Paris (awp/afp) - Les marchés occidentaux abordaient jeudi une fin de semaine sous le signe de l'emploi américain, attendant des données susceptibles d'influencer la politique monétaire de la banque centrale américaine et de mettre à l'épreuve les indices.

En Europe, la prudence s'imposait alors que l'appétit pour le risque avait refait surface depuis le début de la semaine après une fâcheuse année 2022.

Après une ouverture en léger repli, les indices évoluaient proche de l'équilibre à Paris (-0,07%), Francfort (-0,04%) et Milan (+0,07%). Londres restait en territoire positif (+0,39%), aidé par le secteur minier.

La même réserve se profilait à Wall Street au lendemain d'une légère hausse: le contrat à terme du Dow Jones était stable, celui du S&P 500 grappillait 0,13% et celui du Nasdaq 0,24% avant l'ouverture.

Le compte-rendu détaillé (les "minutes") des échanges de la dernière réunion monétaire de la Réserve fédérale américaine en décembre, publié mercredi, a confirmé que la Fed n'envisageait pas de baisser ses taux directeurs en 2023 et qu'elle prévoyait d'aller aussi loin que nécessaire pour enrayer l'inflation.

Mais le ralentissement volontaire de l'activité économique via la hausse des taux directeurs de la Fed pour freiner l'inflation pourrait faire plonger l'économie américaine dans la récession.

Les investisseurs cherchent ainsi à savoir jusqu'où la banque centrale américaine va monter ses taux avant de les baisser. Nombreux sont ceux à anticiper une baisse de taux avant la fin de l'année.

Les opérateurs de marché pourraient être guidés jeudi par l'enquête ADP sur les créations d'emplois dans le secteur privé pour décembre (14H15) en prélude au très attendu rapport mensuel sur l'emploi américain de vendredi.

"Les données sur l'emploi conditionnent une partie de la posture de la Fed par rapport à ses taux parce qu'un marché de l'emploi très résilient fait planer le risque d'un maintien des hausses de salaires trop éleves pendant quelque temps et d'alimenter la boucle prix-salaires", explique Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

Selon lui, un chiffre ADP trop solide "repoussera, aux yeux du marché, la fin de la hausse des taux de la Fed", mais a contrario, une donnée plus faible serait appréciée par les marchés.

Next se met sur son 31

Le géant britannique de l'habillement a revu à la hausse jeudi ses prévisions de profit pour l'année complète après des ventes meilleures qu'espéré pendant les fêtes de fin d'année, et s'envolait jeudi de plus de 7% à la Bourse de Londres vers 11H45 GMT.

Ryanair voit plus haut

L'action Ryanair, cotée à Dublin, grimpait de 5,8% au lendemain de l'annonce d'une révision à la hausse de sa prévision de son bénéfice après impôts pour l'année fiscale qui s'achèvera au 31 mars, grâce à un pic plus fort qu'attendu pendant les fêtes de fin d'année.

Coup de mou côté santé, coup de fouet aux minières

Le secteur pharmaceutique figurait parmi les perdants du jour: Sanofi (-1,60%), GSK (-1,41%), Novartis (-0,87%), Roche (-0,67%), Merck (-0,76%) vers 11H20 GMT.

Les valeurs liées aux matières premières dont ArcelorMittal (+3,48%), Antofagasta +3,80%, BHP Group +1,99%, Rio Tinto +1,95% et Glencore (+2,07%), se démarquaient par le haut.

Du côté des devises et du pétrole

Vers 11H30 GMT, le billet vert était stable face à l'euro, à 1,0605 dollar pour un euro et prenait 0,31% à 1,2017 dollar pour une livre.

Sur le marché du pétrole, dont les cours avaient encore dévissé mercredi, le baril de WTI américain reprenait 2,33% à 74,54 dollars vers 11H35 GMT et le baril de Brent de la mer du Nord regagnait 2,18% à 79,54 dollars.

Le contrat de référence du gaz naturel européen, le TTF néerlandais, après être tombé un peu plus tôt à 63 euros le mégawattheure, son plus bas depuis fin novembre 2021, il remontait de 2,53% à 66,67 euros vers 11H35 GMT.

afp/jh