Pékin et Washington auraient pu rapprocher leurs positions sur le commerce lors du round organisé aux Etats-Unis les 9 et 10 mai. C'est ce que les investisseurs espéraient, mais le scénario a connu un rebondissement majeur. Non seulement aucun accord n'a été scellé, mais encore la Maison Blanche a décidé de durcir le ton en portant de 10 à 25% les droits de douane qui frappent l'enveloppe de produits chinois déjà surtaxés. Quant au solde des marchandises qui ne sont pas encore pénalisées, il le sera prochainement, a promis Donald Trump. 
 
Cette menace de guerre commerciale totale est la conséquence de revirements chinois sur les avancées déjà obtenues, accusent les Etats-Unis. Le vice-Premier ministre chinois estime de son côté que "les deux délégations sont parvenues à une compréhension mutuelle sur nombre d'aspects, mais pour être franc, il y a aussi des divergences. Nous pensons que ces divergences sont des questions de principe importantes". Et de poursuivre "je pense que de petits contretemps sont chose normale et inévitable lors de négociations entre deux pays" en se déclarant "prudemment optimiste". Une position qui tranche avec le discours américain, à l'image d'un secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, qui a estimé que les pourparlers avec la Chine étaient terminés, ou d'un Donald Trump qui pense que les Chinois "savent" qu'il va gagner les prochaines élections. "L'accord deviendra beaucoup moins intéressant pour eux s'il doit être négocié lors de mon second mandat. Il serait sage pour eux d'agir maintenant, mais j'adore récolter d'ENORMES DROITS DE DOUANE", a twitté, dans son style caractéristique, le Président américain.
 
Il y a aura malgré tout de nouvelles étapes. La Chine a invité les négociateurs américains à un nouveau round de négociations à Pékin, tandis que Donald Trump et Xi Jinping devraient se voir en juin en marge du sommet du G20.
 
Ce matin, les "futures" américains sont très négatifs mais le CAC40 a ouvert sur un gain de 0,12% à 5333 points. La Bourse de Hong Kong est fermée pour un jour férié. 
 
Les temps forts économiques du jour
 
Il n'y a aucun indicateur macroéconomique majeur programmé sur la séance, hormis l'indice de confiance de la Banque de France (8h30).
 
L'euro recule légèrement à 1,1230 USD. L'once d'or fait du surplace à 1283 USD. Le pétrole remonte légèrement, à 61,61 USD pour le WTI et à 70,82 USD pour le Brent. Le taux du T-Bond 10 ans recule à 2,435%. Le Bitcoin perd du terrain ce matin mais est loin de gommer son envolée du weekend puisqu'il s'échange à 7028 USD, contre moins de 4000 USD au début du mois de mars. 
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Adecco : Julius Baer reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 52 à 57 CHF.
  • Air France KLM : Bernstein passe de performance de marché à sousperformance avec un objectif de cours réduit de 10 à 7 EUR.
  • Casino : Kepler Cheuvreux abaisse sa recommandation de conserver à alléger avec un objectif ramené de 39,40 à 30,70 EUR.
  • Getinge : AlphaValue passe de vendre à alléger avec un objectif de cours relevé de 113 à 140 SEK.
  • Inditex : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours abaissé de 27 à 26 EUR.
  • Intu : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer avec un objectif de cours réduit de 116 à 94 GBp.
  • LVMH : HSBC reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 375 à 400 EUR.
  • Man Group : Goldman Sachs passe d'achat à neutre avec un objectif de cours réduit de 205 à 150 GBp.
  • MTU : Citi passe de neutre à vendre en visant 191 EUR.
  • Natixis : Barclays reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 5,90 à 6,30 EUR.
  • Polyphor : Deutsche Bank passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours réduit de 68 à 17 CHF.
  • Royal Dutch Shell : HSBC passe de conserver à acheter avec un objectif de cours relevé de 2730 à 2740 GBp.
  • UBS : Barclays reste à souspondérer avec un objectif de cours réduit de 12,50 à 11,80 CHF.
  • Veolia : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 22,40 à 24 EUR.
 
L’actualité des sociétés
 
Les factions italienne et française d'EssilorLuxottica ont trouvé un compromis dimanche, mettant fin aux procédures en cours et séparant le pouvoir opérationnel entre Francesco Milleri et Laurent Vacherot, pour dépassionner le débat entre leurs présidents Leonardo Del Vecchio et Hubert Sagnières. Le groupe a officialisé l'accord via un communiqué. Renault aurait proposé une fusion à Nissan, selon la télévision japonaise TBS. Carrefour annonce ce matin que la Cour Suprême brésilienne a rendu un arrêt défavorable dans des contentieux fiscaux qui impliquent la filiale Atacadão, qui portent sur une enveloppe équivalente à 183 millions d'euros. Un recours est possible. L’impact sur le cash-flow "sera fonction de l’issue et du calendrier des procédures en cours". Euronext a reçu l'aval du ministère des finances norvégien pour prendre le contrôle d'Oslo Bors et espère boucler la transaction d'ici fin juin. Alstom va fournir 16 trains Coradia à la Région Bourgogne-Franche-Comté pour un montant d'environ 170 millions d'euros. Veolia a lancé une opération d'actionnariat salarié à destination de 140 000 de ses employés. Soitec a signé un accord définitif d'achat d'EpiGaN, spécialiste des plaques épitaxiées à base de nitrure de gallium, pour 30 millions d'euros en numéraire, avec un éventuel complément de prix. Décès du directeur général de Stentys. Orchestra avertit. Barbara Bui, Delfingen et AdVini ont publié leurs comptes.
 
Les premiers pas boursiers d'Uber ont été très négatifs vendredi. Le chinois BAIC Group serait en train de bâtir une position de l'ordre de 5% dans Daimler, ont appris de bonnes sources à Reuters, afin de "sécuriser son investissement dans Beijing Benz Automotive". Teva est accusé par 44 Etats américains d'avoir organisé une entente sur les prix de médicaments génériques, ce que conteste le groupe. Bayer e embauché un cabinet juridique pour faire la lumière sur la constitution par Monsanto d'un fichier de personnalités en France en fonction de leurs positions sur les pesticides. Colfax vendrait sa division air & gas au fonds KPS pour 1,8 milliard de dollars, selon Reuters. Metro Bank réfléchirait à céder plus d'1 milliard de livres de prêts, selon le Financial Times. Le groupe minier Cloud Peak se place sous la protection de la loi des faillites aux Etats-Unis.
 
Ça publie. Bridgestone, E.ON, Hochtief, Take-Two, Rubis, Prysmian, Trigano, Solutions 30