Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux baissaient lundi en milieu de séance européenne, poussés à la prudence par les les manifestations en Chine qui soulèvent des inquiétudes concernant la seconde économie mondiale.

Vers 12H30 GMT, Paris reculait de 0,89%, Londres de 0,35%, Francfort 0,93% et Milan 0,98%.

Les contrats à terme des principaux indices de Wall Street perdaient aussi de 0,5% à 0,7%.

En Asie, Hong Kong (-1,57%) a été la plus affectée par ces protestations contre les restrictions anti-Covid, qui semblent être les plus importantes depuis les émeutes pro-démocratie de 1989. Shanghai et Tokyo ont aussi perdu du terrain.

Le yuan ne reculait plus que de 0,45% face au dollar à 0,1389 dollar pour un yuan, après avoir chuté de 1% plus tôt. Le yen s'appréciait lui de 0,71% à 138,22 yens pour un dollar.

Les prix du pétrole reculaient aussi, lestés par la situation économique et épidémique de la Chine. Le baril de Brent de Mer du Nord pour livraison en janvier reculait de 2,71% à 81,44 dollars et celui de WTI à même échéance perdait 2,86% à 74,10 dollars.

Les manifestations sont le point d'orgue d'une grogne populaire qui n'a cessé de monter ces derniers mois en Chine, l'un des derniers pays au monde à appliquer une stricte politique "zéro Covid".

"Les manifestations contre la politique zéro Covid en Chine ont entamé les espoirs sur la réouverture" de l'économie chinoise, commente Kit Juckes, analyste de Société Générale.

"Le meilleur scénario serait un nouvel assouplissement (de la politique zéro Covid, ndlr) et une réouverture du pays, mais la vitesse à laquelle les choses se sont détériorées pendant le week-end suggère que le gouvernement doit agir rapidement", estime Stephen Innes, analyste de SPI Asset management. "Le risque d'escalade de la situation à partir de maintenant et de volatilité à court terme reste élevé."

Un journaliste de l'AFP a constaté l'arrestation de deux personnes lundi à Shanghai sur le lieu d'une manifestation mais la police de la ville n'a pas indiqué le nombre de détentions durant le week-end.

"Même si la situation chinoise crée une certaine incertitude, les perspectives économiques et la réaction des banques centrales restent les principales préoccupations des marchés", rappelle Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche de La Banque Postale AM.

Les investisseurs scrutent par ailleurs les informations concernant les politiques monétaires des banques centrales et surtout celle de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Dans ce cadre, les chiffres de l'emploi américain de vendredi sont particulièrement attendus, tout comme la prise de parole mercredi du président de la Fed Jerome Powell.

"Les consommateurs américains semblent se porter bien. Bien que les économies réalisées lors de la pandémie soient épuisées, le Black Friday a donné lieu à de nouveaux records de ventes en ligne. Apparemment, les gens utilisent à nouveau davantage le crédit pour pouvoir effectuer leurs achats", constate Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Quant à la Banque centrale européenne (BCE), elle a rapporté lundi une légère décélération de la croissance des crédits accordés par les banques au secteur privé en octobre, une première depuis mars, ce qui suggère que le pic d'inflation pourrait être atteint en zone euro.

Telecom Italia n'attire pas

Le titre de Telecom Italia (TIM) baissait de 0,22% à Milan, après avoir chuté de plus de 4% peu après l'ouverture, accusant le coup des informations de presse selon lesquelles le gouvernement Meloni s'oppose à une offre de la Caisse des dépôts italienne (CDP) pour le réseau de l'opérateur historique.

Du côté de l'euro, de la livre et du bitcoin

L'euro gagnait 0,66% à 1,0464 dollar vers 12H25 GMT, profitant encore de commentaires de membres de la BCE la semaine dernière qui laissaient entrevoir une poursuite des hausses de taux de l'institution.

La livre reculait de 0,12% à 1,2077 dollar.

Le bitcoin cédait 2,20% à 16.205 dollars au même moment.

afp/ck