Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris s'apprêtait à rebondir timidement mercredi malgré la clôture dans le rouge de Wall Street la veille à la suite de la publication d'une inflation américaine au plus haut depuis 1981.

Le contrat à terme de l'indice vedette CAC 40 rebondissait de 0,21% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance, au lendemain d'un repli de 0,28%.

"Les indices européens devraient ouvrir en légère baisse ce matin dans le sillage de la clôture de New-York impacté par l'impasse dans les négociations en Ukraine, la progression de l'inflation aux Etats-Unis et la nervosité des investisseurs avant la publication des résultats des entreprises américaines", anticipe John Plassard, spécialiste en investissements chez Mirabaud.

L'inflation américaine s'est encore accélérée en mars, atteignant son plus haut niveau depuis 1981, à 8,5% sur un an, en raison principalement de la hausse des prix de l'essence qui ont bondi avec la guerre en Ukraine.

Toutefois, les investisseurs se montrent soulagés par l'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix de l'énergie et de l'alimentation, et qui a ralenti par rapport à février, à 0,3% contre 0,5%.

Même si la banque centrale américaine est résolue à relever promptement ses taux directeurs pour combattre l'inflation dans les mois qui viennent, les investisseurs savent toutefois que les effets ne seront pas immédiats.

Côté macroéconomique, les nouvelles n'étaient pas réjouissantes.

Après les chiffres des prix à la consommation qui explosent aux Etats-Unis, l'inflation a encore accéléré en mars au Royaume-Uni, à 7% sur un an après 6,2% en janvier, et reste à des niveaux records en 30 ans.

La Banque de France a de son côté abaissé mardi sa prévision de croissance de l'économie française à 0,25% pour le premier trimestre, contre +0,5% précédemment, conséquence des premières répercussions de la guerre en Ukraine, notamment sur l'industrie.

L'économie française a "besoin de stabilité" et de "garder la confiance de ceux qui prêtent à la France", a déclaré mardi le gouverneur de la Banque de France, dans un entretien aux quotidiens du groupe Ebra.

Les importations de la Chine ont connu en mars un repli de 0,1% sur un an, au moment où le confinement de Shanghai pénalise lourdement l'activité économique. Des analystes s'attendaient à une hausse de 8,4% sur un an des importations.

Plus tard dans la journée, les investisseurs scruteront les publications de grands noms de la finance américaine, tels que JPMorgan Chase et BlackRock, qui ouvriront le bal de la saison des résultats trimestriels outre Atlantique.

Valeurs à suivre

LVMH : le numéro un mondial du luxe a réalisé 18 milliards d'euros de ventes au premier trimestre soit un bond de 29% par rapport à la même période l'année précédente, continuant ainsi sur sa lancée malgré la guerre en Ukraine et les confinements en Chine.

Vinci : le PDG Xavier Huillard a été reconduit mardi à la tête du groupe de BTP, d'infrastructures et de concessions de transports, mais devra, en cours de mandat, abandonner ses fonctions de directeur général, pour des questions de limite d'âge.

Renault : l'usine Renault de Douai, qui produit la Mégane E-tech, version électrique de la berline qui sera commercialisée à partir de mai, sera à l'arrêt du 14 au 25 avril en raison d'un manque de composants électroniques.

afp/jh