Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris se stabilisait (+0,03%) jeudi à mi-séance, dans le sillage du discours accommodant de la Fed la veille, dont l'effet positif initial était tempéré par la forte progression du taux américain à dix ans.

Vers 12H45 (11H45 GMT), après avoir ouvert en hausse, l'indice vedette CAC 40 grappillait 1,98 point à 6.056,80 points. Mercredi, il avait fini à l'équilibre (-0,01%).

Wall Street, après les nouveaux records enregistrés par le Dow Jones et le S&P 500 la veille, laissait entrevoir quant à elle une ouverture dans le rouge.

"Les investisseurs sont soulagés par la communication de la Fed car (son président) Jerome Powell a promis de rester très accommodant encore un certain temps malgré un regain d'inflation qu'il juge transitoire, alors qu'elle devrait s'élever à 2,4% en 2021, soit au-dessus de son objectif, avant de revenir autour de 2% en 2022", souligne Franklin Pichard, le directeur général de Kiplink Finance.

"Il a affirmé qu'il n'envisageait pas de modifier avant la fin 2023" les taux directeurs de l'institution et indiqué "qu'il était trop tôt pour évoquer une réduction du programme d'achats d'actifs de la banque centrale, processus théoriquement annonciateur d'un resserrement monétaire", ajoute-t-il.

Ces annonces n'ont toutefois pas empêché une nouvelle flambée jeudi des bons du Trésor américain à dix ans, tirés à la hausse ces dernières semaines par les craintes d'une surchauffe de l'économie dopée par les vaccinations et les chèques de relance.

Vers 11H45 GMT, le taux américain à dix ans s'établissait à 1,73%, en hausse de 9 points de base, soit un nouveau plus haut depuis fin janvier 2020, entraînant dans son sillage les rendements obligataires européens.

Côté statistiques, les échanges commerciaux entre l'Union européenne et le Royaume-Uni se sont effondrés en janvier, premier mois de divorce effectif entre les deux partenaires après le Brexit, a annoncé jeudi l'Office européen des statistiques Eurostat.

La Banque d'Angleterre (BoE) a de son côté maintenu jeudi son taux directeur à un plus bas historique de 0,1% mais a anticipé que l'inflation "remonterait rapidement autour de son objectif de 2% au printemps". Le programme de rachats d'actifs reste, lui, inchangé.

Sur le front sanitaire, l'OMS a recommandé mercredi de continuer à utiliser le vaccin anti-Covid d'AstraZeneca, suspendu par plusieurs pays en raison de possibles effets secondaires, à la veille de l'avis très attendu de l'Agence européenne des médicaments.

La 5G arrive à Paris

Les opérateurs télécoms Orange (-0,43% à 10,40 euros) et SFR ont donné le coup d'envoi de la 5G à Paris où le réseau sera mis en service à partir de vendredi, ont-ils annoncé jeudi à l'issue d'une dernière réunion avec la mairie, mettant fin à un long feuilleton politique.

Les bancaires grimpent

La progression des rendements obligataires bénéficiait aux valeurs bancaires: BNP Paribas montait de 2,24% à 52,84 euros, Société Générale de 2,87% à 22,59 euros et Crédit Agricole de 2,05% à 12,42 euros.

Sartorius Stedim Biotech décolle

Le fournisseur de matériels pour le secteur biopharmaceutique bondissait en tête du SBF 120 (+7,93% à 364,80 euros) après avoir affiché jeudi son optimisme pour 2021, relevant ses prévisions de croissance et de rentabilité sur fond de pandémie de Covid-19.

Akka s'enfonce

A l'autre extrémité du spectre, Akka Technologies plongeait en revanche de 12,97% à 23,15 euros, lesté par une perte de 168,8 millions d'euros sur l'exercice 2020, du fait d'un recul de 16,5% de ses ventes à 1,5 milliard d'euros lié à la crise du coronavirus.

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