Paris (awp/afp) - Sur les marchés financiers, le dollar et les taux d'emprunt américains sont en nette baisse lundi, à l'orée d'une semaine cruciale, avec l'élection présidentielle aux Etats-Unis, suivie de la prochaine réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine.
Le billet vert reculait nettement, de 0,58% face à la monnaie unique à 1,0898 dollar pour un euro vers 08H25 GMT.
Le rendement des emprunts d'Etat à 10 ans ressortait à 4,30%, contre 4,38% à la clôture vendredi. Son équivalent à échéance deux ans, le plus sensible aux évolutions de politique monétaire, s'établissait à 4,16% contre 4,21%.
"La course à la Maison-Blanche reste exceptionnellement serrée", commente Claudia Panseri, cheffe des investissements d'UBS WM France, alors qu'aucun sondage ne parvient à départager les deux candidats à la Maison Blanche, Kamala Harris et Donald Trump.
"Le pire scénario possible pour les marchés serait un résultat trop serré et contesté" par l'un des deux candidats, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
"A court terme, une victoire de Kamala Harris pourrait soulager les bons du Trésor et les marchés internationaux, tandis qu'une victoire de Donald Trump pourrait avoir une plus grande résonance - et pas nécessairement dans le bon sens - pour l'euro et les marchés européens, en raison de la menace des droits de douane", détaille l'analyste.
Donald Trump a en effet promis des droits de douane de "plus de 10%" sur toutes les importations, ce qui lui permettrait de financer une large baisse d'impôts.
Par ailleurs, le vainqueur de la présidentielle ne sera sans doute pas encore connu lorsque débutera la réunion du comité monétaire de la Fed mercredi matin. Il ne le sera peut-être pas non plus lorsqu'elle s'achèvera jeudi à la mi-journée, et que le président de l'institution, Jerome Powell, tiendra sa conférence de presse.
Une coupe d'un quart de point de pourcentage est majoritairement attendue, les taux directeurs de la Fed tomberaient alors dans la fourchette de 4,50-4,75%. Une première baisse des taux avait été décidée en septembre, pour la première fois depuis mars 2020, d'un demi-point de pourcentage directement.
Face à ces deux rendez-vous majeurs, "les autres événements de la semaine seront insignifiants", conclut Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.
Sur les marchés d'actions, vers 08H25 GMT, la Bourse de Paris grappillait 0,14%, Milan (+0,00%) et Francfort (-0,03%) restaient stables, et Londres avançait de 0,44%. En Suisse, le SMI perdait 0,17%.
En Asie, les Bourses chinoises étaient en hausse, portées par l'élaboration d'un nouveau plan de relance de Pékin qui, selon les experts, pourrait être consolidé ou non en fonction de l'issue du scrutin américain.
A Hong Kong, l'indice Hang Seng gagnait 0,30% dans les derniers échanges. Shanghai a gagné 1,17% et Shenzhen 1,99%.
Schneider limoge son DG
A la cote parisienne, le géant français des équipements électriques Schneider Electric lâchait 0,73% après avoir annoncé lundi mettre fin aux fonctions de son directeur général depuis un an et demi, l'Allemand Peter Herweck, après des "désaccords" sur "la mise en oeuvre de la feuille de route" de la société qui a réalisé des ventes record au troisième trimestre.
Le Français Olivier Blum, 54 ans, actuellement à la tête de l'activité Gestion de l'énergie du groupe, lui succède de manière "immédiate", a indiqué l'entreprise dans un communiqué.
Le pétrole en hausse
Les prix du pétrole sont orientés à la hausse lundi après que huit membres de l'Opep+, dont l'Arabie saoudite et la Russie, ont annoncé la veille une extension de leurs coupes de production de pétrole jusqu'à fin décembre.
Outre Ryad et Moscou, sont concernés l'Irak, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l'Algérie et Oman. Tous ont convenu de "prolonger d'un mois leurs réductions volontaires supplémentaires de production de 2,2 millions de barils par jour", a indiqué l'alliance dans un communiqué.
Cette décision vise à soutenir les prix, le WTI américain et le Brent se situant autour de 70 dollars face à une demande incertaine, loin du seuil de 80 euros visé.
Vers 08H20 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord progressait de 1,67%, à 74,32 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), gagnait 1,81% à 70,75 dollars.
afp/al