Paris (awp/afp) - Les marchés financiers sont globalement orientés à la hausse lundi, soutenus par l'engagement de la Chine à poursuivre la relance du pays, évoquant même une politique fiscale plus interventionniste et une politique monétaire plus souple.

Avant ces annonces, les marchés chinois ont d'abord piqué du nez après la publication d'un ralentissement de l'inflation en novembre, qui reflète la morosité persistante de la consommation dans le pays. Hong Kong bondissait finalement de 2,76% dans les derniers échanges.

"Nous devons stimuler vigoureusement la consommation, améliorer l'efficacité des investissements et élargir de manière globale la demande intérieure", ont déclaré lundi des responsables cités par le médiat d'État chinois Xinhua.

Les membres du Bureau politique du Comité central du Parti communiste, organe de décision clé du parti, ont également annoncé vouloir adopter "une politique monétaire légèrement assouplie", ouvrant la porte à un changement très attendu par les investisseurs.

En Europe, alors que le contrat à terme de la Bourse de Paris laissait présager d'une ouverture stable, ces annonces de Pékin poussaient finalement l'indice vedette parisien en hausse de 0,81% vers 08H40 GMT, porté par son secteur du luxe, très sensible au marché chinois. Francfort grappillait 0,10% et Londres 0,32%. En Suisse, l'indice vedette SMI perdait par contre 0,10%.

Les investisseurs digèrent par ailleurs de nombreuses évolutions politiques aux quatre coins du monde.

"Le régime de Bachar al-Assad est tombé au cours du week-end, les législateurs coréens préparent une nouvelle tentative de destitution contre leur président qui a évité de justesse la destitution après avoir brièvement imposé la loi martiale la semaine dernière, et la France n'a toujours pas de nouveau" Premier ministre, résume Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Du côté du pétrole, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain gagnait 1,13% à 67,96 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,99% à 71,83 dollars.

Les investisseurs estiment toutefois qu'il est peu probable que ces événements "inversent la tendance baissière du pétrole" de manière durable, souligne toutefois Ipek Ozkardeskaya.

"Bien que l'incertitude syrienne puisse temporairement affecter les exportations de pétrole, le pays exporte moins de 100.000 barils par jour, en baisse par rapport aux 600.000 barils exportés en 2011", au début de la guerre civile syrienne, rappelle l'analyste.

Par ailleurs, "la semaine sera riche en décisions de banques centrales. La Banque centrale européenne (BCE), la Banque du Canada (BdC), la Banque de réserve d'Australie (RBA) et la Banque nationale suisse (BNS) annonceront leur dernière décision en matière de politique monétaire tout au long de la semaine", liste Ipek Ozkardeskaya.

"Toutes - à l'exception de la RBA - devraient abaisser leurs taux", précise-t-elle.

L'Allemagne au chevet de Thyssenkrupp

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat à sa réélection, a évoqué vendredi un plan pour sauver l'industrie de l'acier en péril, sans exclure une participation de l'État dans le géant Thyssenkrupp (+3,44% à Francfort).

La branche acier de Thyssenkrupp qui a annoncé fin novembre vouloir supprimer 11.000 emplois sur 27.000 d'ici 2030 et réduire la production de ses hauts fourneaux, en raison de la concurrence chinoise et de la transition écologique coûteuse, après des résultats annuels en berne.

L'Etat allemand a récemment volé au secours d'autres acteurs clés tels le chantier naval Meyer-Werft à Papenburg (nord), l'entreprise énergétique Uniper et le transporteur aérien Lufthansa, a souligné le dirigeant politique.

Le bitcoin respire

La plus célèbre des cryptomonnaies, le bitcoin, relâchait 0,46% à 99.629 dollars vers 08H30 GMT après avoir dépassé la semaine dernière le seuil des 100.000 dollars.

Le bitcoin reste à des niveau élevés et affiche un gain de plus de 130% depuis le 1er janvier.

Sur le marché des changes, la devise américaine grappillait 0,08% face à la monnaie unique, à 1,0558 dollar pour un euro.

afp/al