Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en nette baisse de 0,92% jeudi, pénalisée comme la veille par le secteur du luxe, dans un marché attentiste avant la publication d'un rapport sur l'emploi aux Etats-Unis vendredi.

L'indice vedette CAC 40 a cédé 69,01 points, s'établissant à 7.431,96 points, au plus bas depuis le 15 août. Mercredi, il avait perdu 0,98% à 7.500,97 points.

"La séance a été relativement calme en surface, en revanche, au sein des indices il y a eu des gros mouvement sur des titres", commente Charles de Riedmatten, gérant actions chez Myria AM.

Sur le CAC 40, le groupe de luxe Hermès a dévissé de 6,42% à 1.947,50 euros, entraînant tout le secteur, poids lourd de la cote, avec lui. LVMH, première capitalisation boursière de l'indice vedette a abandonné 3,64% à 619,20 euros et Kering a cédé 1,43% à 244,95 euros.

La chute d'Hermès intervient après qu'un analyste "a baissé ses perspectives quant à la croissance du groupe" et a pointé du doigt "des pressions sur ses marges opérationnelles", détaille le gérant.

Cette révision sur le titre Hermès intervient à un moment où tout le secteur pâtit déjà "des inquiétudes sur la conjoncture économique", tant en Chine qu'aux Etats-Unis, a ajouté Charles de Riedmatten.

La séance boursière française a aussi été marquée par la nomination de l'ancien ministre et commissaire européen de droite Michel Barnier au poste de Premier ministre, 60 jours après le second tour des législatives qui ont débouché sur une Assemblée nationale sans majorité absolue.

La nouvelle n'a toutefois pas suscité de réaction majeure sur l'indice boursier, ni sur les obligations françaises.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans français s'est établi à 2,91%, en légère baisse par rapport à son niveau de clôture la veille (2,93%), tout comme son équivalent allemand, à 2,21% contre 2,23% mercredi.

Le marché attend surtout la publication d'un rapport sur l'emploi aux Etats-Unis, "qui sera très regardé et qui aura beaucoup d'impact" sur les marchés, estime Charles de Riedmatten.

Craintes de récession

Depuis que le président de la Fed, Jerome Powell, a dit être préoccupé par le marché du travail aux Etats-Unis, tous les indicateurs sur l'emploi sont scrutés.

En effet, pour ralentir l'inflation, l'institution monétaire américaine a porté ses taux à un niveau particulièrement élevé, mais cela pèse sur l'activité économique des Etats-Unis. La Fed veut aujourd'hui éviter de faire trop grimper le chômage, tout en poursuivant sa mission de ramener l'inflation à son objectif de 2%.

"Dans un scénario où la Fed procède à une baisse de 50 points de base en septembre, cela voudra dire qu'elle estime que les conditions économiques aux Etats-Unis se dégradent plus rapidement que ce qu'elle pensait initialement. Une baisse de 25 points de basse signifierait qu'elle reste confiante dans un atterrissage en douceur de l'économie américaine", explique le gérant.

Dans ce contexte, si la publication de vendredi révèle un "taux de chômage plus élevé qu'attendu par le consensus, cela relèvera très fortement les craintes de récession aux Etats-Unis", explique Charles de Riedmatten.

"Les secteurs les plus sensibles aux anticipations de baisses des taux, comme l'immobilier et les services aux collectivités sont parmi ceux qui ont le plus bougé" jeudi, conclut le gérant.

Le géant des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield (URW) a ainsi signé la meilleure progression du CAC 40, gagnant 2,76% à 74,58 euros. Nexity, premier promoteur immobilier français, a gagné 5,73% à 9,96% et Hexaom, numéro un de la construction de maisons individuelles, a pris 1,44% à 21,20 euros.

Du côté des services aux collectivités, Elior a bondi de 7,64% à 3,47 euros.

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