Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes reculaient à la mi-séance mardi après une ouverture globalement en hausse, sous pression face à une nouvelle tension sur le marché obligataire avant une prise de parole du patron de la Banque centrale américaine Jerome Powell.

Vers 12H45 (11H45 GMT), la Bourse de Paris perdait 0,17%, Francfort 1,13%, Londres 0,31%, et Milan 0,96%. Les contrats à terme à Wall Street laissaient présager une ouverture en baisse de 0,22% sur le Dow Jones, de 1,55% sur le Nasdaq et de 0,64% sur le S&P 500. En Suisse, l'indice vedette SMI abandonnait 1,06%.

En Asie, la Bourse de Tokyo est restée fermée mardi en raison d'un jour férié mais Shanghai a clôturé en baisse de 0,17% et Hong Kong a progressé de 1,03%.

Objet d'une attention très particulière des investisseurs depuis plusieurs séances, le marché obligataire se tendait un peu: le taux allemand à dix ans se rapprochait de ses plus hauts depuis la mi-2020 à -0,29% et le taux français cotait -0,05%, au plus haut depuis juin dernier.

Le taux américain évoluait lui à 1,37%, proche de son pic depuis février dernier. Ce taux a fortement augmenté ces derniers jours, et a ensuite influencé les taux européens, en raison des craintes inflationnistes aux Etats-Unis.

La Banque centrale américaine "a fait de gros efforts pour réduire les attentes d'une hausse de taux d'intérêt à court terme, donnant l'impression qu'elle ignorerait les pics d'inflation", analyse Michael Hewson, analyste en chef pour CMC Markets UK.

"Avec un taux américain à dix ans de 1,4% certains craignent que la Fed soit devenue un peu trop blasée concernant les risques de hausse des prix", et redoutent qu'elle ne soit plus tard contrainte de remonter ses taux d'intérêt avec précipitation, ajoute l'expert.

L'intervention du président de l'institution mardi face à des sénateurs, puis le lendemain face à des élus de la Chambre des Représentants, est donc très attendue.

Côté européen, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a calmé le jeu lundi en assurant que l'institution de Francfort suivait "de près l'évolution des rendements des obligations nominales à long terme".

Du côté des indicateurs, le taux de chômage au Royaume-Uni est monté à 5,1% lors des trois mois achevés fin décembre contre 5,0% fin novembre à cause du virus.

Le tourisme soutenu par les Britanniques

Le plan britannique de déconfinement annoncé lundi par le Premier ministre, Boris Johnson, soutenait les valeurs du voyage.

IAG gagnait 1,63% à 181,00 pence, et Easyjet prenait 4,51% à 932,00 pence après avoir annoncé un bond dans ses réservations grâce au plan de déconfinement.

Ce vent d'optimisme profitait aux valeurs européennes du secteur: l'allemande Lufthansa prenait 1,23% à 11,56 euros, l'opérateur de l'aéroport de Francfort, Fraport, gagnait 7,63% à 50,65 euros, et Airbus avançait de 3,01% à 98,66 euros.

Recentrage asiatique pour HSBC

Le géant bancaire (-2,84% à 419,40 pence) s'est engagé mardi à accélérer son recentrage asiatique en dépit des tensions entre la Chine et les pays occidentaux, en faisant état d'un plongeon de 35% de son bénéfice annuel, sonné par la pandémie.

Médicament approuvé pour Sanofi

Le groupe pharmaceutique (+0,37% à 76,58 euros) a annoncé que l'agence américaine du médicament (FDA) avait approuvé son médicament Libtayo pour le traitement d'un cancer du poumon à un stade avancé.

Le bitcoin chahuté

Vers 12H45 (11H45 GMT), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril montait de 0,62% à Londres par rapport à la clôture de lundi, à 64,76 dollars, et le baril américain de WTI pour le mois de mars gagnait 1,00% à 62,32 dollars.

L'euro reculait de 0,03% face au billet vert, à 1,2153 dollar pour un euro. La livre britannique poursuit de son côté une hausse effrénée face au dollar depuis deux mois, valant mardi 1,4095 dollar.

Le bitcoin plongeait de son côté de 16%, valant autour de 45.983 dollars après avoir enchaîné les records au-dessus de 58.000 dollars ces derniers jours.

La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a dit lundi tout le mal qu'elle pensait du bitcoin, "extrêmement inefficace" pour mener des transactions, et souvent utilisé "pour la finance illicite".

afp/al