"Nous sommes dans la dernière ligne droite en vue d'un accord très important", a affirmé hier le Président américain, rejoignant les déclarations récentes de ses lieutenants et des officiels chinois. Le marché, lui, continue à payer pour voir.

Derrière cet optimisme de façade, plusieurs mécanismes plus complexes sont à l'œuvre. Les Etats-Unis continuent, courageusement, à soutenir la fronde en cours à Hong Kong. Ils ont aussi brocardé Pékin après de nouvelles révélations sur les répressions systématiques qui frappent certaines populations du Xinjiang. Le Secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a déclaré, hier, que les documents publiés prouvent des atteintes "très importantes" aux droits de l'homme contre les minorités dans cette région. Des positions à saluer, qui pourraient interférer dans les discussions économiques en cours, fussent-elles dans la dernière, dernière, dernière ligne droite.

L'autre affaire sous-jacente, c'est la procédure d'Impeachment visant Donald Trump, soupçonné d'avoir manipulé les autorités ukrainiennes pour enquêter sur son rival Joe Biden. La commission des Affaires judiciaires de la Chambre des représentants a proposé au Président d'assister à la première audition du 4 décembre. "Le président a le choix : il peut saisir l'occasion d'être représenté dans les auditions sur l'impeachment, ou arrêter de se plaindre de la procédure. J'espère qu'il choisira de participer à l'enquête, directement ou à travers ses avocats, comme d'autres présidents l'ont fait avant lui", a déclaré le président de cette commission, Jerrold Gardner. Les débats pourraient aboutir à un procès en destitution, qui aurait toutefois peu de chances d'aboutir puisqu'il reviendra à un Sénat majoritairement républicain de trancher. Mais cette affaire est suffisamment importante pour affaiblir ou renforcer Trump, si bien qu'elle a aussi son importance dans le bras de fer avec la Chine.

Le CAC40 a ouvert en hausse de 0,24% à 5943 points à la veille de Thanksgiving, en attendant une floppée d'indicateurs aux Etats-Unis cet après-midi.

Les temps forts économiques du jour

A la veille de Thanksgiving, une batterie d'indicateurs macroéconomiques est attendue aux Etats-Unis, et non des moindres : commandes de biens durables, PIB du troisième trimestre et inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30), puis indice PMI de Chicago (15h45) avant les prix à la consommation, les revenus et dépenses des ménages (16h00), les stocks pétroliers hebdomadaires (16h30) et la publication du livre beige de la Fed (20h00).

Électroencéphalogramme plat sur le marché des changes, avec un euro à 1,1013 USD et pour l'once d'or à 1459 USD. Le pétrole continue à gagner du terrain, à 58,25 USD pour le WTI et à 64,12 USD pour le Brent. L'obligation d'État américaine offre un rendement stable de 1,741% sur 10 ans. Le Bitcoin rend un peu de terrain à 7079 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • AstraZeneca : Liberum reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 8200 à 8300 GBp.
  • Axa : AlphaValue reste à accumuler avec un objectif ramené de 27,70 à 25,90 EUR.
  • Big Yellow : RBC démarre le suivi à sousperformance en visant 975 GBp.
  • Clariant : Crédit Suisse reprend le suivi à surperformance en visant 24 CHF. Citi reste neutre avec un objectif ramené de 25 à 22,40 CHF.
  • Compagnie des Alpes : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 39,40 EUR.
  • Deutsche Euroshop : HSBC passe de conserver à alléger en visant 24 EUR.
  • Diasorin : Berenberg passe d'acheter à conserver avec un objectif relevé de 116 à 118 EUR.
  • Intertek : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 6100 à 6300 GBp.
  • Johnson Matthey : Liberum reste acheteur avec un objectif ramené de 4400 à 3500 GBp.
  • Klépierre : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 35 EUR.
  • Landis+Gyr : Crédit Suisse reste à surperformance avec un objectif relevé de 95 à 114 CHF.
  • Rolls-Royce : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 800 GBp.
  • Salmar : Berenberg passe de conserver à acheter avec un objectif relevé de 470 à 480 NOK.
  • Shaftesbury : Jefferies passe de conserver à sousperformance en visant 790 GBp.
  • Teleperformance : Deutsche Bank démarre le suivi à l'achat en visant 240 EUR.
  • Terveystalo : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 8 à 9,70 EUR.
  • Vifor Pharma : Crédit Suisse reste à surperformance avec un objectif relevé de 167 à 192 CHF.
  • Wärtsilä : J.P. Morgan passe de souspondérer à neutre en visant 9 EUR.

L’actualité des sociétés

Vivendi a procédé à l'annulation de près de 3% de son capital, portant à 10% le total de capital annulé depuis juin. Electricité de France a placé une obligation hybride de 500 M€ avec 3% de coupon. Natixis a confirmé la rumeur de Bloomberg selon laquelle la banque avait suspendu l'un de ses traders à New York, en assurant que la situation n'a aucun impact sur ses résultats, sur ses clients ou sur ses activités. Alstom a décroché un contrat de 430 M€ pour renouveler l'automatisation du métro de Marseille. Quadient a légèrement amélioré ses objectifs en marge des chiffres de son troisième trimestre fiscal. Pierre & Vacances annoncera un nouveau plan stratégique avant mars prochain pour mettre un terme à des années de pertes. AB Science tiendra une web conférence sur le masitinib dans l'asthme sévère le 2 décembre 2019. Safe Orthopaedics renouvelle son conseil et regroupe ses actions. EOS Imaging lance un nouveau système d'imagerie. Akka se lance sur Euronext Bruxelles sans levée de fonds et annonce en parallèle une émission d'obligations convertibles hybrides de 175 M€. La Société des  Bains de Mer a publié ses comptes.

Dell a réduit ses prévisions à cause d'un goulet d'étranglement dans la livraison de processeurs, entraînant une baisse d'environ 4% de l'action après la clôture américaine. L'agence américaine de l'aviation civile a décidé que Boeing ne participera plus à la certification des B737MAX et qu'elle autorisera chaque appareil elle-même, ce qui pourrait retarder le processus de retour en exploitation. Disney+, le nouveau service de streaming de Walt Disney, a été téléchargée 15,5 millions de fois depuis son lancement il y a deux semaines, avec une offre à 6,99 USD par mois. La justice américaine a démarré une enquête sur la responsabilité des laboratoires pharmaceutiques et des pharmacies dans la crise des opiacés, en assignant notamment Teva, Mallinckrodt, Johnson & Johnson, Amneal Pharmaceuticals, AmerisourceBergen et McKesson. Des cabinets de défense des actionnaires appellent à une purge plus importante au sein du conseil d'administration de la banque Westpac, après les départs du président et du CEO suite aux défaillances majeures dans la politique anti-blanchiment de l'établissement. Dans le même registre, la banque suédoise SEB (Skandinaviska Enskilda Banken) est brocardée par une émission d'investigation de la télévision publique suédoise pour ses liens troubles avec plusieurs clients à haut risque en Europe du Nord, en Russie et dans les pays baltes. Audi, la filiale de Volkswagen, va supprimer 9500 emplois dans les cinq années à venir dans le cadre d'une réorganisation. Rio Tinto investit 749 M$ pour améliorer une mine en Australie. Facebook rachète, via Oculus, le studio de jeux vidéo Beat Games.

Ça publie. Deere, Xiaomi, Knorr-Bremse, Aroundtown et Soitec notamment.