Paris (awp/afp) - Les marchés sont sans entrain vendredi en attendant un rapport sur l'emploi aux Etats-Unis, très suivi par les investisseurs pour anticiper la trajectoire de la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).
En Europe, vers 12H20, la Bourse de Paris reculait légèrement de 0,11% Londres de 0,29%, Milan de 0,19%, tandis que Francfort grappillait 0,10%.
Les contrats à terme des trois principaux indices à Wall Street étaient stables à trois heures de l'ouverture du marché (à 15H30).
Sur le marché des changes, le billet vert lâche à peine 0,02% par rapport à la monnaie européenne, à 1,0381 dollar pour un euro.
"Le principal événement de la séance sera le rapport sur l'emploi aux États-Unis pour le mois de janvier", qui sera publié à 14H30, indique Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.
Parmi les éléments importants du rapport, le marché se concentrera sur "la révision annuelle des données, ce qui signifie que les chiffres de l'emploi des cinq dernières années seront corrigés ce mois-ci", a-t-il poursuivi.
"Il est à noter que les premières estimations du mois d'août laissaient présager une révision à la baisse des chiffres de l'emploi américain de plus de 800'000 emplois. Les économistes s'attendent à ce que la révision à la baisse soit plutôt de l'ordre de 600'000 à 700'000 emplois", rapporte quant à elle Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
"Si c'est le cas, la semaine se terminera sur l'idée que le marché de l'emploi américain ralentit sainement, un scénario qui permettrait à la Fed de continuer à réduire les taux d'intérêt", a-t-elle poursuivi.
Lors de sa dernière réunion en janvier, la Fed a décidé de laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.
L'Oreal lâché
Le géant des cosmétiques L'Oreal lâchait 4,12% à 338,45 euros vers 12H20 après avoir publié un bénéfice net pour 2024 en hausse de 3,6% à 6,4 milliards d'euros, des ventes en progression de 5,6% à 43,5 milliards d'euros et une marge d'exploitation "record" de 20%.
Les analystes qualifient cependant les résultats de "mitigés". Pour ceux de Jefferies, "l'Asie du Nord (y compris la Chine) reste en déclin, l'Amérique du Nord et l'Amérique latine ont manqué le consensus, tandis que l'Europe" correspondait aux prévisions.
Porsche dérape
Le constructeur de bolides de luxe Porsche AG recule de 5,21%, décevant par ses prévisions pour 2025 publiées jeudi après la clôture. Le groupe allemand veut investir pour faire face à un recul de ses ventes et étendre sa gamme de véhicules à moteurs thermiques ou hybrides.
Sabadell à la peine
La banque espagnole Sabadell se replie de 0,71% à Madrid malgré l'annonce d'une forte hausse de la rémunération de ses actionnaires, après avoir dégagé un bénéfice record en 2024 à 1,83 milliard d'euros.
Mais Sabadell est visée depuis mai par une OPA hostile de la part de sa concurrente BBVA (-0,16% à Madrid), deuxième banque espagnole, dont l'issue reste à ce stade très incertaine.
BBVA, qui souhaite former un géant bancaire européen, capable de rivaliser avec HSBC (-0,04% à Londres) ou Santander (-1,40% à Madrid), espère convaincre une majorité d'actionnaires de Sabadell, détenue par une multitude d'investisseurs dont aucun ne dépasse 5%.
Le pétrole se reprend
Le pétrole est en hausse, bien que partagé entre "des perspectives économiques mondiales assombries" par la résurgence de guerres commerciales, qui plombent les cours, et les "risques pesant sur l'approvisionnement en Iran", commente Han Tan, analyste de Exinity.
Vers 12H20, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,77% à 74,86 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, gagnait 0,75% à 71,14 dollars.
L'or, valeur refuge par excellence, continuait grimper, signe d'une nervosité persistante face aux incertitudes géopolitiques et commerciales. Il prenait 0,32% à 2865,38 dollars, non loin des sommets historiques des derniers jours.
Le bitcoin perdait 1,53% à 97'654 dollars.
afp/ck