capital aux Etats-Unis suscitait l'émoi sur les marchés, affectant les cryptomonnaies.

Les Bourses européennes évoluaient en petite baisse vers 12H20 GMT: Francfort cédait 0,66%, Londres 0,53%, Paris 0,60% et Milan 0,28%. A Zurich, le SMI cédait 0,64%.

A Wall Street, les contrats à terme sur les principaux indices affichaient un maigre rebond avant l'ouverture, de 0,19% sur le Nasdaq, 0,17% sur le S&P 500 et 0,01% sur le Dow Jones, après leur nette baisse de la veille.

Selon le New York Times et l'agence Bloomberg, l'administration Biden envisagerait de doubler la taxe américaine sur les gains issus des transactions boursières, actuellement fixée à 20%, pour les personnes fortunées ayant un revenu annuel supérieur à un million de dollars.

Cette proposition fiscale était mal digérée par les détenteurs de cryptomonnaies, dont le bitcoin qui chutait sous les 50.000 dollars, alors qu'il avait atteint mi-avril un sommet historique à près de 65.000 dollars. Vers 12H15 GMT, le bitcoin reculait de 3,25% à 49.930 dollars.

Aux Etats-Unis, "le débat sur la fiscalité des entreprises commence à migrer" vers "la fiscalité des particuliers" les plus fortunés, et le marché, au lieu d'anticiper, "attend le dernier moment pour prendre un peu ses gains", constate Alexandre Baradez, analyste chez IG France, dans un point quotidien mis en ligne.

Toutefois, ces prises de bénéfices interviennent dans un contexte optimiste quant à une reprise attendue une fois la crise sanitaire maîtrisée.

Après les nouveaux records enregistrés sur les marchés ces derniers temps et le risque de surchauffe économique, nombreux sont les analystes qui se demandent si les marchés ne sont pas trop complaisants.

D'autant plus que l'incertitude qui demeure sur le développement de la pandémie avec la propagation des nombreux variants rend le calendrier de reprise mondiale plus difficile à prévoir.

Sans oublier que l'Union Européenne a pris du retard dans le déblocage des fonds du plan de relance européen de 750 milliards d'euros qui doit contribuer à soutenir la croissance mais qui n'est ratifié pour l'instant que par 17 pays sur 27.

Au vu des indicateurs avancés PMI publiés dans la matinée, l'activité économique fait preuve de résilience en Europe, "où les déconfinements commencent à se planifier et où les chiffres macro ne cessent de surprendre positivement", indique Guillaume Martin, stratégiste chez Natixis.

Néanmoins, "l'équilibre tenant la dynamique de reprise reste fragile", souligne l'expert en rappelant que "l'Asie est désormais l'épicentre de la dynamique de propagation du Covid, ce qui est problématique puisque le continent a été le moteur de la reprise".

Les investisseurs surveilleront les PMI américains dans l'après-midi.

Du plomb dans l'aile de l'aérien ___

A Londres, IAG, maison mère de British Airways, était en queue de l'indice, plombée par la situation sanitaire qui s'aggrave dans certains pays notamment l'Inde, avec la mise en place de nouvelles restrictions aux voyages aériens (-2,64% à 195,20 pence). Air France-KLM reculait de 2,14% à 4,71 euros et Lufthansa de 2,48% à 10,30 euros.

Daimler relève son objectif ___

Le titre avançait de 1,16% à 74,15 euros après que le constructeur a relevé l'objectif de rentabilité de sa branche automobile après un premier trimestre meilleur qu'attendu.

Super Ligue: un impair pour JPMorgan ___

La banque américaine a reconnu avoir "clairement mal évalué" le projet de Super Ligue européenne de football qu'elle voulait financer mais qui a tourné très vite au fiasco. Mais elle ne précise pas explicitement si elle coupe les ponts avec la Super Ligue.

Vivendi à la fête ___

Plus forte hausse du CAC 40, le titre grimpait de 2,65% à 29,39 euros après l'annonce d'un chiffre d'affaires au premier trimestre en hausse de 5% à taux de change et périmètre constants, porté par la solide performance d'Universal Music Group (UMG) et de sa filiale d'édition.

Du côté de l'euro et du pétrole ___

Les cours du pétrole se maintenaient non loin de l'équilibre vendredi, partagés entre les effets dévastateurs sur la demande de la propagation du Covid-19 notamment en Inde et les perturbations de l'offre libyenne.

Vers 12H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin se stabilisait (-0,03%) à 65,38 dollars à Londres.

A New York, le baril américain de WTI pour le même mois avançait de 0,20%, à 61,54 dollars.

L'euro progressait de 0,39% face au billet vert, à 1,2064 dollar.

afp/rp