Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris piquait du nez dans le début des échanges vendredi (-1,19%), au lendemain d'un rebond, plombée de nouveau par les craintes autour de l'approvisionnement en vaccins et inquiète de tensions autour de la liquidité en Chine.

A 09H28 (08H28 GMT), l'indice CAC 40 reculait de 65,70 points à 5.444,82 points, au lendemain d'un rebond de 0,93%.

"Ce matin, c'est l'Asie qui inquiète avec des craintes de tension sur la liquidité. En effet, le taux du marché monétaire en Chine a atteint son plus haut niveau depuis près de six ans, ce qui montre que la liquidité interbancaire reste tendue même après une intervention de la banque centrale chinoise cette semaine", explique John Plassard, responsable de l'investissement chez Mirabaud.

"Une autre préoccupation est la perspective d'un déploiement plus lent des vaccins ainsi que des interruptions de la chaîne d'approvisionnement", alors que l'Union européenne a indiqué vouloir contrôler les acheminements hors de l'UE des vaccins contre le Covid qui y sont produits, relève pour sa part Michael Hewson, un analyste de CMC Markets UK.

Le groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca subit depuis plusieurs jours les foudres des Vingt-Sept, en raison de retards de livraisons.

AstraZeneca avait argué la semaine dernière d'une "baisse de rendement" sur un site de fabrication européen, expliquant ne pouvoir livrer qu'"un quart" des doses initialement promises à l'UE au premier trimestre.

Bruxelles, qui a précommandé jusqu'à 400 millions de doses du vaccin AstraZeneca/Oxford, n'est pas convaincu par ces justifications et a demandé une inspection d'une usine belge du laboratoire.

La perspective d'une reprise rapide de l'économie, à la faveur de la mise en place des campagnes de vaccination, semblait donc s'éloigner, sur fond de statistiques macroéconomiques toujours déprimées.

En France, le PIB a chuté de 8,3% en 2020, selon une première estimation publiée vendredi par l'Insee, toutefois moins mauvaise qu'initialement prévu, tandis que l'Espagne a vu son PIB s'effondrer de 11% en 2020.

La première estimation du PIB allemand au quatrième trimestre est également attendue, avant une salve d'indicateurs américains.

Aux Etats-Unis, les revenus et dépenses des ménages ainsi que les promesses de ventes de logements (NAR) en décembre, l'activité manufacturière de la région de Chicago et la confiance des consommateurs (Université du Michigan) pour janvier sont à l'agenda.

Les banques et assurances en queue de peloton

Le retour de l'aversion au risque pénalisait les valeurs bancaires et celles des assureurs: Société générale déclinait de 2,14% à 15,43 euros, Crédit Agricole de 1,92% à 9,39% et BNP Paribas de 2,21% à 40,30 euros. Coface perdait 1,88% à 8,35 euros et Axa abandonnait 1,84% à 18,45 euros.

JCDecaux tire son épingle du jeu

Le géant français de l'affichage publicitaire progressait de 1,37% à 16,31 euros malgré la perte de près de 40% de ses revenus en 2020, qui retombent à 2 milliards d'euros à l'issue d'une année marquée par les confinements et restrictions sanitaires.

Groupe LDLC s'envole

Le distributeur de produits de haute technologie bondissait de 7,03% à 54,80 euros après avoir publié des ventes en forte hausse au troisième trimestre, qui l'ont amené à de nouveau relever ses objectifs pour son exercice comptable 2020-2021.

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