Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé proche de l'équilibre (+0,08%) et de ses plus hauts en douze ans mardi, en dépit d'un indicateur macroéconomique jugé médiocre aux Etats-Unis, mais qui a conduit les investisseurs à miser sur un soutien futur de la Fed.

L'indice CAC a pris 4,76 points pour terminer à 5.929,62 points, dans un volume d'échanges élevé de 4,8 milliards d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,54%.

La cote Parisienne a ouvert stable et a conservé sa neutralité la majeure partie de la séance, même si elle a temporairement accéléré dans l'après-midi.

Le marché continue à se focaliser "sur l'appel téléphonique moyennement positif concernant un rapprochement de la date butoir des négociations entre les Etats-Unis et la Chine", a indiqué à l'AFP Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale à Oddo BHF Securities.

Négociateurs chinois et américains se sont en effet parlé mardi matin et sont convenus de rester en contact afin de parvenir à "un accord préliminaire" dans la guerre commerciale qui oppose les deux puissances, a rapporté l'agence Chine nouvelle.

La Chine a également publié dimanche une directive appelant à des sanctions renforcées contre les entreprises chinoises qui violent la loi sur la propriété intellectuelle, un point crucial des négociations commerciales entre Pékin et Washington, qui a alimenté l'optimisme lundi et a notamment permis à Wall Street d'atteindre de nouveaux records.

Par ailleurs, "nous avons un contexte d'espoir pour un soutien monétaire de la Fed vu les mauvaises nouvelles économiques" aux Etats-Unis, a complété M. Jacoby.

La confiance des consommateurs s'est un peu affaissée en novembre outre-Atlantique, contrairement aux attentes des analystes, selon l'indice du Conference Board publié mardi.

Cet indicateur décevant a poussé les investisseurs à se tourner vers des actifs moins risqués tels que les obligations d'Etat, qui se détendaient mardi, sans pour autant pénaliser outre mesure les marchés actions, qui sont restés soutenus par l'anticipation d'un soutien de la Banque centrale américaine si la dégradation de la conjoncture venait à se poursuivre aux Etats-Unis.

Les ventes de maisons neuves aux Etats-Unis ont en outre baissé en octobre même si elles sont en forte hausse sur un an, selon le département du Commerce.

Du côté des indicateurs européens, le moral des consommateurs allemands devrait progresser légèrement en décembre après avoir atteint en novembre son plus bas niveau depuis trois ans, selon le baromètre GfK.

Elior Group plonge dans le sillage de Compass

Sur le terrain des valeurs, Trigano s'est envolé de 14,74% à 92,65 euros, dynamisé par une légère augmentation de ses ventes et par un bénéfice meilleur qu'attendu même s'il a baissé sur l'exercice décalé 2018/2019.

Genfit a été galvanisé (+8,34% à 14,68 euros) par une recommandation positive du Data Safety Monitoring Board (DSMB) concernant la poursuite d'une étude de phase III évaluant son candidat-médicament vedette, Elafibranor, pour le traitement de la stéatohépatite non-alcoolique (NASH), surnommée la "maladie du foie gras humain".

Europcar est monté de 5,78% à 3,95 euros, soutenu par des informations de presse évoquant l'intérêt de fonds d'investissements qui envisageraient une montée au capital, selon l'agence Bloomberg sur la base de sources anonymes. La direction du groupe n'a pas souhaité faire de commentaire.

Natixis a perdu en revanche 3,93% à 3,86 euros après l'annonce de la suspension d'un de ses traders à New York, sous le coup d'une enquête interne, selon Bloomberg News.

Elior Group a dévissé de 6,37% à 11,32 euros dans le sillage de l'annonce, par le géant britannique de la restauration collective Compass, de la suppression d'"environ 0,5%" de ses effectifs, essentiellement en Europe, pour répondre à la "faiblesse dans certains marchés clé comme l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni".

Alstom a reculé de 1,14% à 39,02 euros. La branche britannique du groupe français a été condamnée à une amende de 15 millions de livres (environ 17,5 millions d'euros) pour corruption en Tunisie à l'époque de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali.

Faurecia a gagné 2,67% à 48,46 euros, profitant de l'annonce de l'équipementier automobile, filiale du constructeur PSA, qui dit viser un chiffre d'affaires record de 20,5 milliards d'euros et une marge opérationnelle également record à 8% des ventes à l'horizon 2022.

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