L’ambiance sur les places européennes s’est quelque peu détériorée depuis le début de l’année, après des records en cascades jusqu’à mi-décembre. La volatilité est remontée d’un cran, entre des données macroéconomiques décevantes en Chine, une économie américaine robuste et des premiers résultats de sociétés en demie teinte. L’inflation reste, somme toute, résiliente et les banquiers centraux tentent désormais de freiner les ardeurs du marché quant à une baisse rapide des taux d’intérêts.

Cette situation engendre une très nette disparité entre les grands indices. L’Asie s’enfonce jour après jour dans le rouge, exception faite du Japon. L’Europe consolide après sa récente envolée tandis que Wall Street se maintient à son zénith.
 Au niveau des statistiques, l’économie chinoise reste fébrile et toujours confrontée à la déflation. Le PIB progresse de 5.2% (contre 5.3% attendu), les ventes au détails ressortent en hausse de seulement 7.4% (10.1% précédemment) et la production industrielle peine à accélérer (+6.8%) alors que la consommation demeure atone. 
Outre-Atlantique, l’économie américaine continue quant à elle de surprendre, le PIB progresse de 4.9% en rythme annualisé, les commandes de biens durables de 5.4% (après -5.1%), les commandes industrielles de 2.6% et le taux de chômage retombe à 3.7% avec plus de créations d’emplois que prévu (216K contre 168K attendu). L’inflation repart néanmoins à la hausse (CPI à +3.4%), poussant ainsi plusieurs membres de la Fed, dont Jerome Powell, à rappeler que la lutte contre l’inflation n’était pas gagnée, que les prochaines données seraient cruciales et qu’il ne fallait pas être trop agressif sur les réductions de taux. Selon le consensus Fed Watch, la probabilité d’une baisse de 25 points de base du taux directeur de la Fed est ainsi tombé à moins de 54% pour le mois de mars, contre plus de 80% en début d’année.
Christine Lagarde a elle aussi freiné les anticipations d’une baisse rapide du loyer de l’argent en zone euro. L’inflation est certes sur la bonne voie (CPI en hausse de 2.9%) mais il reste beaucoup d’incertitudes et la première baisse de taux pourrait intervenir d’ici l’été.

Outre la macro, les regards devraient également rester tournés vers les sociétés, tandis que la saison des résultats trimestriels va s’intensifier dans les semaines à venir. Les chiffres sont à ce stade peu significatifs mais les publications des banques américaines ont globalement déçu. Les chiffres des valeurs technologiques, qui mènent le bal aux Etats-Unis, devront donc surprendre positivement.

D’un point de vue graphique, le CAC40 est en phase de consolidation depuis son record absolu du 14 décembre dernier à 7653 points.

Depuis le 1er janvier, le luxe est en queue de peloton et affiche des performances négatives à 2 chiffres. Kering perd près de 12.4%, STM et Pernod Ricard 10.1% et LVMH 10%. Les valeurs défensives et l’aéronautique tirent en revanche leur épingle du jeu, à l’image d’Orange (+8.9%), Safran 7.6% et Airbus (+7.3%).

En données hebdomadaires, la configuration demeure inchangée. L’indice CAC40 reste enfermé depuis un an au sein du range 6800/7600 points, malgré le fort rebond effectué depuis novembre dernier.

Sur un horizon de temps plus court, les 7600 points n’ont pas été franchis en clôture journalière et cette zone de cours suscitent des prises de bénéfices. Le seuil des 7290/7300 points testé dernièrement, devra engendrer une réaction positive sous peine de l’amorce d’une consolidation plus marquée en direction des 7160/7000 points.

La volatilité devrait rester importante en cette période de publications trimestrielles, d’autant plus à l’approche des réunions des banques centrales.