Paris (awp/afp) - Les marchés asiatiques ont fini en ordre dispersé mardi face à la probabilité d'un resserrement monétaire plus agressif que prévu de la Banque centrale américaine (Fed), tandis que les indices européens tentaient de remonter la pente avant la réunion de la Fed.

En Asie, l'indice vedette japonais Nikkei, qui avait déjà lâché 3% lundi, a encore cédé 1,32%. Les places chinoises ont mieux résisté: Shanghai a fini en hausse de 1,02% et Hong Kong de 0,41% alors que les principaux conseillers en sécurité et diplomatie de la Chine et des États-Unis se sont longuement entretenus lundi, après plusieurs jours d'échanges acrimonieux, notamment sur Taïwan.

En Europe, les indices rattrapaient tant bien que mal les pertes accumulées sur cinq séances d'affilée. Francfort butinait 0,35%, Milan 0,67%, Londres 0,29%. Paris évoluait à l'équilibre (-0,01%) vers 08H15 GMT.

"Les anticipations très négatives des investisseurs ces derniers jours seront confrontées à ce que fera réellement la Fed mercredi", commente Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

"L'inflation américaine risquant de devenir incontrôlable et la Fed étant accusée d'avoir agi trop tard" elle pourrait désormais aller trop loin, "ce qui pourrait déclencher une récession. Les investisseurs ont réalisé que la Fed n'a plus le luxe de prendre son temps, et c'est la raison de la vente massive de titres depuis vendredi", ajoute-t-il.

Les salles de marchés ont été en stress en fin de semaine dernière, après un message offensif de la Banque centrale européenne afin de réduire l'inflation, suivi d'une inexorable progression des prix à la consommation aux États-Unis en mai, propulsés par les prix de l'énergie et de l'alimentation.

Avant ce constat amer, une hausse de 0,5 point de pourcentage du taux directeur de la Fed et une hausse du même ordre en juillet semblaient acquises, mais désormais, les opérateurs estiment à près de 80% la probabilité que la Réserve fédérale augmente ses taux de 1,75 point de pourcentage au moins d'ici fin septembre, soit deux hausses d'un demi-point et une autre de 0,75 point.

Un relèvement aussi brutal serait une première depuis 1994.

La défiance des investisseurs s'est alors répandue à toutes les classes d'actifs. Le marché obligataire a été victime d'un désengagement massif de peur que les mesures politiques n'entraînent une récession de la première économie mondiale.

Les taux d'intérêt à 10 ans sur la dette française et allemande ont retrouvé des plus hauts depuis 2014. Celui des emprunts d'État américains à 10 ans, qui a atteint lundi son plus haut niveau depuis plus de 11 ans, se détendait un peu mardi matin (à 3,28%).

Les investisseurs surveilleront de près les prévisions économiques de la Fed pour comprendre "comment les responsables politiques envisagent l'inflation, le chômage, la croissance et les coûts d'emprunt au cours des deux prochaines années", souligne John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud.

Ils suivront avant cela la première estimation de l'indice des prix à la production (IPP) aux États-Unis en mai, un indicateur-clé de l'inflation.

Le bitcoin se rapproche des 20'000 dollars

Le bitcoin restait sous pression mardi après avoir vu son prix chuter de plus de 15% lundi et s'approcher des 20.000 dollars dans la nuit de lundi à mardi, tombant à 20'823 dollars pour la première fois depuis décembre 2020.

La suspension de la plateforme de placements en cryptomonnaies Celsius et le bref gel des retraits en bitcoin de la plus grande plateforme du monde Binance ont remué les cryptomonnaies.

L'euro récupérait 0,57% à 1,0468 dollar. La livre remontait de 0,35% face au billet vert, à 1,2174 dollar pour une livre.

Les prix du pétrole poursuivaient leur remontée au-delà des 120 dollars.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août gagnait 0,72% à 123,15 dollars, et le West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet avançait de 0,74% à 121,78 dollars.

Go-ahead avance

Le groupe britannique de transport Go-ahead s'envolait de 13,09% à 1538 pence peu avant 07H30 GMT, après avoir annoncé lundi soir son rachat à 647,7 millions de livres par un consortium formé du groupe de transport australien Kinetic et du groupe d'infrastructures espagnol Globalvia Inversiones.

afp/buc