Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent en terrain négatif jeudi, digérant de nombreuses décisions de politiques monétaires, dans un marché principalement préoccupé par la possibilité que les Etats-Unis entrent en guerre contre l'Iran, aux côtés d'Israël.
"La confusion règne quant à l'implication potentielle des Etats-Unis", commente Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.
Le président américain, Donald Trump, a assuré mercredi n'avoir pas encore pris de décision sur une éventuelle participation des Etats-Unis aux frappes d'Israël contre l'Iran, affirmant devant la presse: "Je vais peut-être le faire, peut-être pas".
"Personne ne sait ce que je vais faire", a ajouté le président américain, lancé dans un long échange avec les journalistes sur la pelouse de la Maison Blanche.
"Je ne cherche pas à me battre. Mais si le choix c'est de se battre ou qu'ils aient la bombe nucléaire, il faut faire ce qu'il y a à faire", a déclaré plus tard à la presse le président américain, qui sera briefé sur le conflit jeudi, jour férié aux Etats-Unis, dans la "Situation Room", la salle de crise en sous-sol de la Maison Blanche où se prennent les décisions militaires les plus sensibles.
En réaction, les actions, actifs considérés comme risqué, sont en baisse. En Europe, la Bourse de Paris perdait 0,81% vers 12H30 GMT, Londres 0,33%, Francfort 0,52%, Milan 0,66% et Zurich 0,45%.
En Asie, Tokyo a reculé plus nettement de 1,02% à la clôture, Hong Kong a chuté de 1,99%, Shenzhen de 1,21% et Shanghai a lâché 0,79%. Les marchés américains resteront quant à eux fermés jeudi en raison d'un jour férié aux Etats-Unis. La Bourse de New York a fini en léger retrait mercredi.
Sur le marché du pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord progressait de 1,19% à 77,61 dollars. Depuis jeudi, avant le début de la guerre entre l'Iran et Israël, il a bondi de près de 12%.
A la cote européenne, la hausse du prix du pétrole stimulait les entreprises du secteur. BP avançait ainsi de 1,22%, Shell de 0,58%, TotalEnergies de 1,54% et Repsol de 1,24%.
Les banques centrales au menu ___
"Parallèlement à l'évolution de la situation au Moyen-Orient, le marché digère également une nouvelle série de décisions des banques centrales" et c'est la Réserve fédérale (Fed) qui a "donné le coup d'envoi mercredi soir", poursuit Kathleen Brooks, directrice de la recherche économique de XTB.
La Fed a finalement décidé, sans surprise, de laisser ses taux d'intérêt inchangés pour la quatrième fois de suite, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.
Lors de la réunion, les responsables de la Fed ont aussi abaissé leurs prévisions économiques pour les Etats-Unis: ils attendent désormais une croissance du produit intérieur brut (PIB) à 1,4% en 2025, contre 1,7% prévu en mars et 2,1% en décembre 2024. Ils prévoient une accélération de l'inflation à 3%, contre 2,7% en mars, et alors même que la Fed vise 2%.
La Banque d'Angleterre a sans surprise non plus annoncé jeudi maintenir son taux directeur à 4,25%, jouant la prudence face aux incertitudes liées aux droits de douane de Donald Trump et à la guerre au Moyen-Orient.
En Suisse, la politique monétaire est aussi sur le devant de la scène. La Banque nationale suisse (BNS) a abaissé son taux directeur à 0%, comme anticipé par le marché.
Sur le marché des changes, le billet vert était en léger recul face aux principales autres devises.
Vers 12H30 GMT, le franc suisse s'échangeait à 0,8176 franc suisse pour un dollar (-0,13%), la monnaie unique à 1,1473 dollar pour un euro (+0,06%) et la livre à 1,3437 dollar pour une livre sterling (-0,11%).
L'once d'or (31,1 grammes) reculait de 0,12% à 3.365,23 dollars.
afp/rp