Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en net repli vendredi (-1,07%), échouant à préserver le niveau des 6.000 points, à l'issue d'une semaine encore très centrée sur les taux longs américains.

L'indice CAC 40 a cédé 64,83 points à 5.997,96 points au lendemain d'une clôture en hausse de 0,13%. Sur la semaine, il a reculé de 0,80% mais depuis le début de l'année la cote parisienne a progressé de 8,04%.

"Le marché est un peu nerveux car on est sur des niveaux de valorisations assez élevés", et "il y a peut-être une volonté de prendre des bénéfices mais il n'y a pas de tendance baissière qui s'installe" sur les actions, commente Laurent Le Grin, directeur général de DPAM France, interrogé par l'AFP.

La volatilité qui avait baissé au gré des perspectives de retour à la normalité planait à nouveau sur les marchés en cette journée dite des "Quatre Sorcières", à l'issue de laquelle expirent plusieurs contrats sur des produits financiers et qui n'arrive qu'une fois par trimestre.

Pandémie mise à part, "les investisseurs voient quelques risques ailleurs", souligne M. Le Grin, citant des discussions tendues entre la Chine et les Etats-Unis en Alaska, les tensions entre les Etats-Unis et la Russie ou encore la chute de Greensill, une société britannique spécialisée dans les prêts à court terme aux entreprises.

La levée de l'exemption temporaire accordée aux grandes banques américaines sur leurs réserves obligatoires qui était destinée à faciliter les crédits accordés aux ménages et aux entreprises a contribué aussi à détériorer le marché.

Cette décision de la banque centrale américaine (Fed) est "l'élément qui a déclenché la hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis" après l'ouverture de Wall Street, indique M. Le Grin.

Alors que le bon du Trésor américain à 10 ans était redescendu à 1,67% vendredi matin, il s'est de nouveau tendu après cette nouvelle, évoluant à 1,71%.

Selon la presse financière, la décision de la Fed a été prise malgré la pression exercée par les banques pour obtenir une nouvelle extension de l'exemption.

Certains investisseurs se demandent par ailleurs si cette nouvelle "présage peut-être d'autres opérations dans le futur qui visent à restreindre les conditions de crédit", observe M. Le Grin.

Les banques de pair avec leurs consoeurs américaines

Société Générale a perdu 2,81% à 22,17 euros et BNP Paribas 3,29% à 51,15 euros.

Renault, Stellantis, Airbus...

Les entreprises liées à la reprise de l'activité économique ont affiché les plus fortes baisses de l'indice CAC 40, sous l'effet des nouvelles mesures de restrictions françaises contre l'épidémie de Covid: Airbus a lâché 3,72% à 97,34 euros, Renault 3,16% à 38,81 euros, Stellantis 3,57% à 14,85 euros.

Danone veut gâter les actionnaires

Le nouveau président de Danone Gilles Schnepp, désigné après l'éviction d'Emmanuel Faber, promet d'oeuvrer pour "accélérer la création de valeur" en faveur des actionnaires mécontents des performances du géant agroalimentaire français, qui a pris 0,24% à 59,02 euros.

afp/rp