Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris accusait le coup à la mi-séance mardi (-0,07%), prudente dans un contexte d'aggravation de la crise sanitaire malgré les timides espoirs sur l'avenir du monde d'après le Covid-19.

L'indice CAC 40 perdait 4,19 points à 5.658,24 points vers 12H45 (11H45 GMT), au lendemain d'une clôture en baisse de 0,78%. L'Europe évoluait aussi timidement: le Dax prenait 0,03% mais Londres perdait 0,61% et Milan 0,38%.

Les contrats à terme sur les trois principaux indices de Wall Street laissaient présager une ouverture en hausse de 0,2% à 0,4% au lendemain d'une clôture en baisse.

A chaque jour dans l'actualité sa litanie de conséquences économiques de la pandémie de Covid-19, qui a tué officiellement 1,9 million de personnes dans le monde.

Rien qu'en ce début de semaine, Renault a annoncé des ventes en baisse de 21,3% dans le monde en 2020, le groupe parapétrolier CGG s'attend à un chiffre d'affaires en baisse de 32% sur son exercice, et à l'étranger, Ford a annoncé la fermeture de ses trois dernières usines au Brésil, avec à la clé près de 5.000 licenciements.

Aux yeux des investisseurs la situation pourrait continuer à s'aggraver, d'où leur prudence.

"Le +variant anglais+ continue de se propager et pourrait bien conduire plusieurs pays à imposer de nouvelles restrictions, voire de nouveaux confinements", observe Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Selon lui, la "prudence ambiante pourrait perdurer jusqu'à la présentation jeudi par Joe Biden des contours d'un nouveau plan de relance".

L'annonce des bases de ce plan avait permis aux indices de connaitre cinq séances de forte progression la semaine dernière, certains, à l'instar du Dax à Francfort ou de Wall Street, atteignant même de nouveaux records.

Mais après l'euphorie est venu l'aspect moins positif d'une telle relance: la perspective du versement de plusieurs centaines de milliards de dollars aux entreprises et à la population américaine a fait naître des craintes d'une hausse de l'inflation sur le long terme.

"Ce que l'on observe c'est un effet boomerang: l'attente de dépenses massives des Etats-Unis a fait monter la partie de long terme sur le marché obligataire américain, une situation qui s'explique par la crainte de voir une hausse des prix" dans le pays, signale Sebastien Galy, stratégiste macro pour Nordea Investment.

Cette inflation pourrait à terme se traduire par un resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed), une perspective qui ne réjouit pas les investisseurs.

Le prix du baril fait monter les pétroliers

Le secteur bénéficiait de la montée des prix du brut, qui ont retrouvé leurs niveaux d'avant la pandémie malgré l'impact attendu du confinement sur la vigueur de l'économie et donc la demande.

BP prenait 1,07% à 302,00 pence, Royal Dutch Shell 1,20% à 1.480,00 pence, et Total 1,04% à 37,30.

Les ventes automobiles en berne

Le constructeur allemand BMW (-0,06% à 69,34 euros) a atteint, comme annoncé, les objectifs de réduction demandée par l'UE des émissions de CO2 de ses voitures vendues en 2020, explique dans un communiqué le groupe, qui a par ailleurs vu ses ventes baisser de 8,4% l'année passée à 2,3 millions d'unités.

Renault (+1,53% à 36,82 euros) a pour sa part vu ses ventes baisser de 21,3% en 2020, où il a souffert comme le reste du secteur des restrictions liées à la crise sanitaire mondiale. Le groupe a toutefois affiché fin décembre un niveau de commandes supérieur de 14% à celui de 2019 en Europe et un niveau de stock en baisse de 20%.

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