LE CAIRE - Une répression tous azimuts s'abat sur les Frères musulmans en Egypte au lendemain de l'éviction de Mohamed Morsi par l'armée, dont l'intervention a été accueillie avec un mélange de joie et d'amertume à travers le pays.

Des millions d'Egyptiens réunis dans les rues du Caire et d'autres villes ont salué dans la liesse la nuit dernière la mise à l'écart du président issu de la confrérie islamiste.

D'autres redoutent en revanche les conséquences de l'initiative des militaires contre le premier chef d'Etat démocratiquement élu dans leur pays, fortement polarisé entre les islamistes et leurs adversaires libéraux et de gauche depuis la révolution ayant emporté Hosni Moubarak en février 2011.

La "coalition islamiste" qui soutenait Mohamed Morsi a appelé à de grandes manifestations vendredi.

Le président de la Haute Cour constitutionnelle, Adli Mansour, a prêté serment dans la matinée en tant que chef d'Etat par intérim. Il a immédiatement tendu la main aux Frères musulmans.

"Les Frères musulmans font partie du peuple et ils sont invités à participer à la construction de la nation dont personne n'est exclu et, s'ils répondent à cette invitation, ils seront les bienvenus", a-t-il déclaré à la presse.

Ces paroles d'apaisement contrastent avec les actes de l'appareil judiciaire et des forces de l'ordre.

Mohamed Badie, guide suprême des Frères musulmans, a été arrêté dans le nord de l'Egypte, a-t-on appris de sources proches des services de sécurité.

Cette arrestation, que la confrérie n'a pas été en mesure de confirmer, fait suite au mandat d'arrêt émis quelques heures plus tôt par le parquet contre Mohamed Badie et son adjoint Khaïrat al Chater pour incitation à la violence contre des manifestants.

Mohamed Morsi, placé aux arrêts selon des sources judiciaires et des Frères, et 15 autres responsables islamistes font l'objet d'une enquête pour "outrage à la justice", a annoncé un magistrat.

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TUNIS - François Hollande a encouragé aujourd'hui le processus démocratique en Tunisie, invitant le berceau des "printemps arabes" à être une référence pour les pays voisins ayant engagé une transition politique et institutionnelle.

En visite d'Etat à Tunis, le président français a salué la "transition maîtrisée" dans ce pays, à la différence de ce qui se passe actuellement en Egypte, où le président Mohamed Morsi a été destitué par l'armée.

"Le défi qui est maintenant posé (en Egypte), c'est de tout faire pour que le processus reparte avec des élections, avec le pluralisme, avec un processus constitutionnel", a estimé François Hollande lors d'une conférence de presse.

A ses côtés, le président tunisien Moncef Marzouki a déclaré que son pays refusait "catégoriquement" l'intervention de l'armée en Egypte. Il a demandé la protection physique des leaders des Frères musulmans.

TUNIS - L'opposition tunisienne a lancé sa propre version du mouvement égyptien Tamaroud qui a obtenu la destitution de Mohamed Morsi.

Les jeunes chefs de file méconnus de cette campagne de désobéissance dont le nom signifie "rébellion" espèrent tirer parti des évènements du Caire pour mettre en difficulté le gouvernement tunisien à dominance islamiste.

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PARIS - La France a rejeté aujourd'hui une demande d'asile d'Edward Snowden, l'ancien consultant de la National Security Agency (NSA) à l'origine de révélations sur les pratiques américaines de surveillance, notamment de pays européens.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, s'était dit dans la matinée opposé à un éventuel asile politique d'Edward Snowden, soulignant les liens forts de la France avec les Etats-Unis.

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BUENOS AIRES - L'escale forcée, liée à l'affaire Edward Snowden, de l'avion transportant le président bolivien Evo Morales mardi soir à Vienne a provoqué une crise diplomatique entre l'Amérique du Sud et l'Europe.

Six chefs d'Etat latino-américains de l'Union des nations sud-américaines (Unasur, qui compte douze membres) ont confirmé qu'ils se réuniraient en urgence aujourd'hui à Cochabamba, en Bolivie, pour évoquer le traitement réservé à Evo Morales, qualifié d'"enlèvement virtuel".

Hier soir, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a fait part "des regrets de la France" à son homologue bolivien, David Choquehuanca, lors d'un contact téléphonique.

PARIS - Les Français ne sont pas soumis à un espionnage massif et hors de contrôle, affirme Jean-Jacques Urvoas, président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale et spécialiste du renseignement, en réponse à une enquête du Monde.

Selon le quotidien, daté de vendredi, les services secrets extérieurs français, la DGSE, espionnent en toute illégalité les communications électromagnétiques en France et à l'étranger.

"La Direction générale de la sécurité extérieure collecte systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France, tout comme les flux entre les Français et l'étranger : la totalité de nos communications sont espionnées", écrit Le Monde.

"L'ensemble des mails, des SMS, des relevés d'appels téléphoniques, des accès à Facebook, Twitter, sont ensuite stockés pendant des années", poursuit-il.

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FRANCFORT - La Banque centrale européenne (BCE) maintiendra ses taux à un niveau exceptionnellement bas pendant une période prolongée et elle pourrait même les réduire encore, a déclaré aujourd'hui son président Mario Draghi, adressant ainsi aux marchés financiers des signaux d'une clarté sans précédent.

En s'attachant ainsi à donner aux investisseurs le plus d'indications possibles sur l'évolution prévisible de sa politique monétaire de la zone euro, la BCE emboîte le pas à la Réserve fédérale américaine et à la Banque d'Angleterre, qui cherchent notamment à apaiser les tensions sur les taux de marché.

Comme attendu, la BCE a maintenu ses taux directeurs, avec un taux de refinancement à 0,5%, un taux de facilité de dépôt à 0,0% et un taux de prêt marginal à 1,0%.

Les déclarations de Mario Draghi ont provoqué l'euphorie des Bourses européennes. A Paris, le CAC 40 a gagné 2,9%, sa deuxième plus forte hausse de l'année.

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PARIS - Nicolas Sarkozy a annoncé sa démission du Conseil constitutionnel après le rejet par ce dernier de ses comptes de campagne pour l'élection présidentielle de 2012, une décision qui plonge l'UMP dans une crise financière aiguë.

La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) avait invalidé en décembre dernier les comptes de campagne de l'ancien président pour l'élection présidentielle de 2012, estimant qu'il avait dépassé le plafond autorisé de plus de 300.000 euros.

Elle jugeait que les dépenses liées à certains déplacements présidentiels devaient être imputées au candidat.

Saisi le 10 janvier par Nicolas Sarkozy, qui contestait le chiffrage de la CNCCFP, le Conseil constitutionnel, juge suprême de l'élection présidentielle, a confirmé le rejet des comptes, créant un précédent sous la Ve République.

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PARIS - Delphine Batho a lancé aujourd'hui une attaque en règle contre la politique environnementale du gouvernement français, qui a cédé selon elle aux groupes de pression liés au gaz de schiste et au nucléaire en la limogeant.

François Hollande a mis fin mardi aux fonctions de l'ancienne ministre de l'Ecologie, qui avait critiqué le "mauvais budget" alloué à son secteur pour 2014, estimant qu'elle avait violé le principe de solidarité gouvernementale.

"Parce que je suis fidèle à mes engagements et à mes convictions depuis plusieurs mois, certaines puissances économiques n'acceptaient pas le niveau d'ambition que je fixais pour la transition énergétique", a expliqué Delphine Batho lors d'une conférence de presse à Paris.

"Ce combat s'est cristallisé notamment que la question des gaz de schiste et plus discrètement sur la réduction de la part du nucléaire en France", a-t-elle ajouté.

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BORDEAUX - L'ancien ministre UMP Eric Woerth et l'ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel dans le volet de trafic d'influence du dossier, a-t-on appris aujourd'hui de source proche du dossier.

Les juges d'instruction de l'affaire ont décidé de passer outre les réquisitions du procureur de la République qui avait demandé un non-lieu en faveur des deux mis en examen.

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PARIS - Deux militaires de la Légion étrangère ont été mis en examen et écroués hier à Marseille pour trafic d'armes de guerre, en l'occurrence quatorze pistolets mitrailleurs Scorpio, a annoncé aujourd'hui le procureur adjoint de la République de Marseille.

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MONTPELLIER - La sixième étape du Tour de France a offert un lot de consolation à l'équipe Lotto-Belisol avec la victoire d'André Greipel et une nouvelle sensation à Orica-Greenedge avec la prise de pouvoir inattendue de Daryl Impey.

Au terme d'un sprint tout en puissance qui l'a vu dompter ses rivaux, dont le maillot vert Peter Sagan et le maître en la matière Mark Cavendish, le premier a mis du baume au coeur de son équipe, privée avant de départ d'Aix-en-Provence de son leader Jurgen Van den Broeck, blessé.

A l'issue d'une étape de 176,5 km dont l'arrivée était jugée à Montpellier, le maillot jaune n'a pas changé d'équipe mais d'épaules et restera dans la petite histoire du Tour : Daryl Impey est devenu le premier Sud-Africain à l'endosser.

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LONDRES - La Française Marion Bartoli, tête de série n°15, s'est qualifiée cet après-midi pour la finale de Wimbledon en corrigeant l'une des révélations du tournoi, la Belge Kirsten Flipkens, 6-1 6-2.

Finaliste malheureuse il y a six ans contre l'Américaine Venus Williams, Bartoli tentera samedi de décrocher sa première victoire en Grand Chelem contre l'Allemande Sabine Lisicki.

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PARIS - L'attaquant gabonais Pierre-Emerick Aubameyang, auteur de 19 buts en Ligue 1 la saison dernière avec Saint-Etienne, s'est engagé aujourd'hui en faveur du Borussia Dortmund, annonce le vice-champion d'Europe.