Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en forte baisse de 2,02% vendredi et affiché sa pire semaine en trois mois au terme d'une nouvelle séance très agitée, marquée par de puissants mouvements spéculatifs dans le sillage de Wall Street.

L'indice vedette Parisien a perdu 111,31 points pour terminer à 5.399,21 points vendredi, et a lâché 2,88% sur la semaine.

En pleine incertitude concernant la campagne de vaccination et alors que les retards de livraison de remèdes se sont enchaînés, les marchés ont ajouté aux craintes sanitaires de violents mouvements spéculatifs sur la planète.

A l'origine, une chaîne de magasins de jeux vidéo cotée à Wall Street, Gamestop. Son titre a brutalement progressé en fin de semaine dernière quand une armée d'investisseurs amateurs, utilisant un forum du site Reddit, a décidé d'acheter massivement l'action.

Ces boursicoteurs se sont lancés dans une bataille contre des grands fonds d'investissement, qui avaient au contraire parié à la baisse sur le titre afin d'engranger des profits conséquents.

"Si ce choc semble anecdotique, il réveille les craintes d'exubérance du marché (...) et de niveaux de valorisations à l'heure où les investisseurs particuliers deviennent des acteurs majeurs" surtout aux États-Unis, souligne Natixis.

L'autorité de régulation de la Bourse américaine, la SEC, a dit vendredi "surveiller et évaluer de près l'extrême volatilité du prix de certaines actions" après la folle envolée sur ce titre ainsi que d'autres.

Vendredi, Gamestop prenait encore 75% à Wall Street.

Les montagnes russes sur ce titre ont eu un effet indirect en Europe et en France sur les actions faisant l'objet de Paris à la baisse. Les titres de Klepierre et Unibail-Rodamco-Westerfield ont respectivement bondi de 17% et 22% sur la semaine.

Les marchés en Europe ont par ailleurs été refroidis vendredi par des statistiques économiques moroses sur le Vieux Continent.

La France et l'Espagne ont confirmé que leurs économies avaient subi une récession massive en 2020, le PIB français plongeant de 8,3% tandis qu'en Espagne, il s'est effondré de 11%. Le PIB allemand a lui connu une faible hausse de 0,1% au quatrième trimestre 2020.

M6 en tête du SBF 120

Le groupe français de télévision et de radio a flambé (+5,41% à 14,02 euros) après des informations de l'agence Reuters indiquant que le groupe allemand Bertelsmann a proposé de vendre à Altice et Vivendi sa part de contrôle dans le groupe. Dans son sillage, TF1 est monté de 2,95% à 7,16 euros.

JCDecaux poursuit son ascension

Le géant français de l'affichage publicitaire a reculé de 0,19% à 16,06 euros. L'entreprise a affiché une perte de près de 40% de ses revenus en 2020, qui retombent à 2 milliards d'euros à l'issue d'une année marquée par les confinements et restrictions sanitaires.

Alstom finalise l'acquisition de Bombardier

Le constructeur ferroviaire français a légèrement baissé (-0,36% à 44,86 euros) alors qu'il a annoncé vendredi avoir finalisé l'acquisition de son concurrent canadien Bombardier Transport, pour lequel il va débourser 5,5 milliards d'euros au total.

alb/kd/LyS