Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en baisse mardi, empêchée de continuer sa course en avant face au pessimisme de la Banque mondiale concernant la croissance mondiale en 2023 et à l'approche d'un rendez-vous majeur sur l'inflation américaine.

L'indice vedette CAC 40 a abandonné 0,55%, soit 38,22 points à 6.869,14 points après être repassé la veille au-dessus des 6.900 points pour la première fois depuis le 18 février 2022, avant l'invasion russe de l'Ukraine.

L'ardeur que les marchés européens manifestaient depuis le début de l'année semble se calmer pour être plus en phase avec l'humeur de Wall Street.

"Pour l'instant, le marché absorbe le phénomène de hausse de début d'année et se focalise sur la fin de la semaine", indique à l'AFP Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille de Mirabaud France.

L'agenda va se remplir en fin de semaine avec les prix à la consommation pour décembre et les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis.

Après une année 2022 compliquée, les marchés ont beaucoup de choses à considérer: les risques de récession, le niveau des taux d'intérêt et celui de l'inflation, le risque sanitaire en Chine après l'arrêt de sa politique zéro Covid et le risque géopolitique avec la guerre en Ukraine.

"Si l'avalanche de chiffres macroéconomiques au cours de la première semaine de l'année a plutôt eu tendance à confirmer le recul des tensions inflationnistes de part et d'autre de l'Atlantique, ce qui est un signal positif, le chemin vers une inflation normalisée reste encore long et à confirmer", écrit Thomas Giudici responsable de la gestion obligataire chez Auris Gestion.

Lundi, des responsables de la Banque centrale américaine ont réaffirmé leur volonté de garder des taux d'intérêt élevés pour un certain temps pour juguler la hausse des prix, freinant l'appétit pour le risque des investisseurs.

L'indice des prix à la consommation américaine pour décembre, qui sera publié jeudi, constitue le principal rendez-vous macroéconomique de cette semaine.

Les analystes prévoient une stagnation sur le mois et un ralentissement sur un an à 6,5%, ce qui serait de bon augure pour les actions.

Mardi, la Banque mondiale a révisé fortement ses prévisions de croissance mondiale pour 2023, qu'elle anticipe désormais à 1,7% contre 3% en juin dernier, du fait de l'inflation persistante, de la hausse des taux et des effets de la guerre en Ukraine. Elle ne s'attend qu'à une reprise mondiale modérée en 2024 (+2,7%).

La tendance pourrait encore empirer, avec un risque réel de récession, en cas de nouveau choc sur l'économie, qu'il soit causé par une reprise de l'inflation, une nouvelle vague de Covid ou les tensions géopolitiques.

Les valeurs cycliques ont été l'objet de prises de bénéfices à l'instar de Saint-Gobain (-2,40%), Michelin (-1,80%), Legrand (-1,81%).

Perspectives floues pour EssilorLuxottica

L'action du géant mondial de l'optique EssilorLuxottica a reculé de 1,82% à 172,65 euros, pénalisée par une note des analystes de RBC qui estiment que le titre pourrait connaître une année 2023 moins solide que 2022 du fait du retournement de facteurs positifs.

Le luxe fait une pause

Les analystes de RBC estiment dans une seconde note que le secteur du luxe va connaître une croissance de chiffre d'affaires de plus de 7% en 2023. Les actions des trois géants français, qui ont déjà pris autour de 10% depuis le début de l'année, ont flanché mardi: LVMH a lâché 0,43% à 756,30 euros, Kering de 0,42% à 524,30 euros et Hermès de 0,28% à 1.606,50 euros.

CGG s'attend à du mieux

Le groupe parapétrolier français CGG (+1,08% à 0,69 euros) a annoncé s'attendre à un quatrième trimestre solide et a relevé ses prévisions annuelles, après les avoir abaissées en novembre dernier en raison des incertitudes géopolitiques.

afp/rp