Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris continuait de faiblir lundi après la déconcertante relance de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, qui a ravivé les inquiétudes des marchés quant à des répercussions sur la croissance mondiale.

A 09H33 (07H33 GMT), l'indice CAC 40 perdait 75,39 points à 5.283,61 points. Vendredi, il avait fini en forte baisse (-3,57%).

Parallèlement, en zone euro, les taux d'emprunts obligataires s'enfonçaient encore un peu plus en territoire négatif.

"Les investisseurs sont inquiets de la perturbation du commerce mondial et des chaînes d'approvisionnement comme conséquences des menaces du président Trump d'appliquer de nouveaux droits de douane", sur la quasi-totalité des importations en provenance de Chine à compter du 1er septembre, a indiqué Stephen Innes, analyste chez Vanguard Markets.

Donald Trump a relancé la guerre commerciale contre Pékin, en annonçant son intention d'étendre des droits de douane supplémentaires à la quasi-totalité des importations en provenance de Chine à compter du 1er septembre. La Chine a répliqué en menaçant vendredi de prendre des mesures de représailles contre Washington.

Dans ce contexte envenimé avec Washington, la devise chinoise dévissait lundi face au billet vert, franchissant le seuil symbolique de 7 yuans pour un dollar, au plus bas depuis 9 ans, alimentant les spéculations sur un geste délibéré de Pékin pour soutenir ses exportations en pleine guerre commerciale.

"Le président américain prend des décisions aux conséquences majeures seul dans son coin, sans consulter ses équipes, dans l'espoir de tordre le bras de la Chine. Ce qui ne fonctionne pas, d'autant que Pékin a décidé de ne plus faire de concessions", observe Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC.

L'activité dans les services en Chine a par ailleurs connu en juillet son rythme de progression le plus faible depuis cinq mois, selon l'indice très suivi des directeurs d'achat (PMI) pour les services qui s'est établi à 51,6 le mois dernier, contre 52,0 en juin.

Ce regain des tensions commerciales met aussi la pression sur la Réserve fédérale américaine (Fed) pour qu'elle réduise ses taux à nouveau lors de sa prochaine réunion en septembre pour soutenir l'économie.

La Fed a baissé ses taux d'intérêt pour la première fois en 11 ans mercredi en guise d'"assurance" face aux incertitudes liées aux tensions commerciales, à la médiocre croissance mondiale et à la faiblesse de l'inflation.

Lundi, nul doute que l'indice d'activité ISM dans les services américains pour juillet sera particulièrement surveillé, tout comme l'indice de confiance des investisseurs en zone euro.

Mr Bricolage sort du lot

Les valeurs liées aux matières premières étaient particulièrement affectées: Vallourec reculait de 5,97% à 2,78 euros et ArcelorMittal de 4,62% à 12,75 euros.

Total refluait de 0,84% à 44,36 euros. Le groupe pétrolier a annoncé la cession d'une participation de 30% dans un réseau de pipelines, pour 260 millions d'euros, poursuivant son objectif de vendre 5 milliards de dollars d'actifs sur la période 2019-2020.

Carrefour pâtissait (-2,79% à 16,58%) d'une baisse de recommandation de Berstein à "sous-performer".

Eurazeo se repliait de 1,51% à 58,70 euros après un accord en vue d'acquérir Elemica, société américaine spécialisée dans l'automatisation des procédures industrielles, pour un montant de 250 millions de dollars (225 millions d'euros).

Icade perdait 0,76% à 78,25 euros, alors qu'il cède 49% de ses actifs dans la société détenant la tour Eqho, à Courbevoie, pour 365 millions d'euros, et fait l'acquisition parallèle de 12 établissements de santé pour 191 millions d'euros.

Mr Bricolage s'octroyait 4,17% à 3,50 euros en dépit d'une nouvelle perte nette de 8,7 millions d'euros au premier semestre, le marché saluant en revanche la confirmation d'une réduction de ses pertes opérationnelles.

Renault avançait de 1,37% à 49,85 euros. Le constructeur automobile français et son allié japonais Nissan négocient une remise à plat de leur alliance historique afin d'éventuellement rouvrir la porte à des négociations avec le constructeur italien Fiat, affirmait vendredi le Wall Street Journal. Jefferies a par ailleurs abaissé sa recommandation sur Renault d'"acheter" à "sous-performer".

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