Paris (awp/afp) - Les marchés européens ont bien résisté lundi à la nervosité du secteur bancaire tandis que Wall Street s'interrogeait encore sur les répercussions d'une affaire de vente massive d'actions par un fonds américain.

Les places européennes ont réagi avec calme aux difficultés du fonds spéculatif Archegos Capital, contraint de liquider des positions: Paris a progressé de 0,45%, Francfort de 0,47%, Milan de 0,12%, et Londres a clôturé proche de l'équilibre (-0,07%). A Zurich, le SMI a cédé 0,24%.

Wall Street se montrait moins décontractée à la mi-séance: le Dow Jones Industrial Average cédait 0,28%, l'indice élargi S&P 500 (-0,57%) et le Nasdaq (-1,11%).

"La crainte du marché c'est qu'il y ait un impact sur d'autres établissements" que ceux déjà affectés par l'affaire, à l'instar de Credit Suisse ou encore la banque japonaise Nomura, explique à l'AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

Les intervenants de marché se sont interrogés tout au long de cette séance sur la décision d'Archegos de se délester en masse en fin de semaine dernière de participations détenues dans des entreprises américaines et chinoises cotées à New York, une information révélée par Bloomberg.

Cependant, la reprise du trafic maritime sur le canal de Suez après la remise à flot de l'Ever Given, un immense porte-conteneurs qui obstruait depuis près d'une semaine cette voie cruciale pour le commerce international, ainsi que l'optimisme lié à un retour à la croissance mondiale ont galvanisé les indices européens.

Les marchés attendent en effet "que le président Joe Biden dévoile cette semaine ses projets d'infrastructures, qui pourraient amplifier une reprise qui s'accélère déjà aux Etats-Unis", souligne Stephen Innes, stratégiste chez Axi.

L'Europe n'est pas logée à la même enseigne, même si le programme des vaccinations s'accélère. Empêtrée dans des confinements à répétition et des contaminations exponentielles sur fond de diffusion de variants du coronavirus, le retour à la normalité y est retardé.

La Commission européenne s'est toutefois dite confiante lundi dans le fait que le fonds de relance de l'UE sera lancé comme prévu et sans retard, après la suspension par la justice du processus de ratification de l'Allemagne

Âprement négocié l'été dernier par les Vingt-Sept, ce fonds doté de 750 milliards d'euros est destiné à faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. Jusqu'ici, 16 pays l'ont ratifié, dont la France, l'Italie ou encore l'Espagne.

Craintes d'effet domino dans le secteur financier ___

Dans le sillage de l'affaire Archegos Capital, les valeurs bancaires ont fléchi.

A Francfort, Deutsche Bank, première banque allemande, a perdu 3,32% à 10,14 euros, subissant les dégâts collatéraux de la vente massive d'actions de la société d'investissement. Sa consoeur Commerzbank a cédé 1,42% à 5,14 euros.

A Paris, Société Générale (-2,41% à 21,71 euros) et BNP Paribas (-1,94% à 50, 67 euros) ont été les lanternes rouges du CAC 40.

A Londres, Barclays a cédé 1,41% à 180,38 pence.

A Wall Street aussi, les établissements financiers étaient dans le rouge, Morgan Stanley perdant à mi-séance 3,4%, JPMorgan Chase 1,5% et Goldman Sachs 1,4%.

Après un avertissement sur des pertes à venir, Credit Suisse s'est effondré de 13,83% à 10,74 francs suisses suisses à Zurich tandis que la banque japonaise Nomura a clôturé la séance en chute de 16,33% à 603 yens à Tokyo.

Air France-KLM sur de bons rails ___

La France est "sur le point de conclure un accord" avec la Commission européenne pour débloquer une nouvelle aide en faveur d'Air France (+0,36% à 5,01 euros), a indiqué lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Le pétrole fait du yoyo ___

L'Autorité du canal de Suez (SCA) a annoncé lundi la "reprise du trafic" dans cette voie maritime majeure obstruée depuis près d'une semaine par un porte-conteneur géant, l'Ever Given.

Après une partie de yoyo, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai évoluait en baisse de 0,12% à 64,35 dollars à Londres, par rapport à la clôture de vendredi. A New York, le baril américain de WTI pour le même mois était stable (-0,02% à 60,97 dollars vers 16H45 GMT.

L'euro reculait de 0,13% face au billet vert à 1,177 dollars. Le bitcoin prenait pour sa part 5,37% à 57.812 dollars.

afp/rp