Plutôt prompt à dézinguer tout ce qui n'est pas étasunien, Donald Trump a joué hier la Russie contre son propre pays, ce qui, bizarrement, n'a pas été du goût d'une grande partie de ses compatriotes. Au sortir de son entretien avec Vladimir Poutine, le Président américain a moqué la stupidité de la diplomatie US, responsable selon lui de la dégradation des relations entre les deux pays, tout en remettant en doute l'ingérence, présumée, de la Russie dans l'élection de 2016. Trump inflige ainsi un énième camouflet à la CIA. Les réactions outrées n'ont pas tardé aux Etats-Unis, jusque chez les Républicains.

Pendant que les Etats-Unis lavent leur linge sale en famille, les marchés ont démarré la semaine sur une note fort hésitante, en l'absence de nouvelles sur le front de la guerre douanière. Baisses à Londres, Paris, Zurich ainsi que sur le Nasdaq et le S&P500, mais hausses modérées ailleurs, notamment sur un Dow Jones qui a profité de ses poids lourds, en particulier les bancaires JP Morgan et Goldman Sachs, ainsi que Boeing. Le calme avant la tempête des publications trimestrielles, qui a démarré hier avec la déception Netflix, et qui va accélérer dès aujourd'hui avec les américaines Johnson & Johnson, UnitedHealth, Goldman Sachs, Charles Schwab ou CSX et les européennes Investor AB, Telenor, Sandvik et Ubisoft notamment.

Les indicateurs avancés sont hésitants ce matin, alors qu'en Asie, le Nikkei a fini en hausse de 0,44% à Tokyo, à contrecourant toutefois des autres principales places. Le pétrole reste sous surveillance après la glissade des dernières séances.

Les temps forts économiques du jour

En Europe, Mark Carney, le patron de la Banque d'Angleterre interviendra à 10h00 sur le rapport de stabilité financière, avant la publication à 10h30 des chiffres de l'emploi au Royaume-Uni. Aux Etats-Unis, les chiffres de la production industrielle et de l'utilisation des capacités seront annoncés à 15h15 (consensus +0,5% & 78,4%), tandis que le président de la Fed, Jerome Powell, doit parler de politique monétaire devant le comité bancaire du Sénat.

L'euro se renforce à 1,17178 USD. L'once d'or est stable à 1 241 USD. Le brut léger américain WTI se stabilise à 68,06 USD après sa glissade de la veille comme le Brent de Mer du Nord, à 72,14 USD.

Les principaux changements de recommandations

• Wells Fargo passe de surperformance à performance de marché sur Adidas, dont l'objectif est réduit de 220 à 180 EUR.
• Société Générale reste à l'achat sur Altran, mais avec un objectif abaissé de 18 à 12 EUR.
• Goldman Sachs passe de neutre à achat sur Asos, revalorisé de 7 100 à 7 900 GBp.
• Goldman Sachs passe de neutre à achat sur Brunello Cucinelli, revalorisé de 32 à 35 EUR.
• Commerzbank passe d'alléger à conserver sur Deutsche Bank, en visant 11 EUR.
• Goldman Sachs passe de vendre à neutre sur Proximus, dont l'objectif recule de 27 à 23 EUR.

L’actualité des sociétés

La moisson de contrats se poursuit pour Airbus, Boeing et leurs partenaires au salon de Farnborough. Carrefour et Casino prennent acte de l'enquête de l'Autorité de la concurrence sur les alliances d'achat mais affirment être dans les clous. Air France KLM va fusionner ses coentreprises avec China Southern et Xiamen. Eurazeo investit dans la marque de maquillage américaine Pat McGrath Labs et sort d'Odealim. CasinoThermador, Vranken-Pommery, Catana ou Genoway ont publié leurs comptes.

Le président du conseil de ThyssenKrupp a suivi son président du directoire à une semaine d'intervalle, en donnant lui aussi sa démission. La FCC remet en cause le rapprochement entre Sinclair et Tribune. Netflix déçoit sur ses abonnés et sur ses perspectives. Mediaset et F2i vont acquérir le solde d'El Tower. Menace de grève sur Amazon en Europe pour le "Prime Day".