Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a enchaîné une troisième séance de baisse jeudi (-1,21%), reculant dans la dernière heure de la cotation dans le sillage de Wall Street, inquiète de la situation sanitaire.

L'indice CAC 40 a perdu 60,1 points à 4.921,01 points. La veille, il avait fini en repli de 1,24%.

La cote Parisienne a évolué un peu au-dessus de l'équilibre tout au long de la journée, avant de perdre pied en fin de séance, retombant à son niveau du 1er juillet.

"Les marchés américains s'inquiètent de la reprise du nombre de nouvelles contaminations de Covid-19", explique à l'AFP Waldemar Brun-Theremin, gérant de Turgot Asset Management.

Les États-Unis, pays le plus touché par la pandémie, n'arrivent pas à contenir la propagation du virus et le nombre de nouveaux cas quotidien continue de battre des records, notamment dans les États du Sud comme la Floride.

Mercredi, le nombre de cas de Covid-19 officiellement enregistrés aux États-Unis a dépassé le cap des trois millions.

"C'est le fait que le marché monte alors que la situation sanitaire ne s'améliore pas et freine l'activité économique qui serait étonnant", détaille M. Brun-Theremin.

Le mouvement aux États-Unis a été le détonateur après une séance calme, en témoigne le faible volume d'échange à 2,9 milliards d'euros.

Les marchés européens ne bénéficiaient pas de la tendance à la hausse en Chine et dans une moindre mesure, aux États-Unis ces derniers jours et restaient en attente des annonces des résultats d'entreprises, qui vont s'accélérer à partir de la semaine prochaine.

La différence de dynamique avec les autres places mondiales s'explique par "le poids du secteur technologique" plus important aux Etats-Unis et en Chine, mais aussi car "les actions des gouvernements et des banques centrales sont jugées plus fortes et plus crédibles par les investisseurs", développe à l'AFP Guillaume Garabedian, responsable de la gestion conseillée au sein de Meeschaert Gestion Privée.

Capgemini et le luxe résistent

Autre rendez-vous important en Europe, "le sommet entre les pays membres de l'Union européenne les 17 et 18 juillet, qui pourraient jouer le rôle d'un catalyseur" pour les marchés en cas d'issue positive.

La réunion porte sur l'adoption à l'unanimité du plan de relance de 750 milliards d'euros proposé par la Commission européenne, ainsi que du budget à long terme de l'UE (2021-2027) d'un montant de 1.100 milliards.

"La possibilité de lever des capitaux par le levier d'émission de dettes mutualisées financerait un plan de relance plus massif que les plans dans chaque État", relève M. Garabedian.

Sur le plan des indicateurs, les États-Unis ont enregistré 1,314 million de nouvelles inscriptions au chômage en une semaine, en baisse par rapport à la semaine précédente et un peu moins qu'attendu par les analystes.

Peu de valeurs ont su résister au renversement de la tendance. Capgemini a maintenu une belle hausse de 2,41% à 104,25 euros, profitant des résultats meilleurs que prévu de l'éditeur de logiciels allemand SAP, tout comme Atos dans une moindre mesure (+0,13%, à 77, 10 euros).

Le luxe, valeur défensive, a également bien tenu: Kering a gagné 1,32% à 498,40 euros, l'Oréal 0,46% à 286,70 euros et LVMH 0,29% à 400,95 euros. Seul Hermès (-0,16% à 766,18 euros) a fini en territoire négatif.

Airbus a régressé de 3,96% à 63,22 euros, le géant de l'aéronautique ayant livré 196 avions sur les six premiers mois de l'année, soit moitié moins qu'au premier semestre 2019. Thales a souffert encore davantage avec un recul de 4,02% à 70,74 euros.

BioMérieux a plongé de 4,62% à 127,90 euros, le groupe ayant suspendu ses objectifs 2020 "compte tenu du manque de visibilité sur l'évolution de la crise sanitaire".

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