Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en léger recul (-0,34%) mercredi face aux craintes de récession et à l'espoir d'un accord commercial sino-américain qui s'éloigne.

L'indice CAC 40 a reculé de 18,29 points pour terminer à 5.368,80 points, dans un volume d'échanges réduit de 2,5 milliards d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,67%.

La place Parisienne a ouvert en léger repli puis s'est enfoncée avant de remonter à proximité de son niveau d'ouverture.

"L'inversion de la courbe des taux américains, comme il y a plusieurs jours, vient remettre des inquiétudes sur le risque récessif", a déclaré à l'AFP Adrien Dumas, gérant actions pour Mandarine Gestion.

En outre, "les discussions promises par Trump entre la Chine et les Etats-Unis ne reprennent visiblement pas", malgré les signaux d'encouragement des derniers jours, a-t-il ajouté.

"Le marché actions prend de plus en plus conscience que le marché obligataire lui envoie des signaux assez inquiétants", comme l'illustre la nouvelle inversion de la courbe américaine offrant un rendement obligataire à 10 ans inférieur à celui à 2 ans, qui est considéré comme un baromètre des risques de récession à terme, souligne le spécialiste.

"Pour l'instant on n'a rien d'autre que cela pour nous dire que la situation se dégrade plus fortement que ce qu'on voit dans les chiffres macroéconomiques".

En Europe, il faut selon lui "que le risque politique se calme et que l'Allemagne n'entraîne pas trop les autres pays" dans sa phase de ralentissement économique.

Une éclaircie s'annonce en Italie, ce qui soutient les marchés européens: "visiblement le Mouvement 5 Etoiles se mettrait d'accord avec les démocrates, ce qui permettrait une stabilité", note M. Dumas. "On a l'impression que les discussions se passent plutôt bien depuis trois jours. On arrive à une coalition qui permettra d'éviter de nouvelles élections ou un chaos politique", poursuit-il.

Mais du côté des indicateurs, les indices de confiance des consommateurs et des entreprises en Italie ont reculé en août, selon l'Institut national des statistiques (Istat).

Le moral des consommateurs allemands devrait quant à lui se stabiliser en septembre, après trois mois de baisse, selon le baromètre GfK.

Par ailleurs, la croissance des crédits accordés par les banques de la zone euro au secteur privé a accéléré en juillet (+3,6% contre 3,5% en juin), a indiqué la Banque centrale européenne (BCE), qui doit débattre en septembre de mesures de soutien à l'économie. Et la masse monétaire M3, agrégat utilisé par la BCE comme indicateur avancé de l'inflation, a augmenté de 5,2% en juillet, contre 4,5% en juin.

Les prix du pétrole montaient fortement mercredi en cours d'échanges européens, après l'annonce d'une forte baisse des stocks de brut américains.

L'Oréal en tête du CAC 40

Poids lourd du marché, L'Oréal a pris 0,90% à 246,30 euros.

Dans le secteur pétrolier, Total a progressé de 0,80% à 44,32 euros et CGG de 2,37% à 1,73 euro, profitant de la hausse des prix du brut.

Tarkett a rebondi (+2,87% à 12,90 euros) après avoir souffert la veille d'un abaissement de sa recommandation par Société Générale.

Vivendi s'est replié de 0,51% à 25,18 euros. L'audience en référé pour arbitrer le différend avec Mediaset sur le droit de vote du groupe français lors de la prochaine assemblée générale d'actionnaires du groupe italien a été fixée à jeudi.

Eiffage a reculé de 1,30% à 91 euros malgré l'annonce d'un contrat de plus de 500 millions d'euros, remporté conjointement avec le belge Deme, auprès d'EDF et du canadien Enbridge pour construire les fondations d'un parc éolien au large de Saint-Nazaire.

Carmat a gagné 3,48% à 20,80 euros. Il a reçu l'autorisation de reprendre le recrutement de patients au Danemark pour la deuxième partie des essais de sa prothèse cardiaque.

Dassault Systèmes a perdu 1,83% à 126,15 euros. L'agence de notation américaine SP Global Ratings lui a assigné la note "A-", accompagnée d'une perspective stable.

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