Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux terminent une semaine mouvementée sans franche direction vendredi, entre nouvelles annonces sur les droits de douane de Donald Trump aux États-Unis, effervescence diplomatique autour de la guerre en Ukraine et résultats d'entreprises.

En Europe, la Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,18% comme à Milan, quand Francfort a baissé de 0,44% et Londres de 0,37% sur la séance.

A Wall Street, l'indice Dow Jones glissait de 0,22% quand le Nasdaq grappillait 0,10% et l'indice élargi S&P 500 0,02% vers 16H45 GMT.

Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM, évoque auprès de l'AFP une "séance de conclusion" après "une semaine chargée".

Le président américain Donald Trump a promis jeudi d'imposer des "droits de douane réciproques" pour rétablir l'"équité" dans les relations commerciales entre les États-Unis et le reste du monde.

Le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a précisé que l'administration américaine ne serait en mesure de mettre son plan à exécution qu'à partir de début avril.

Les marchés sont rassurés car "les droits de douane réciproques de Trump ne seront finalement pas appliqués immédiatement", note Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index.

Par ailleurs, "la perspective d'une paix entre l'Ukraine et la Russie a déclenché une hausse de +l'appétit+ pour le risque en début de semaine, en particulier pour les actions européennes, qui ont bénéficié d'un large rebond", note Kathleen Brooks, directrice de recherche chez XTB.

"L'enthousiasme est retombé à la fin de la semaine, car la réalité de la complexité de la situation s'est imposée et a ébranlé les esprits", tempère-t-elle.

Le président américain Donald Trump a rompu le statu quo et l'isolement par l'Occident de Vladimir Poutine en l'appelant mercredi et en proclamant le début de négociations de paix, une initiative qui fait craindre l'abandon de l'Ukraine par Washington.

Côté changes, la monnaie unique prenait 0,35% par rapport au dollar, à 1,0501 dollar pour un euro vers 16H45 GMT, aidée par les rebondissements autour de l'Ukraine.

Le luxe se maintient

Les valeurs du luxe sont tirées vendredi "par de très bonnes publications" de résultats d'entreprises, souligne M. Chaloin.

Hermès, "dans une ligue à part", selon la banque Citi, a réalisé une nouvelle année record avec un bénéfice net en hausse de 6,8% et un chiffre d'affaires qui passe les 15 milliards d'euros se rapprochant de celui de Kering (17 milliards).

A Paris, l'action Hermès a terminé en hausse de 0,82%, Kering de 1,74% et LVMH de 0,82%. Salvatore Ferragamo a gagné 2,67% à Milan.

La défense bondit

Les valeurs liées à l'armement bondissent en Europe, après des déclarations du vice-président américain JD Vance au Wall Street Journal mentionnant de possibles "moyens de pression militaire" dans le cadre des négociations à venir avec la Russie sur la guerre en Ukraine.

Washington aura "à coeur l'indépendance souveraine de l'Ukraine" et "tout sera sur la table", a-t-il indiqué.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a par ailleurs annoncé vendredi dans un discours devant la Conférence de Munich sur la sécurité qu'elle allait proposer un assouplissement des règles budgétaires afin de permettre aux Européens d'investir beaucoup plus dans leurs industries de défense.

En Allemagne, Rheinmetall a clôturé en hausse de 7,93% et Hensoldt de plus de 10%.

Pétrole et gaz se stabilisent

Les prix du pétrole reculent légèrement vendredi, le marché tentant de jauger l'effet des droits de douane réciproques annoncés par Donald Trump et d'éventuels pourparlers sur la guerre en Ukraine, une perspective qui pèse également sur le gaz européen.

Vers 16H45 GMT, le baril de WTI américain perdait 0,61% à 70,85 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord glissait de 0,30% à 74,79 dollars.

De son côté, le contrat à terme du TTF néerlandais, la référence européenne du gaz naturel, continue de reculer après sa lourde baisse de la veille: vendredi, il perdait 1,18%, à 50,77 euros le mégawattheure (MWh).

Une trêve en Ukraine pourrait en effet signifier la reprise du transit de volumes importants de gaz russe vers l'Europe, et tirer les cours à la baisse.

afp/cw