Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes creusaient leurs pertes mercredi dans le sillage d'une ouverture en forte baisse de Wall Street, la fébrilité gagnant le marché avant les conclusions de la Fed et sur fond de montée des tensions liées à la distribution des vaccins.

Plutôt attentistes en première partie de journée, les Bourses européennes ont accentué leur déclin peu avant le démarrage de Wall Street, qui a chuté de 1% environ à l'ouverture et continuait de baisser.

Vers 16H10 (15H10 GMT), la Bourse de Paris perdait 1,71%, Francfort 2,69%, Londres 2,10% et Milan 2,46%. A Zurich, le SMI réduisait ses pertes et ne cédait plus que 0,36%.

"Une phase d'aversion au risque est en train de prendre forme", note Tangi Le Liboux, un analyste du courtier Aurel BGC.

Les investisseurs étaient sous tension des deux côtés de l'Atlantique après des indicateurs en berne et à l'approche des conclusions d'une réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.

Cette dernière s'achèvera par un communiqué de presse à 19H00 GMT, suivi de l'habituelle conférence de presse du président Jerome Powell.

Si aucun changement de cap n'est attendu, les commentaires de la Banque centrale américaine sur la solidité de l'économie, l'inflation et la nouvelle administration seront scrutés de près.

Les dernières données économiques publiées contribuaient à la morosité.

Le gouvernement allemand a ainsi abaissé à 3% ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2021, contre 4,4% précédemment, tandis qu'aux Etats-Unis, les commandes de biens durables ont très peu augmenté en décembre (+0,2%).

"Le confinement partiel en Allemagne laisse de profondes traces dans le secteur privé", décrypte Andreas Lipkow chez Comdirect, soulignant "la faiblesse inattendue" du baromètre GFK du moral des consommateurs allemands.

S'y ajoutent des inquiétudes quant aux capacités de production et de diffusion des vaccins à l'échelle planétaire.

Illustration d'une tension qui monte, la confusion régnait mercredi sur la participation du groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca, mis en cause en Europe pour des retards de production de son vaccin contre le Covid-19, à une réunion avec l'UE.

Cette dernière réclame au laboratoire britannique de lui livrer comme convenu des vaccins anti-Covid-19 produits dans deux usines situées au Royaume-Uni, alors que le groupe prévoit désormais de ne livrer au premier trimestre qu'"un quart" des doses promises, selon une responsable de l'UE.

Un risque de correction sur les marchés n'est pas exclu, a par ailleurs mis en garde mercredi le Fonds monétaire international, notant le "décalage persistant entre les marchés financiers et l'économie" réelle.

Les foncières décollent, dans le sillage de Gamestop ___

Très recherché, le titre Unibail-Rodamco-Westfield (+16,14% à 69,66 euros) conservait la tête du CAC 40 tandis que celui de Klépierre s'envolait de 17,16% à 20,76 euros.

"Le phénomène majeur aux Etats-Unis de rattrapage des valeurs les plus +shortées+ (sur lesquelles les investisseurs parient le plus à la baisse, NDLR) touche aussi l'Europe", commente pour l'AFP Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

"Aujourd'hui, les plus visibles" sont Klépierre et Unibail-Rodamco-Westfield, complète-t-il.

Repli des matières premières ___

Les groupes de matières premières pâtissaient à la fois du recul de la livre et d'une baisse des cours des métaux et autres matières cotées: BHP cédait 2,42% à 2.057,50 pence et Anglo American 5,54% à 2.370,50 pence, toutes deux en queue du FTSE 100. A Paris, ArcelorMittal se repliait de 6,45% à 17,19 euros.

Du côté des devises et du pétrole ___

Vers 14H55 GMT (15H55 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars lâchait 1,07% à Londres par rapport à la clôture de mardi, à 55,31 dollars.

Le baril américain de WTI pour le même mois perdait de son côté 1,12% à 52,02 dollars.

L'euro fléchissait dans le même temps face au dollar, de 0,72% à 1,2073 dollar pour un euro.

afp/rp