Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,61% lundi, toujours ballottée entre la pression sur les prix de l'énergie, et notamment du pétrole, les taux d'intérêt souverains et les négociations politiques aux Etats-Unis.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 40,03 points à 6477,66 points. Vendredi, il avait fini à un niveau proche de l'équilibre (-0,04%), mais avait cédé 1,82% sur la semaine.

La cote parisienne avait nettement reculé lors des premiers échanges (-0,90%) avant de se reprendre progressivement (+0,30%) jusqu'à la dernière heure de cotation, où elle s'est de nouveau affaissée dans le sillage de Wall Street.

Depuis plusieurs séances, les cours de bourse montrent des signes de "nervosité", souligne Alexandre Neuvy, gérant privé à Amplegest.

Hausse des taux d'intérêt sur la dette des pays, hausse du prix des matières premières, négociations tendues au congrès sur les plans d'investissements Biden: "on a moins de visibilité et pas mal d'éléments qui bloquent la dynamique", explique-t-il.

Le gérant considère que les marchés reviennent progressivement sur des séances plus "classiques", pré-pandémie. "On est sorti de la forte reprise économique après le confinement. On n'est plus en mode binaire, mais il y a de multiples facteurs" qui influent à chaque moment de la séance, détaille-t-il.

Sur l'énergie, les investisseurs ont attendu le résultat de la réunion de l'Opep+: les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés ont choisi de reconduire leur stratégie d'augmentation modeste de la production, ignorant les appels à ouvrir davantage les vannes et propulsant les prix vers le haut.

Mais cette envolée des prix de l'énergie est une mauvaise nouvelle pour les marges des entreprises. Cela a aussi des chances de renforcer l'inflation, que craignent les marchés.

Cependant les marchés disposent toujours "d'abondantes liquidités", qui leur permettent de tenir face à ces incertitudes, assure M. Neuvy.

La technologie souffre

Les entreprises du secteur technologie ont nettement reculé après l'ouverture américaine, suivant l'indice à coloration technologique Nasdaq, qui perdait plus de 2% à la clôture de la Bourse de Paris: STMicroelectronics a perdu 3,38% à 36,07 euros, Capgemini 1,74% à 175,55 euros et Dassault Systèmes 1,80% à 43,97 euros.

Les valeurs technologiques sont notamment affectés par des taux d'intérêt souverains qui restent assez hauts, le 10 ans américain se rapprochant de nouveau des 1,50%, et par la crainte d'une inflation plus durable.

L'énergie caracole

Les titres liés à l'énergie continuaient de profiter de la poussée des prix: dans le secteur pétrolier, TotalEnergies a pris 1,97% à 42,09 euros, TechnipFMC 6,48% à 6,97 euros et Vallourec 1,26% à 7,65 euros. Dans l'électricité, EDF a gagné 2,69% à 11,85 euros.

"Depuis 5 ans, il y a un sous-investissement dans les infrastructures pétrolières, ce qui tend à contraindre l'offre. Quant aux énergies renouvelables, l'offre ne devrait pas correspondre à la demande, sans compter le problème persistant de l'intermittence des énergies vertes", explique Christopher Dembik, responsable de la recherche macroéconomique du groupe Saxo Bank.

Mauvaise entrée pour Entech

L'entreprise spécialisée dans les énergies renouvelables Entech a connu une mauvaise première journée en Bourse à Paris, reculant de 4,42% à 6,92 euros. Son entrée en Bourse lui a permis de lever plus de 25 millions d'euros et elle est désormais valorisée un peu au-dessus de 90 millions d'euros.

afp/jh