"Si la Fed avait fait son travail correctement, et ce n'est pas le cas, les marchés boursiers seraient plus haut de 5 000 à 10 000 points et la croissance du PIB aurait été largement supérieure à 4% au lieu de 3%... avec quasiment aucune inflation. Le resserrement quantitatif a été néfaste, il aurait fallu faire exactement le contraire". Une déclaration signée Donald Trump sur Twitter dimanche, qui prouve, s'il en était besoin, qu'il n'a que faire du principe d'indépendance de la Fed, même s'il affirme le contraire. Les banques centrales ne sont pas des outils au service des gouvernants. Le patron de la BCE, Mario Draghi, s'est d'ailleurs ému à Washington, en marge de la réunion du FMI, du contexte actuel. "Je suis certainement préoccupé par l'indépendance des banques centrales dans d'autres pays, surtout (...) dans le pays le plus important au monde", a-t-il déclaré.

Cette ingérence de Donald Trump pose d'autant plus de questions que le Républicain brigue un second mandat, avec de bonnes chances de l'emporter. Vous en doutez ? Pas les économistes de Goldman Sachs, qui voient plus de 50% de chances pour une réélection. Dans une étude parue ce week-end, ils lui prêtent deux atouts. D'abord les statistiques, qui confèrent traditionnellement au sortant un bonus de 5 à 6% vis-à-vis des autres prétendants. Surtout une situation économique qui devrait rester favorable au moment du scrutin.
 
Sur le front des négociations commerciales, l'Europe va muscler son jeu en préparant une liste de 20 milliards d'euros de produits américains à surtaxer si Washington active sa propre liste en rétorsion au contentieux entre Boeing et Airbus devant l'OMC. Mais dans le même temps, la perspective d'un accord sino-américain prend de plus en plus de poids, bien aidée il est vrai par une communication bien calibrée. "Nous avons l'espoir de nous rapprocher de la dernière ronde de discussions pour trouver une conclusion aux problèmes" a déclaré dimanche le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin. Un optimisme qui contribue ce matin à doper les indices asiatiques, qui démarrent assez fort la semaine.
 
Une trentaine de très grosses capitalisations mondiales publiera cette semaine ses trimestriels. Cela démarre dès aujourd'hui avec le trio Citigroup, Goldman Sachs, Charles Schwab aux Etats-Unis dans la banque. D'autres Américaines sont en vue d'ici vendredi : J&J, Netflix, International Business Machines, PepsiCo, Morgan Stanley, Philip Morris, Honeywell pour ne citer qu'elles. En Europe, L'Oréal, Rio Tinto, BHP, ASML, Kering, Danone et Unilever font aussi partie des invités.
 
Le CAC40 gagnait 0,1% à l'ouverture, à 5508 points.
 
Les temps forts économiques du jour
 
Une seule ligne d'importance aujourd'hui sur l'agenda macroéconomique, l'indice manufacturier de l'Etat de New York, dit "Empire State" à 14h30, attendu par le consensus à 8,1 points. Le patron de la Fed de Chicago, Charles Evans, sera par ailleurs interviewé sur CNBC autour de 14h30.
 
L'euro est légèrement remonté à 1,1312 USD. L'once d'or stagne à 1288 USD. Le pétrole est stable après une semaine positive, à 71,43 USD pour le Brent et à 63,62 USD pour le WTI. Le T-Bond 10 ans a grappillé quelques points à 2,554%. Le Bitcoin se négocie 5176 USD, en très légère progression ce matin.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Atlas Copco : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 280 SEK.
  • BAE Systems : AlphaValue reste à l'achat mais réduit son objectif de cours de 682 à 607 GBp.
  • Centrica : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre avec un objectif réduit de 150 à 125 GBp.
  • EDP : HSBC passe de conserver a acheté en visant 4 euros.
  • Inficon : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 575 CHF.
  • Next : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 4600 à 5200 GBp.
  • Pfeiffer Vacuum : HSBC passe de conserver à alléger en visant 131 EUR.
  • VAT : HSBC passe de conserver à alléger en visant 102 CHF.
 
L’actualité des sociétés
 
Il aura fallu attendre le week-end pour que la rumeur se concrétise : Publicis a signé un accord pour racheter la société américaine Epsilon à Alliance Data Systems pour 4,4 milliards de dollars en numéraire. L'agence française en a profité pour dévoiler ses performances du premier trimestre 2019, qui ne sont pas particulièrement remarquables, puisque l'activité s'est contractée de 1,8%. Vinci réclame plusieurs centaines de millions d'euros à l'Etat dans le dossier Notre-Dame-des-Landes. Le Monde a révélé samedi qu'un homme d'affaires indien, proche du premier ministre Modi, a bénéficié en 2015 d'un effacement de plus de 140 millions d'euros de dettes fiscales par la France, lorsque Paris négociait la vente du Rafale de Dassault Aviation, ce qui accentue le malaise politique autour de cette affaire en Inde. Vivendi tient son assemblée générale, avec notamment un gros programme de rachat d'actions soumis au vote. Altice Europe veut obtenir avec Iliad les mêmes conditions que TF1 et M6, a indiqué Alain Weill au Figaro. Dans le même temps, l'opérateur est rattrapé par le fisc français à cause de son "kiosque numérique". Genfit présentera de nouvelles données de phase II sur elafibranor dans la PBC durant l'ILC 2019. Egide signe de nouveaux accords de représentation commerciale pour l’Europe et la Chine. Soditech, La Chausseria, Kalray, Noxxon, Cast et Kaufman ont publié leurs comptes.
 
American Airlines va annuler 115 vols par jour (1,5% de ses vols) sur son programme d'été à cause de l'interdiction de vol des B737MAX. Telecom Italia a demandé au régulateur italien de retarder l'examen du projet de scission en deux entités car des discussions sont en cours sur une possible fusion avec des actifs d'Open Fiber, selon Reuters. Mediaset et ProSiebenSat.1 ont démenti des rumeurs de discussions sur une fusion. Le gendarme de l'automobile en Allemagne a ouvert une enquête pour déterminer si Daimler a équipé des SUV Mercedes de logiciels destinés à tromper les tests d'émissions, selon le Bild am Sonntag. Le PDG de Netflix va quitter le conseil de Facebook.