FRANCFORT (DEUTSCHE-BOERSE AG) - Les actions du DAX sont très populaires, mais de nombreux professionnels préfèrent rester sur la touche ou conserver des positions courtes. Involontairement, estime Joachim Goldberg.
19 mars 2025 FRANCFORT (Goldberg & Goldberg) - Depuis plusieurs semaines, les marchés boursiers locaux bénéficient d'un afflux de capitaux étrangers, principalement en provenance des États-Unis. Mais ils ne sont pas les seuls, comme l'a montré l'enquête de Bank of America (BoA) auprès des gérants de fonds internationaux publiée hier. Cette enquête a révélé, entre autres, qu'il y a eu un exode des actions américaines, qui s'est en grande partie déplacé vers l'Europe. En effet, 23% des gestionnaires de portefeuilles ont déclaré être sous-exposés aux actions américaines. Le mois dernier, ils étaient 17% à surpondérer les actions américaines, ce qui représente une baisse record de 40 points de pourcentage. Dans le même temps, les actions de la zone euro ont progressé pour la troisième fois consécutive (de 27 points de pourcentage), 39% des gestionnaires de fonds déclarant être surpondérés, ce qui constitue la plus forte surpondération de l'enquête depuis juillet 2021.
Si l'on revient trois mois en arrière, alors que 25% des gérants de fonds étaient sous-pondérés en actions de la zone euro et 36% surpondérés aux États-Unis selon l'enquête BoA, on peut se rendre compte de l'ampleur réelle du changement d'allocation. Un changement qui a également profité au DAX, qui a progressé de 3,1% sur une semaine depuis notre dernière enquête sur les sentiments, probablement encouragé par la réforme du frein à l'endettement adoptée hier par le Bundestag et le budget spécial pour les infrastructures également adopté.
En position d'observateur
Ainsi, alors que les gérants de fonds internationaux se sont clairement prononcés en faveur des actions de la zone euro dans le cadre de l'enquête susmentionnée (réalisée entre le 7 et le 13 mars), les investisseurs institutionnels nationaux que nous avons interrogés et dont l'horizon de trading est le moyen terme font preuve d'une prudence plus "distinguée". En effet, notre indice de sentiment Borse Frankfurt a baissé de 4 points par rapport à la semaine précédente pour atteindre un nouveau niveau de -2. En premier lieu parce que le camp des haussiers s'est réduit de 5 points de pourcentage suite à des prises de bénéfices (probablement à proximité du précédent plus haut historique du 6 mars). Il est intéressant de noter que ce point de référence n'a été que marginalement dépassé jusqu'à présent.
En revanche, l'optimisme des investisseurs privés s'est légèrement amélioré. Notre indice de sentiment Borse Frankfurt a augmenté de 8 points dans ce panel pour atteindre un nouveau niveau de +13. Le camp des haussiers a gagné 5 points de pourcentage - presque à parts égales au détriment des baissiers et des neutres. Une fois de plus, il est intéressant de constater les différences entre les deux sous-groupes. Alors que les investisseurs interrogés via les médias sociaux ont effectué un net mouvement inverse en direction du camp des haussiers, les autres investisseurs ont nettement réduit leurs engagements haussiers de la semaine précédente, les départs des optimistes se retrouvant presque intégralement chez les investisseurs neutres. Au final, l'écart entre les deux sous-groupes n'a pas beaucoup changé, mais il est désormais inversé, les personnes interrogées via les médias sociaux ayant retrouvé leur optimisme typique d'antan.
Les pessimistes sous pression
Avec l'enquête d'aujourd'hui, un nouveau fossé s'est creusé entre les investisseurs privés et les investisseurs institutionnels. Alors que dans ce dernier panel, le sentiment est pratiquement neutre, même en comparaison sur plusieurs mois, la part des pessimistes, avec 40% des personnes interrogées, est toujours relativement robuste. Le fait que peu de changements aient été observés jusqu'à présent peut s'expliquer par le fait que la majorité des engagements sont probablement sous l'eau. Nous pensons que la plupart de ces investisseurs seraient prêts à couvrir leurs positions dès la zone des 22.600/650 points. Bien que cette demande soit un soutien pour le DAX en cas de repli, la probabilité que le baromètre boursier continue de bénéficier de flux de capitaux à long terme (notamment en provenance de l'étranger) dans les prochains jours reste relativement élevée. Au final, l'environnement reste donc favorable au DAX.
par Joachim Goldberg
19 mars 2025, © Goldberg & Goldberg pour boerse-frankfurt.de
(Le contenu de cette chronique est de la seule responsabilité de Deutsche Borse AG. Les articles ne constituent pas une incitation à l'achat ou à la vente de titres ou d'autres actifs).