Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris reculait de 0,91% vendredi à mi-séance, toujours préoccupée par la situation sanitaire, compliquée par la course aux vaccins, et ses conséquences sur l'économie, lisibles dans des indicateurs nettement dégradés.

Après avoir ouvert sur un fort repli, l'indice Parisien a rattrapé une partie des pertes de la matinée pour lâcher 50,39 points à 5.460,13 points vers 13H25 (12H25 GMT), au lendemain d'un rebond de 0,93%.

Wall Street devrait aussi voir rouge à l'ouverture.

"Sur le front sanitaire, la situation se dégrade. La pandémie n'en finit plus de progresser en Europe tandis que les vaccins manquent cruellement. Le scénario d'un retour à la normale à la fin du printemps, privilégié par les marchés, n'a jamais été aussi fragile", souligne Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Dans les indicateurs macroéconomiques, la perspective d'une reprise semblait en effet bien lointaine.

Après l'Allemagne et quelques jours avant l'Italie ou la zone euro, la France et l'Espagne ont confirmé que leurs économies avaient subi une récession massive en 2020.

Le produit intérieur brut français a ainsi plongé de 8,3% l'an dernier tandis qu'en Espagne, le PIB s'est effondré de 11%. De son côté, le PIB allemand a connu une très faible hausse de 0,1% au quatrième trimestre 2020.

"Etant donné que le confinement en Allemagne a été prolongé jusqu'à la mi-février et que la France pourrait décider d'un nouveau confinement national, il y a peu d'espoir que la croissance au premier trimestre 2021 soit impressionnante", estime de son côté David Madden, un analyste de CMC Markets.

Par ailleurs, les tensions font rage depuis plusieurs jours entre l'Union européenne et le groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca, en raison de retards de livraisons.

Bruxelles a publié vendredi en ligne le contrat signé l'an dernier avec le laboratoire pour précommander son vaccin anti-Covid, amputé de parties entières, noircies pour des raisons de confidentialité.

AstraZeneca avait argué la semaine dernière d'une "baisse de rendement" sur un site de fabrication européen, expliquant ne pouvoir livrer qu'"un quart" des doses initialement promises à l'UE au premier trimestre. Pas convaincu par ces justifications, Bruxelles a demandé une inspection d'une usine belge du laboratoire.

En outre, les investisseurs, rassurés la veille par le fait que plusieurs plateformes de trading ont imposé des restrictions sur certaines actions dans le sillage du phénomène Gamestop, craignaient un retour de la volatilité à la faveur d'un assouplissement de ces restrictions, selon M. Madden.

Aux Etats-Unis, les revenus et dépenses des ménages ainsi que les promesses de ventes de logements (NAR) en décembre, l'activité manufacturière de la région de Chicago et la confiance des consommateurs (Université du Michigan) pour janvier sont à l'agenda.

M6 en tête du SBF 120

Le groupe français de télévision et de radio flambait (+9,47% à 14,56 euros) après des informations de l'agence Reuters indiquant que le groupe allemand Bertelsmann a proposé de vendre à Altice et Vivendi sa part de contrôle dans le groupe. Dans son sillage, TF1 montait de 4,39% à 7,26 euros.

JCDecaux poursuit son ascension

Le géant français de l'affichage publicitaire progressait de 3,11% à 16,59 euros malgré la perte de près de 40% de ses revenus en 2020, qui retombent à 2 milliards d'euros à l'issue d'une année marquée par les confinements et restrictions sanitaires.

Alstom finalise l'acquisition de Bombardier

Le constructeur ferroviaire français se stabilisait (+0,04% à 45,04 euros) alors qu'il a annoncé vendredi avoir finalisé l'acquisition de son concurrent canadien Bombardier Transport, pour lequel il va débourser 5,5 milliards d'euros au total.

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