FRANCFORT (DEUTSCHE-BOERSE AG) - Le conflit entre Israël et l'Iran attise l'incertitude. Le prix du pétrole grimpe, les marchés boursiers dégringolent. Les banques centrales ne pourront sans doute pas changer grand-chose au scepticisme croissant cette semaine.

16 juin 2025. FRANCFORT (Bourse de Francfort). Les récentes tensions géopolitiques ont modifié les priorités des marchés boursiers. « Les événements au Proche-Orient seront au centre de l'attention dans les jours à venir, les investisseurs se concentrant sur une possible escalade entre Israël et l'Iran », écrit la Deutsche Bank. La semaine dernière, le prix du pétrole (Brent Crude Oil : +12 %) a nettement augmenté, tandis que les marchés boursiers étaient dominés par les signes négatifs.

Le DAX a perdu 3,2 % sur la semaine, tandis que le Stoxx Europe 600 a reculé de 1,6 %. Depuis le début de l'année, ils affichent néanmoins une hausse de 18 % et 7 % respectivement. Lundi matin, le DAX s'établit à 23 410 points, contre 23 516 points à la clôture vendredi. Les grands indices américains S&P 500 (-1,1 %) et Nasdaq 100 (-1,3 %) ont clôturé en baisse vendredi, reportant ainsi leur offensive vers de nouveaux records. Au Moyen-Orient, Israël et l'Iran ont de nouveau lancé des attaques mutuelles ce week-end. En outre, la reprise des négociations entre les États-Unis et l'Iran sur un accord nucléaire, prévue dimanche, a été annulée.

Trop d'optimisme et des valorisations trop élevées

Sur les marchés boursiers, nombreux sont ceux qui s'attendent à ce que la correction amorcée sur les marchés actions se poursuive. « Avec le retour des risques géopolitiques, les investisseurs semblent se préparer à de nouveaux revers. Celles-ci devraient également donner lieu à une remise en question des attentes récentes, trop optimistes, en matière de politique commerciale », note l'équipe de recherche de la Helaba, déjà relativement prudente auparavant. Les marchés boursiers seraient « tout simplement à bout de souffle ».

Thorsten Weinelt, de la Commerzbank, s'attend également à une pause après les gains significatifs enregistrés en avril et mai. « Les risques géopolitiques au Proche-Orient et la lenteur des progrès dans les négociations sur les droits de douane américains devraient freiner dans un premier temps les marchés boursiers, qui affichent désormais des valorisations assez élevées ».

Le DAX manque de « force intérieure »

Berndt Fernow, de la LBBW, craint que les conflits militaires entre Israël et l'Iran ne durent plus longtemps cette fois-ci, car les puissances protectrices que sont les États-Unis et la Russie ou la Chine se contenteraient d'avertissements. « Pour les marchés boursiers, cette évolution pourrait déclencher la consolidation que nous attendons depuis longtemps ». Il considère que le manque de force interne du DAX est particulièrement problématique. L'analyste fait ainsi référence au fait que les cours n'ont pratiquement pas progressé pendant les heures d'ouverture des marchés. Cela signifie que la volonté effective d'acheter des actions au niveau actuel des cours a nettement diminué. « Les acheteurs perdent du terrain face aux vendeurs ». De plus, l'étendue du marché laisse toujours à désirer. « Au sein du DAX, seules 13 valeurs ont enregistré une performance supérieure à celle de l'indice cette année, contre 27 inférieures ».

Le DAX du point de vue de l'analyse technique

Malgré les récentes baisses, les tendances haussières restent intactes selon l'analyse technique. « Il ne s'est encore rien passé sur le DAX », explique Marcel Müller de Mußler Briefen. Selon lui, le pic intermédiaire atteint en mars à 23 476 points joue un rôle décisif. L'analyste technique qualifie ce niveau de « soutien majeur ». Il estime que le prochain seuil de résistance potentiel se situera à 22 861 points. Cependant, les investisseurs prêts à prendre des risques pourraient déjà être à l'affût. En effet, « la théorie classique suggère qu'à partir de là, une nouvelle tentative de remontée vers le sommet pourrait avoir lieu ». Pour une « configuration longue sécurisée », le DAX devrait toutefois retrouver, après son recul, la tendance haussière affaiblie entre 23 800 et 23 930 points. « Seul cela fournira, dans le cadre d'un rallye de soulagement, un signal fiable indiquant que le DAX va à nouveau atteindre des sommets ».

La semaine des banques centrales

Outre les risques géopolitiques, les investisseurs se concentreront cette semaine sur plusieurs réunions des banques centrales. Au total, six pays industrialisés importants doivent prendre des décisions sur les taux d'intérêt dans les prochains jours. Outre la Fed américaine, la Banque du Japon, la Banque d'Angleterre, la Banque nationale suisse et les banques centrales norvégienne et suédoise se réuniront également.

Les rendez-vous économiques et conjoncturels importants de la semaine

Lundi 16 juin

Canada : deuxième jour du sommet du G7 (dimanche à mardi) en Alberta

Mardi 17 juin

Japon : décision de la BoJ sur les taux d'intérêt. La Deutsche Bank estime que la fourchette cible pour le taux directeur à court terme sera maintenue. L'économiste en chef pour le Japon ne prévoit pas de changements significatifs dans les perspectives économiques et inflationnistes et s'attend à ce que la Banque du Japon continue de souligner la forte incertitude liée à la politique douanière. Les collègues de la Commerzbank s'attendent à une révision des achats d'obligations par la banque centrale.

11h00. Allemagne : indice ZEW. Après les données positives de Sentix la semaine dernière, Deka s'attend également à une amélioration de la situation économique et des prévisions du ZEW pour l'Allemagne. Selon les économistes, l'espoir d'une détente dans les différends commerciaux et d'un soutien budgétaire suscite un regain d'optimisme économique. Le consensus table sur une valeur de 34 points, contre 25,2 points en mai.

14h30 : États-Unis : chiffre d'affaires du commerce de détail. Les stratèges de la Commerzbank partent du principe que les effets d'anticipation liés aux droits de douane en mars et avril ont soutenu le chiffre d'affaires. Comme cet effet ne devrait plus jouer en mai, ils s'attendent cette fois à une baisse des ventes au détail de 0,7 %.

Mercredi 18 juin

20h00. États-Unis : décision de la Fed sur les taux d'intérêt. Les économistes s'accordent à dire que la banque centrale américaine maintiendra son taux directeur inchangé, même si le président américain Donald Trump réclame avec insistance une baisse des taux. La Deka ne voit guère de raison de modifier la déclaration de la Fed. Toutefois, les projections devraient être ajustées. On s'attend à une révision à la baisse des perspectives de croissance et à une révision à la hausse des perspectives d'inflation pour cette année.

Jeudi 19 juin

Séance boursière normale à Francfort et sur Xetra.

Décision sur les taux d'intérêt de plusieurs banques centrales (notamment au Royaume-Uni et en Suisse)

Jour férié boursier aux États-Unis (tous les marchés sont fermés)

Vendredi 20 juin

Vers 13 heures : échéance importante sur les principaux marchés à terme mondiaux.

Par Thomas Koch, 16 juin 2025, © Deutsche Borse AG

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