Paris (awp/afp) - Les marchés se tenaient sur leurs gardes mercredi, se préparant à un nouveau relèvement massif des taux de la banque centrale américaine (Fed) malgré les menaces de récession, pour lutter contre une inflation tenace.

Vers 07H30 GMT, les places de Paris et Francfort reculaient respectivement de 0,51% et 0,62% Londres prenait 0,22% aidée par les valeurs pétrolières.

En Asie, la Bourse de Tokyo a clôturé en baisse de 1,36%. A Hong Kong, l'indice Hang Seng n'était guère mieux loti (-1,52% vers 07H30 GMT).

Tous les yeux sont rivés vers Washington, où la réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine devrait se conclure par une nouvelle remontée de ses taux directeurs, la cinquième d'affilée depuis mars.

La plupart des analystes prévoient une hausse de 75 points de base, comme à l'issue des réunions de juin et juillet. Une minorité du marché estime qu'une amplitude d'un point de pourcentage est possible pour dissoudre une inflation provoquée par les perturbations de la chaîne d'approvisionnement liées au Covid-19, et exacerbée par la hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation avec la guerre en Ukraine.

Dans la mesure où les marchés ont largement intégré ce durcissement monétaire, les investisseurs surveilleront surtout les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, ses prévisions actualisées concernant la croissance, l'inflation et le taux de chômage pour se faire une idée de la trajectoire des taux d'intérêts pour la suite.

"Les volumes restent légers et le climat prudent avec peu d'investisseurs cherchant à prendre des positions avant d'entendre la Fed et de savoir jusqu'où les responsables de la politique monétaire voient les taux aboutir d'ici à la fin du cycle de durcissement des conditions financières", constate Fiona Cincotta, chez City Index.

Les taux directeurs de la Fed sont actuellement compris dans une fourchette de 2,25 à 2,50% et devraient se situer, selon les analystes, autour de 4% d'ici à la fin de l'année.

Sur le marché de la dette, le rendement sur l'emprunt américain à dix ans s'affichait à 3,526% vers 07H15 GMT après s'être envolé mardi jusqu'à 3,6%, une première depuis avril 2011. Celui à deux ans, le plus sensible à l'évolution des taux d'intérêt, ressortait à 3,933% après avoir frôlé mardi 4% (3,98%), un seuil qu'il n'a plus franchi depuis près de 15 ans.

Le contexte de crises, de la guerre en Ukraine au réchauffement climatique, n'incite pas non plus les investisseurs à prendre des risques.

L'automobile prise dans l'engrenage de l'inflation

Valeurs cycliques par excellence, les actions automobiles souffraient d'autant que le constructeur américain Ford a averti qu'il allait verser un milliard de dollars de plus que prévu à ses fournisseurs au troisième trimestre à cause de l'inflation. Toyota a lâché 2,36% à 2.000 yens, Honda 1,91% à 3.477 yens et Nissan 3,05% à 521,3 yens. En Europe, Volkswagen perdait 1,27%, Mercedes -1,26%, Renault -3,38% et Stellantis -1,15% vers 07H20 GMT.

L'Allemagne va nationaliser le géant gazier Uniper

L'Etat allemand va nationaliser le géant gazier Uniper, asphyxié par les coupures de gaz russe, ont annoncé mercredi Berlin et le propriétaire finlandais de l'entreprise, le groupe public Fortum. Le titre dégringolait de 18,4% à 3,14 euro à Francfort.

Du côté du pétrole et des devises

Après un démarrage dans le rouge en Asie, le marché du pétrole bondissait après la "mobilisation partielle" décrétée en Russie, qui risque d'ouvrir la voie à une nouvelle escalade de la guerre en Ukraine, un conflit ayant déjà de profondes répercussions sur le marché mondial de l'énergie.

Vers 07H20 GMT le baril de WTI américain grimpait de 3,03% à 86,46 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord prenait 2,67% à 93,02 dollars.

Sur le marché des changes, le dollar se maintenait à un niveau élevé par rapport au yen avant la Fed, à raison d'un dollar pour 143,48 yens vers 07H25 GMT.

L'euro descendait à 0,9907 dollar contre 0,9970 dollar mardi à 21H00 GMT.

afp/ck