Paris (awp/afp) - Les marchés s'essoufflaient vendredi matin, entravés par le retour du risque de tensions sino-américaines après le premier contact entre Joe Biden et le président chinois Xi Jinping.

Vers 09h00 GMT, Paris reculait de 0,34%, Francfort de 0,81%, Londres de 0,58% et Milan 0,96%. Positive depuis le début du mois, la dynamique boursière a commencé à ralentir en milieu de semaine.

Wall Street avait fini proche de l'équilibre jeudi, peinant à maintenir le rythme effréné qu'elle tient depuis le début du mois de février.

En Asie, les Bourses chinoises étaient fermées en raison des vacances du Nouvel An lunaire, réduisant ainsi les volumes sur les marchés.

Le Nikkei a cédé du terrain après quatre séances de hausse consécutive vendredi à la Bourse de Tokyo. L'indice vedette japonais a perdu 0,14% à 29.520,07 points, réalisant cependant sur la semaine une progression de 2,6%.

"Les marchés devraient clôturer cette semaine par une séance à l'image des précédentes, calme et hésitante", anticipe Tangi le Liboux, analyste chez Aurel BGC.

"Les investisseurs ont intégré un succès des campagnes de vaccination, l'adoption prochaine du plan de relance XXL de Joe Biden, mais aussi une hausse potentielle des tensions sino-américaines", complète-t-il.

A l'issue d'un entretien téléphonique de deux heures avec son homologue chinois Xi Jinping le président américain Joe Biden a déclaré : "si on ne fait rien, ils vont nous écraser". Il a aussi dénoncé, selon la Maison Blanche, les pratiques économiques "injustes et coercitives" de Pékin.

Des "mots qui marquent probablement la nouvelle saison de guerre froide entre les deux pays et devraient peser sur les perspectives de croissance", interprète Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

"Un nouveau risque qui n'avait pas été intégré dans les cours cette année refait surface. La guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis pourrait renverser la tendance", analyse de son côté Saxo Banque.

Mais pour Christopher Dembik, directeur associé chez Berenberg, "il n'y a pas à ce stade de nuage majeur pesant sur l'environnement boursier en ce début d'année".

Si la conjoncture reste dégradée en ce début d'année, les marchés financiers croient fermement en la capacité de l'économie à rebondir, convaincus que l'effort budgétaire et monétaire continuera entre-temps d'être au rendez-vous pour soutenir la croissance.

L'aéronautique sous pression

A Paris, Airbus perdait 1,50% à 89,85 euros. Le secteur ne faisait pas mieux à Francfort: MTU Aero Engines (-2,28% à 190,45 euros)

Le voyage dans son sillage

A Londres, les valeurs du voyage était en queue du FTSE-100 après des propos du ministre de la santé, Matt Hancock, laissant entendre que les restrictions cet été pourraient rester importantes pour ne pas risquer un rebond des contaminations comme l'an dernier. La compagnie Easyjet chutait de 4,43% à 728,80 pence et Interncontinental Hotel Group de 1,75% à 4839,00 pence. Lufthansa peinait (-2,28% à 10,51 euros, au MDax) et Air France-KLM régressait de 2,63% à 4,69 euros.

Du côté des devises, du pétrole et du bitcoin

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril reculait de 1,18% à 57,54 dollars à Londres par rapport à la clôture de mercredi. Le baril américain de WTI pour le mois de mars lâchait 1,11% à 60,47 dollars.

L'euro se repliait de 0,19% face au dollar, à 1,2107 dollar pour un euro.

Le bitcoin est reparti sur de nouveaux sommets à 48.930 dollars vendredi alors que plusieurs géants financiers américains dont MasterCard et BNY Mellon ont pris des mesures pour faciliter l'utilisation des cryptomonnaies par leurs clients.

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