Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris devrait se montrer prudente jeudi à l'ouverture, démotivée par le reflux boursier de Wall Street puis de l'Asie, alors que les investisseurs accueillent une nouvelle vague de résultats de sociétés dans un contexte économique dégradé.

Le contrat à terme de l'indice vedette CAC 40 grappillait 0,12% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance. La cote parisienne avait cédé 0,43% la veille.

Après plusieurs séances de hausse, les marchés boursiers ont été coupés dans leur élan mercredi, hésitant entre des résultats d'entreprises optimistes et un contexte macroéconomique toujours plombé par une inflation élevée qui faisait grimper les rendements obligataires.

Le Livre Beige de la Fed, publié mercredi, deux semaines avant la prochaine réunion monétaire de la banque centrale américaine, a dépeint une économie en progrès ralentie aux Etats-Unis où un vent de "pessimisme" commence à souffler parmi les entrepreneurs. "La hausse des prix reste élevée", selon l'enquête.

Les estimations d'inflation font craindre de nouvelles hausses des taux des banques centrales pour endiguer le renchérissement des coûts de la vie, largement imputable en Europe à la crise énérgétique.

Les dirigeants de l'Union Européenne se réunissent jeudi et vendredi à Bruxelles pour tenter de trouver enfin une réponse commune à la flambée de l'énergie qui fragilisent les entreprises européennes, menacées par la concurrence aux Etats-Unis ou en Asie où les tarifs sont restés maîtrisés.

"Le paysage boursier va rester encore compliqué dans les semaines à venir", estime Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomie chez Saxo Bank.

"Les résultats d'entreprises peuvent apporter une bouffée d'air frais à court terme", fait-il valoir, "mais à moyen terme, la situation reste complexe".

Les investisseurs restent incommodés par le resserrement des conditions financières mondiales, les restrictions anti-Covid en Chine, la situation géopolitique et les perturbations au niveau du marché de l'énergie.

Ils se pencheront ce jeudi sur les revendications hebdomadaires au chômage et ventes de logements existants en septembre aux Etats-Unis.

Valeurs à suivre

Hermès : le groupe de luxe a continué à connaître une "belle dynamique" au troisième trimestre 2022 en réalisant 3,14 milliards d'euros de ventes, soit un bond de 32,5% sur un an, portées par l'ensemble des métiers.

Pernod Ricard : le chiffre d'affaires du géant français des vins et spiritueux a progressé de 22% au premier trimestre de son exercice décalé, se plaçant au-dessus des attentes des analystes, tiré par l'augmentation du prix de ses produits,

TotalEnergies : la grève pour les salaires a été reconduite jeudi matin à la raffinerie de Gonfreville (Seine-Maritime) et au dépôt de Feyzin (Rhône), mais est suspendue sur tous les autres sites, indique Eric Sellini à l'AFP, coordinateur national de la CGT pour TotalEnergies.

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