La saison des résultats pour le quatrième trimestre 2024 arrive bientôt à son terme et bon nombres d’indices en ont profité pour inscrire de nouveaux records ces dernières semaines.
Les opérateurs ont ainsi relégué au second plan la résilience de l’inflation américaine, l’éloignement de la perspective d’une nouvelle baisse de taux aux Etats-Unis ou encore les incertitudes à la guerre commerciale et l’instauration de nouvelles barrières douanières.

Au niveau des sociétés, à ce stade avancé, près de 80% des entreprises du S&P 500 ont publié leurs résultats et 76% d’entre elles ont dévoilé des bénéfices nets par action supérieurs aux attentes. Ces derniers dépassent en moyenne de 7.3% les estimations. Selon le consensus Factset, les bénéfices des sociétés du S&P500 devraient ainsi ressortir en hausse de 16.9% au quatrième trimestre alors qu’ils étaient anticipés en hausse de seulement 11.8% fin décembre.
Les analystes s’attendent ensuite à une croissance de 8,1 % et de 9,9 % pour les deux premiers trimestres de cette année.

Concernant la macroéconomie, les dernières statistiques ont confirmé la robustesse de l’économie américaine. L’emploi demeure particulièrement solide, le taux de chômage tombe à 4%, avec 143K créations d’emplois hors agricoles. La production industrielle progresse de 0.5% et les indices ISM demeurent en zone d’expansion (50.9 pour l’indice manufacturier et 52.8 pour celui des services). L’inflation américaine se montre toutefois résiliente (CPI en hausse de 3% et indice des prix à l’importation à +0.3%). Cela devrait pousser la Fed à patienter davantage avant de baisser ses taux, d’autant que l’impact de la politique inflationniste de l’administration Trump reste incertain.
La BCE reste quant à elle disposée à poursuivre ses baisses de taux tandis que l’économie européenne est plus fébrile. Les places européennes ont en largement profité en ce début d’année, les niveaux de valorisation apparaissant bien inférieurs à ceux de leurs homologues américaines.

La forte poussée des indices ces derniers mois incitent néanmoins à la prudence, d’autant que les valeurs américaines se paient cher. L’issue des pourparlers sur la situation de l’Ukraine et l’évolution des négociations concernant les droits de douane à l’échelle mondiale devraient être des éléments déterminants pour la suite.

Concernant le CAC40, il a poursuivi son rattrapage ces dernières semaines, pour revenir à 1% de son records absolu (8259.19 points). L’indice s’inscrit maintenant en hausse de 10.8% depuis le début de l’année, porté en grande partie par les valeurs bancaires, le secteur de la défense et le luxe.
Depuis le 1er janvier, Société Générale s’envole de 37.7%, Thalès gagne 23.7%, EssilorLuxottica 23.6%, ArcelorMittal 22.6%, Hermès 22.4%, Téléperformance 21.7%, BNP Paribas 19.1 et Kering 18.4%. Seules deux valeurs restent à la traine. Pernod Ricard recule de 10% et STMicroelectronics de 4.2%.
D’un point de vue graphique, le CAC40 suite une dynamique positive sur toutes les échelles de temps. En données hebdomadaires, l’indice arrive à proximité de la zone de résistance majeure des 8219 points, correspondant à son record historique en clôture. Sur un horizon de temps plus court, il faudra surveiller la réaction de l’indice dans la zone des 8240 points. Le débordement de ce seuil militerait pour une poursuite du mouvement en direction des 8400 points dans un premier temps.
En cas d’échec, on pourra au contraire s’attendre à quelques prises de bénéfices qui pourraient ramener l’indice vers les 7973 points, niveau correspondant à la moyenne mobile à 20 jours.
Seul l’enfoncement de ce niveau permettrait d’anticiper une consolidation de plus forte ampleur, avec les 7850/7790 points en ligne de mire.